[Poitiers] La manif antibarrage de Sivens « dérape » : deux militants relaxés

C’est un télescopage inattendu du calendrier comme il s’en produit parfois : mardi, le tribunal correctionnel de Poitiers jugeait Lionel et Clément, 24 et 29 ans. Ils étaient poursuivis pour des violences et des outrages contestés contre des policiers lors de la dispersion d’une manifestation non autorisée sur la voie publique en octobre dernier [voir à ce propos le communiqué du Comité poitevin contre l’aéroport de NDDL et son monde, qui avait appelé à cette manifestation et celui du syndicat SUD éducation et recherche 86 ; NdPN]. Le cortège protestait après la mort d’un opposant [Rémi Fraisse ; NdPN] au barrage de Sivens provoquée par un tir de grenade offensive des gendarmes lors d’affrontements nocturnes. Or, cette semaine, la confrontation a repris de plus belle sur le site. Au tribunal, l’affaire a tourné court. Si les militants défendus par Me Ménard [et par la réconfortante présence de nombreuses personnes venues les soutenir dans le tribunal ainsi qu’à l’extérieur du palais de justice, les vigiles et les flics n’ayant pas voulu laisser rentrer tout le monde ; NdPN] reconnaissaient bien leur participation à la manif non déclarée, ils ont nié violences et outrages. Le tribunal les a relaxés pour tout, sauf Lionel, condamné à une amende [150€ ; NdPN] pour le refus de prélèvement ADN lors de sa garde à vue.

Presse préfectorale, La Nouvelle République, 6 mars 2015

[Poitiers] Grève des enseignant.e.s de Victor Hugo en soutien à Jean-François Chazerans

NdPN : sur « l’affaire », voir ici.

Poitiers : les enseignants du lycée Victor-Hugo majoritairement en grève

Aujourd’hui, plus d’une quarantaine d’enseignants du lycée Victor-Hugo de Poitiers ont répondu à l’appel d’un mouvement de grève. « Nous sommes majoritaires », assure l’un d’eux. Après une distribution de tracts devant l’entrée de l’établissement ce matin, les participants ont rejoint le rectorat. Ils voulaient ainsi exprimer leur indignation face aux procédures engagées à l’encontre d’un de leurs collègues (1) et leur inquiétude concernant les conditions d’exercice de leur métier. « Ce mouvement d’inquiétude dépasse le cadre de la sanction de notre collègue et de notre établissement. Il fait suite à des signaux d’alerte. On a l’impression que nos missions sont remises en cause. Ce n’est pas l’école à laquelle on croit », soulignait une gréviste avant d’insister sur « le besoin de retrouver de la sérénité. »

(1) Professeur de philosophie, Jean-François Chazerans a été mis à pied pendant quatre mois par le rectorat de l’académie de Poitiers.

Dépêche Nouvelle République, 5 février 2015

 » Ce n’est pas l’école à laquelle on croit « 

Des enseignants de lycées de Poitiers et de Châtellerault ont manifesté leur soutien, hier à Poitiers, au professeur suspendu.

Pas facile de se réchauffer à faire le pied de grue devant l’entrée du rectorat à Poitiers mais la détermination des enseignants en grève du lycée Victor-Hugo était brûlante face au succès de leur action (1).
« On est plus de quarante, c’est un mouvement majoritaire contrairement à ce qu’a affirmé le recteur, assène un porte-parole. Et encore, les stagiaires et les contractuels ont été dissuadés de nous rejoindre par le contexte actuel. »

Au-delà du cadre de l’affaire Chazerans

Le contexte, c’est évidemment la mise à pied pour quatre mois de Jean-François Chazerans, professeur de philosophie à Victor-Hugo, « abasourdi par la proportion de sa sanction », dixit une prof.
« La brutalité, la rapidité et la durée de sa suspension nous interpellent. La situation au lycée n’est pas acceptable pour la majorité des collègues. C’est extrêmement tendu, on a perdu la confiance », continue notre premier interlocuteur avant qu’une enseignante enchaîne : « On a l’impression qu’on peut sauter sur un simple coup de fil des parents. C’est inquiétant car cela remet en question l’essence de notre métier et la liberté pédagogique. »
A tendre l’oreille, il apparaît que le malaise se répand au-delà du périmètre du lycée poitevin. « Ce mouvement d’inquiétude dépasse le cadre de notre collègue. On a l’impression que nos missions d’éducation et d’aide à la construction des citoyens de demain sont remises en cause, souffle une voix. Ce n’est pas l’école à laquelle on croit. » « On a besoin de retrouver de la sérénité », termine un gréviste.

