[Poitiers] Rassemblement contre l’Europe-forteresse

Halte à l’Europe forteresse ! Arrêtons les massacres !

Rassemblement mercredi 22 avril 18h devant la Mairie

La Méditerranée devient le cimetière des migrants et des réfugiés qui tentent de fuir le chaos des guerres civiles, les persécutions et la misère qui en résulte.

1150 morts en 4 jours 1500 morts depuis janvier 2015. Et tous les jours entre 500 et 1000 hommes, femmes et enfants sont récupérés par les gardes-côte italiens.

Les gouvernements et les institutions européennes sont responsables de ces véritables massacres.

Ils ont décidé la fin de l’opération de sauvetage de « Mare nostrum » et son remplacement par l’opération « triton » confié à l’agence FRONTEX organisme plutôt policier chargé du contrôle des frontières. Avec 3 fois moins de moyens qu’auparavant cela devient un simple dispositif de surveillance passive. Cette limitation des moyens est cyniquement justifiée comme nécessaire pour ne pas encourager plus de migrants à tenter le voyage ! la peine de mort comme dissuasion !

Nous exigeons un engagement des gouvernements à l’échelle européenne pour :

  • Un changement radical des politiques d’asile et d’immigration,
  • Un mise en œuvre immédiate des moyens nécessaires pour assurer une stricte mission de sauvetage,
  • Un accueil humanitaire respectueux des droit humains,
  • Un droit de circulation des personnes garanti et sécurisé qui exclue le recours aux passeurs mafieux.

Le Collectif DNSI appelle à un rassemblement mercredi 22 avril 18h devant la Mairie de Poitiers pour dénoncer et condamner les politiques xénophobes, meurtrières et cyniques des gouvernements européens.

Vu sur le site du NPA 86

La France a expulsé un camp de Roms tous les 3 jours en 2014

 

Pour les Roms, 2014 aura cruellement ressemblé à 2013. L’année s’est soldée par au moins 13 483 expulsions de personnes vivant dans des camps, selon le European Roma Rights Centre (ERRC) et la Ligue des droits de l’Homme (LDH). Ce qui signifie un rythme de près de 3 expulsions de lieux de vie par semaine.

Si ce nombre est difficile à interpréter de façon brute, il prend tout son sens lorsque Philippe Goossens, rapporteur à la LDH, le confronte à la population vivant en bidonvilles. Pour lui, « on a évacué en 2014, 80 % de la population vivant dans les bidonvilles en France ». Son calcul s’appuie sur l’évaluation de la Délégation interministérielle à l’habitation et au logement (la DIHAL) qui a établi à 17 457 le nombre de personnes vivant dans un bidonville au 17 novembre 2014. Comme 13 483 personnes ont été délogées, le calcul est simple.

En fait, la situation est différente selon les régions. La zone la plus précaire reste l’Ile de France. 67 % des évacuations ont eu lieu dans cette région, alors que cette zone ne concentre que 47 % des populations en bidonville. La région Rhône-Alpes est aussi très sujette aux opérations de démantèlement : 17 % des évacuations y ont eu lieu alors que seule 7 % de la population des campements de fortune y réside. Certaines régions comme les pays de la Loire ont été données en exemple par la LDH. Seul 1,8 % de la population Rom y a été expulsée de son habitat en 2014 alors qu’elle représente 8 % de la population vivant en bidonville.

Déception

Lors de la présentation de ces statistiques, les deux associations, European Roma Right Center et LDH ont affiché leur déception. D’abord, parce qu’à leurs yeux la France est un des pays d’Europe qui expulse le plus les précaires, ensuite parce que ces méthodes vont à l’encontre des promesses électorales de 2012.

« En Italie, alors qu’on estime à 40 000 personnes la population vivant dans les bidonvilles, 56 campements ont été évacués, comptant chacun 25 à 30 personnes ; en Espagne on ne pratique par vraiment d’évacuation… », rappelle Manon Fillonneau déléguée de ERRC.

Déjà, dans son avis rendu le 20 novembre 2014, la Commission nationale consultative des droits de l’homme avait constaté à propos de la France qu’à « une politique d’intégration c’est une politique d’évacuation qui a été privilégiée, faisant fi des situations humaines tragiques et institutionnalisant au plus haut niveau de l’Etat la violation des droits des populations vivant en bidonvilles en France ».

Une circulaire publiée le 29 août 2012, élaborée par six ministres et signée par Manuel Valls, promettait pourtant « l’anticipation et l’accompagnement des opérations d’évacuation des campements illicites ». Le texte demandait aux représentants de l’Etat de « procéder à une première évaluation de la situation » des Roms « dès [qu’ils auront] connaissance  » de l’installation d’un campement ; insistant aussi beaucoup sur la notion de « concertation » avec les associations et les autres acteurs publics. Ce texte qui ne mettait pas fin aux évacuations, mais les encadrait est resté lettre morte.