(1) Des enseignants du Lycée Aliénor-d’Aquitaine de Poitiers et Edouard-Branly de Châtellerault figuraient également dans le cortège.

Jean-François Rullier, Nouvelle République, 6 février 2015

[Poitiers] Rassemblement de soutien à Jean-François Chazerans

NdPN : voir le communiqué de notre groupe ici.

Rassemblement de soutien à Jean-François Chazerans

Soyons nombreux à soutenir ce professeur de philosophie de Victor Hugo, mis à pied pour ’’apologie du terrorisme’’, accusé d’avoir perturbé une minute de silence à laquelle il n’était pas présent, et d’avoir débattu dans ses classes, à la demande de ses élèves, après les attentats à Charlie Hebdo.

Les lycéens solidaires de leur professeur appellent à se rassembler nombreux Mercredi 28/01 dès 13h place d’armes !

Ne laissons pas disparaître la pratique du débat et l’éveil citoyen de nos salles de classe ! Ne laissons pas ceux qui tentent de faire réfléchir être sanctionnés au nom d’une pensée unique autoritaire qui refuse d’interroger les causes de ce qui pousse des gens à se jeter dans les bras des extrémismes politiques et religieux, et préfèrent répondre par une politique sécuritaire et liberticide !

Vu sur le blog du NPA 86, 26 janvier 2015

Mise à jour 26 janvier 2015 : enquête judiciaire ouverte cet après-midi. Grotesque et révoltant !

Professeur poitevin suspendu : ouverture d’une enquête pour apologie d’actes de terrorisme

Jean-François Chazerans, professeur de de philosophie au lycée Victor-Hugo de Poitiers, est suspendu pour quatre mois à titre conservatoire par le rectorat depuis mercredi. Il lui est reproché d’avoir « tenu des propos déplacés pendant la minute de silence » décrétée après les attentats contre l’hebdomadaire Charlie-Hebdo. L’enseignant, qui a été remplacé, doit passer prochainement devant la commission disciplinaire paritaire de l’académie. Comme il l’avait annoncé, le recteur a saisi en outre la justice. Le procureur de la République de Poitiers vient d’ouvrir cet après-midi une enquête pour apologie d’actes de terrorisme. Elle a été confiée à la PJ de Poitiers. La peine maximale prévue pour ces faits est de 5 ans d’emprisonnement et 75.000 € d’amende.

Dépêche Nouvelle République, 26 janvier 2015

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Mise à jour 27 janvier 2015 : nouvel article dans la Nouvelle République

Prof suspendu : enquête pour apologie du terrorisme

La mise à pied du professeur poitevin Jean-François Chazerans a pris hier une tournure judiciaire : le parquet a confié l’enquête à la PJ.

La révélation dans nos colonnes, samedi, de la suspension pour quatre mois à titre conservatoire de Jean-François Chazerans a provoqué une véritable onde de choc. Accusé par des parents d’élèves d’avoir tenu des propos déplacés à propos des attentats, ce professeur de philosophie du lycée Victor-Hugo a été sanctionné et remplacé par le rectorat.
Hier, dans l’établissement de Poitiers où il exerce depuis 2005, le sujet était sur toutes les lèvres. Des panneaux « Je suis Chazerans » ont même été placardés. Ils ont été vite enlevés.

«  J’ai pris un sacré coup de massue  »

Des élèves d’hier et d’aujourd’hui nous ont fait parvenir de multiples témoignages. Comme Ana. Extraits : « M. Chazerans ne dérange pas comme certains le pensent, mais il interpelle. Il fait parler et donc réfléchir. Que peut-on demander de plus à un professeur de philosophie ? » L’intéressé se disaithier « surpris et touché » de la masse de ses témoignages de soutien. « Je suis même rabiboché avec des gens… Cela me fait du bien. J’ai pris un sacré coup de massue mercredi. »
Le dossier suit son cours sur le plan administratif. La commission disciplinaire paritaire de l’académie doit statuer prochainement sur le cas Chazerans. Le professeur de son côté peaufine le recours qu’il va déposer « dans les jours qui viennent ».
Mais l’affaire a pris hier après-midi un tour judiciaire alors que le parquet était formellement saisi par le rectorat. « J’ouvre une information judiciaire pour apologie d’actes de terrorisme, nous a confié Nicolas Jacquet, procureur de la République. L’enquête a été confiée à la PJ de Poitiers. » La peine maximale prévue pour ces faits est de cinq ans d’emprisonnement et 75.000 € d’amende.
Jean-François Chazerans ne comprend toujours pas. « C’est absurde. Comment pourrais-je faire l’apologie de gens qui tuent d’autres gens ? »

> Parents d’élèves. La fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) de la Vienne et sa section du lycée Victor-Hugo n’ont pas souhaité s’exprimer sur le sujet. > Pétition. La section académique du SNES-FSU soutient son collègue de philosophie du lycée Victor-Hugo qui a été suspendu, demande sa réintégration et appelle à signer une pétition : http ://www.petitionpublique. fr/?pi = P2015N47300 > Réseaux sociaux. Une page et un groupe de soutien à Jean-François Chazerans ont été ouverts sur Facebook. > Manifestation. Les lycéens solidaires de leur professeur appellent à se rassembler mercredi dès 13 h place Leclerc à Poitiers.

Loïc Lejay, Nouvelle République, 27 janvier 2015
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La suspension de Jean-François Chazerans et l’ouverture par le parquet d’une enquête pour apologie d’actes de terrorisme continuent de provoquer de nombreuses réactions. L’intersyndicale du lycée Victor- Hugo vient d’envoyer au recteur un courrier demandant la réintégration de son collègue professeur de philosophie. En outre, elle appelle à manifester ce mercredi à 13 heures place d’Armes à Poitiers et annonce qu’elle dépose un préavis de grève pour les prochains jours.
Dépêche Nouvelle République, 27 janvier 2015
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L’inquiétude des enseignants du lycée Victor-Hugo de Poitiers, réunis hier en intersyndicale, se traduit par le dépôt d’un préavis de grève pour jeudi 5 février. Ils demandent à être reçus par le recteur, et continuent de demander la réintégration du professeur de philosophie suspendu car suspecté d’apologie d’actes de terrorisme.
Dépêche Nouvelle République, 29 janvier 2015
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Suspendu à titre conservatoire pour 4 mois par le rectorat depuis le 21 janvier, le professeur de philosophie vient de recevoir une convocation pour passer devant la commission administrative paritaire d’académie réunie en formation disciplinaire le 13 mars prochain. Le motif indiqué sur la missive est le suivant : « propos inadéquats tenus en classe ». Jean-François Chazerans, qui dit toujours ignorer ce qu’on lui reproche exactement, aura accès à son dossier administratif le 15 février.
Dépêche Nouvelle République, 29 janvier 2015

[Poitiers] Un triste rassemblement contre la LGV Poitiers-Limoges

 

Ainsi donc, par le fait du prince et à la demande de quelques élus locaux du Limousin, passant outre l’avis de la commission Mobilité 21, de la Cour des comptes et du Conseil d’Etat, le projet de la LGV Poitiers-Limoges a reçu sa DUP (déclaration d’utilité publique) in extremis. Ce, en plein « deuil national ». « Moi président, je roule pour mes copains… »

La détresse et la colère des habitant.e.s et exploitant.e.s agricoles dont les terrains impactés par le tracé sont gelés, le massacre prévisible de l’environnement en zone protégée, et les coûts exorbitants de ce projet qu’on nous fera supporter en lieu et place d’une rénovation des lignes desservant les petites communes, valent bien un petit geste clientéliste de la part du PS au pouvoir. Ce flagrant délit de foutage de gueule « démocratique » éclabousse jusqu’à la ministre de l’écologie, S. Royal, qui s’était pourtant déclarée plusieurs fois opposée au projet : elle a signé la DUP, geste qu’elle explique par une « solidarité gouvernementale ». Elle invite les manifestant.e.s, toute honte bue, à formuler des recours. « Vive le ministère de l’Ecologie », s’est écriée la ministre à l’issue de son discours. Une semaine plus tôt, elle s’était prononcée pour une nouvelle génération de centrales nucléaires. Misère du PS, misère de la politique.

Libertaires, nous étions présent.e.s ce 21 janvier 2015 au soir, pour le rassemblement contre le projet de LGV Poitiers-Limoges, bientôt rejoint par celui des salarié.e.s de Itron, menacé.e.s de 124 licenciements. Nous avons eu d’office droit à un contrôle d’identité ciblé, avec prise d’adresses et fouille de nos sacs par trois policiers de la BAC. Arguments de l’intimidation : lois anti-terroristes, Vigipirate. Déception : nosdits sacs ne contenaient que des légumes, de la boisson, un stylo, une peluche et une grille de mots croisés.

Puis nous avons été interdit.e.s, par les mêmes policiers, de rejoindre les autres manifestant.e.s dans le TAP (Théâtre Auditorium de Poitiers), au prétexte que nous n’avions pas « d’invitations ». Ces policiers nous ont alors invités à assister aux vœux de la Région par écran géant interposé, dans l’auditorium public où était organisée une retransmission, et où « tout le monde » pourrait accéder. Mais dix minutes après, cet accès à l’auditorium nous a aussi été interdit, par d’autres policier.e.s présent.e.s, au nom de « consignes de sécurité venues d’en haut ». Notons que d’autres personnes, dont des militant.e.s anti-LGV, étaient autorisé.e.s à entrer. Questionné par l’un d’entre nous sur le motif de cette discrimination, un policier répond tel Ulysse : « Moi, je suis personne ». Le même policier est affecté à nous filmer, lors des manifestations, avec l’oeil unique d’un camescope. Quand finalement la police accepte que les manifestant.e.s rentrent dans le T.A.P., la haie des policiers se referme une troisième fois sur nous : « Non, pas vous ». Nous ne portions aucune pancarte ni chasuble jaune fluo, nous ne criions aucun slogan. Nous sommes identifiés comme libertaires, cela semble suffire pour nous priver de droits. Qu’elle est belle, la « démocratie ».

Pendant que nous nous gelions dehors depuis plus de deux heures, interdit.e.s de petits fours et d’écran géant, dans le TAP le Président de Région « socialiste » invitait les anti-LGV au respect du « dialogue démocratique ». Vous avez dit « liberté d’expression », « état de droit », « citoyenneté », « valeurs de la république » ? C’est comme l’humour, c’est pas avec tout le monde. Les personnes que la police laisse passer, et que nous interpellons sur la situation, rejoignent les vœux du président de Région sans piper mot, sourire gêné, tête baissée. Qu’elle est belle, la solidarité citoyenne.

Nous retiendrons à ce sujet ces quelques lignes écrites par le Président du collectif Non à la LGV Poitiers-Limoges, dans une lettre qu’il a remise en mains propres à S. Royal ce jour-là : « Le sentiment de trahison est très fort et le risque de radicalisation nous inquiète tous. » « Dans ce cadre, nous faisons tout notre possible pour contenir une radicalisation des citoyens en colère (à quand une ZAD supplémentaire ?) […] » Qu’elle est belle, la solidarité dans la lutte de « toutes les composantes ».

De cette triste soirée, nous retiendrons par ailleurs le rôle pacificateur de « l’art » dans l’espace public. Braseros alignés dans la nuit, devant l’entrée du TAP, entre lesquels s’avance soudain un défilé nocturne de personnes vêtues de noir, jouant la fanfare, tenant des flambeaux pyrotechniques. Et passant sous une porte illuminée de feux. L’historien ne peut que s’étrangler devant une telle esthétique organisée pour un événement politique, rappelant un autre mois de janvier, sous une certaine porte de Brandebourg. Il s’agissait d' »artistes de rue » payés par les deniers publics, venus jouer un spectacle à l’occasion des vœux de la Région. Ces prestataires ont fendu comme si de rien n’était la foule des manifestant.e.s, futur.e.s licencié.e.s d’Itron, et opposant.e.s à la LGV. Les artistes sont reparti.e.s sans un mot pour les manifestant.e.s., qui ont même été nombreux.ses à applaudir la prestation. C’est beau, l’art engagé…

Nous retiendrons enfin le choix des manifestant.e.s d’Itron de manifester en silence. La veille, bien que 124 licenciements soient prévus, les salarié.e.s avaient décidé à la majorité de ne pas faire grève, pour ne pas froisser les clients de l’usine. L’un des manifestants d’Itron brandissait une pancarte défendant le « savoir-faire »… consistant à fabriquer des compteurs intelligents pour ERDF. Deux jours après le rassemblement, les salarié.e.s d’Itron se couchaient devant leurs patrons, devant la mairie de Poitiers, en signe de protestation symbolique. C’est ce que leurs syndicats appellent, sans rire, des « actions coup-de-poing ». Nous, ça nous rend tristes. Prolétaires, en sommes-nous donc réduits à nous taire, à ne pas faire grève et à nous coucher littéralement devant nos exploiteurs pour nous faire entendre ?

Répression banale, spectacle de la misère politique et syndicale, silence, froid, amertume. Et il faut bien l’admettre : impuissance, manque d’organisation.

Sale temps pour la lutte de classe.

Pavillon Noir, 23 janvier 2015

Mise à jour : un article du monde à propos du projet de LGV Poitiers-Limoges

[Poitiers] Rassemblements ce jeudi contre la vente de l’ancien théâtre

L’ancien théâtre revient sur le devant de la scène

Le dossier de la régularité de la vente de l’ancien théâtre est examiné jeudi matin par le tribunal administratif. Le collectif de défense appelle à manifester.

C’est devenu un feuilleton. Ce qui au départ ressemblait à un dossier parmi d’autres est devenu au fil des mois un réel sujet de discorde entre le maire PS et son opposition (Verts et extrême gauche), des étudiants, des artistes, des défenseurs du patrimoine… Depuis deux ans, à coups de manifestations, happennings divers, signatures de pétition (*) et distribution de tracts, certains n’ont cessé de s’opposer à la vente partielle d’un bâtiment inauguré en 1954, reconstruit sur le lieu historique de l’ancien théâtre, œuvre de l’architecte Edouard Lardillier, spécialiste de la construction de cinémas et théâtres en France dans la première moitié du vingtième siècle.

Officialisée par une décision du conseil municipal du 23 septembre 2013, la vente de l’ancien théâtre a été fixée à 510.000 €. La Ville doit conserver une partie du bâtiment pour y créer sur 380 m2, fin 2015, « un lieu dévolu aux arts visuels », le reste étant occupé par des commerces, bureaux et logements.

«  Marier patrimoine, culture et commerce  »

Le maire Alain Claeys, en première ligne sur ce dossier, n’a cessé de répéter ces derniers mois que « Patrimoine, culture et commerce, c’est un bon mariage. Et cession ne veut pas dire abandon ».
Position intenable aux yeux d’un collectif qui stigmatise un dossier monté « sans véritable concertation, le dérisoire de la somme demandée aux promoteurs, l’opacité de l’appel à projets, les manquements à la procédure… »
Dans ce contexte, les choses ne pouvaient qu’aboutir… Devant une juridiction. Jeudi matin, c’est la justice administrative, saisie par le collectif de défense, qui devra trancher sur la validité de la délibération autorisant la vente de l’ancien théâtre.
Le rapporteur public ne fera connaître sa décision définitive que sous quinzaine mais ses conclusions donneront déjà de précieuses indications.
Quoi qu’il en soit, les opposants ont déjà prévenu. Si la décision du tribunal leur est favorable, disent-il, le maire devra « ouvrir la concertation ».
Si elle leur était défavorable, ils se réserveraient alors le droit d’attaquer un permis de construire qui contredit selon eux les règlements du secteur sauvegardé. Vous avez dit feuilleton ?

(*) Celle-ci aurait déjà recueilli 7.000 signatures.

repères

> Le collectif de défense de l’ancien théâtre organise deux rendez-vous pour la journée de jeudi.
>  Le premier à 10 h devant le tribunal administratif (15 rue de Blossac) à l’heure où sera examinée la requête en annulation de vente.
> Un second rassemblement est prévu à 17 h devant l’hôtel de ville. Le collectif entend y célébrer les 60 ans de l’œuvre d’Édouard Lardillier avec bougies, galettes et chocolat chaud « pour souhaiter une longue vie de salle de spectacle à un édifice qui doit rester dans le domaine public ».

Jean-Michel Gouin, Nouvelle République, 6 janvier 2015
Mise à jour :
Les opposants à l’ancien théâtre de Poitiers ont pris la décision ce jeudi matin d’annuler le rassemblement qu’ils souhaitaient organiser à 17 h place Leclerc devant l’ancien théâtre. Une décision prise pour ne pas interférer avec les rassemblements qui s’organisent à la suite du massacre des journalistes de Charlie Hebdo. Le rendez-vous est reporté au 22 janvier, date à laquelle le tribunal administratif de Poitiers rendra sa décision sur l’ancien théâtre.
Nouvelle République, 8 janvier 2015
.482 m2 comme le dit la Ville ou 2.500 m2 comme le disent les opposants à la vente de l’ancien théâtre? Par ce qu’il y a incertitude sur la surface, le rapporteur public a proposé ce jeudi matin que le tribunal administratif annule «partiellement» la délibération du conseil municipal de Poitiers en date du 23 septembre 2013 qui actait la vente d’une partie de l’ancien théâtre. Tous les autres arguments des opposants à la cession ont été recalés. Mais la question de la surface est suffisante, en tout cas dans les conclusions du rapporteur public, pour que le compromis de vente signé entre le maire et l’opérateur privé soit remis en question. Le tribunal rendra sa décision le 22 janvier prochain. Plus d’informations demain dans la Nouvelle République.
Nouvelle République, 8 janvier 2015