Evacuations

Les évacuations ont continué et ont même changé de nature. « Sur les 135 lieux évacués en 2014, 98 l’ont été après décision d’un tribunal, 5 sur seule crainte et 35 après un arrêté pris par le maire », rappelle Manon Fillonneau. Les évacuations réalisées suite à des arrêtés municipaux sont celles qui respectent le moins le droit des victimes et aussi celles qui augmentent le plus rapidement. En 2013, 20 % des évacuations de camps ont eu lieu suite à un arrêté. Elles sont 25 % en 2014.

Face à ces violences, la LDH et L’ERRC demandent que « les autorités françaises modifient leur politique d’expulsion inutile et déshumanisante en 2015, et concentrent leur énergie et leurs ressources vers des politiques d’intégration globales ». La LDH, consciente que tous les Roms ne pourront dans l’immédiat bénéficier d’un logement en dur, appelle à améliorer les conditions de vie sur place dans l’attente de trouver une solution pérenne. « Les expulsions continuent à réduire à néant la scolarisation, le travail social, les soins médicaux, et la recherche d’emploi des habitants des bidonvilles ; la politique d’expulsion entrave tous les efforts d’intégration, elle accroît la vulnérabilité des Roms et les marginalise toujours plus », ajoute Nadia Doghramadjian, la secrétaire générale adjointe de la Ligue des Droits de l’Homme.

Maryline Baumard, Le monde, 3 février 2015

[Calais] Vive le vent, vive le vent d’hiver

[Calais] Au vent qui sème la tempête…

La toute nouvelle barrière anti-migrants installée autour du terminal d’embarquement dans le port de Calais a été sauvagement attaquée ce matin par des rafales de vent mal intentionnées qui ont mis à bas une partie de la clôture. Le groupuscule cataclysmique ne s’est pas contenté de ce sabotage et a également bloqué le port pendant deux heures (en solidarité avec les migrant-e-s paraît-il).

Vive le vent d’hiver !

D’après la presse

Vu sur le blog Sans papiers ni frontières, 27 décembre 2014

Un rapport des EMS, pour mieux reconnaître les individus suspects dans les établissements scolaires

Cette note s’adresse à tous les individus fréquentant les établissements de l’éducastration nationale, le plus souvent malgré eux puisque contraints et forcés plusieurs heures par jour sans avoir jamais leur mot à dire sur ce qu’ils voudraient construire et échanger comme savoir-faire et connaissances. Nous appelons à la plus grande vigilance pour prévenir le phénomène d’étatisation détectable chez certains individus.

Ceux-ci peuvent se repérer par certains signes extérieurs, tels que :

le pantalon à pinces jusqu’aux chevilles avec mocassins laids, la coupe de cheveux rétro, le port de la chemise-veste terne ou du tailleur moche indiquant l’appartenance à la religion fonctionnaire ;

– l’air tristounet, pète-sec et imbu de sa personne ;

– l’haleine surchargée de café ;

– la détention de sacoches usées contenant des discours rébarbatifs suivant des programmes imposés d’éducation, des carnets de notes, des stylos rouges, des billets de retenue ou d’incident, et autres instruments de coercition mentale et de destruction de tout germe d’auto-organisation chez les jeunes prolétaires ;

– le port de documents estampillés d’un É, ou pis, ornés d’une tête de femme de profil sur fond bleu-blanc-rouge (symbole d’une organisation multiséculaire soutien du capitalisme le plus abject, tristement célèbre pour ses violences armées perpétrées à travers le monde) ;

Certains comportements suspects doivent être repérés chez ces individus, signes d’un basculement en cours, tels que :

– leur propension à distribuer des sanctions en cas de refus d’obéir aux ordres arbitraires ou à un fameux « règlement intérieur » à l’élaboration duquel les personnes auxquelles il s’applique n’auraient pas participé ;

– l’exigence de ces individus à vouloir se faire vouvoyer alors qu’ils tutoient, ou à se faire appeler par tel ou tel titre ronflant, tels que « Maître », « Principal », « Proviseur », etc. ;

la perte de poids musculaire lié à un manque flagrant d’activité physique, et parfois le cal au doigt lié à de nombreuses heures passées à gribouiller et rayer les devoirs écrits qu’ils imposent autoritairement à des individus plus jeunes ;

l’exposition sélective aux médias bourgeois ;

– l’invitation dans l’enceinte des établissements d’individus tels que des policiers venant faire de la « prévention », ou des patrons venant vanter les mérites de l’entreprise ;

– la transmission compulsive à l’Etat de profilages numériques sur un grand nombre d’individus jeunes, via des logiciels centralisant les données (comportement, désobéissances diverses, notes [!], « compétences »…) ;

le repli identitaire national-républicain, glorifiant la « laïcité » tout en posant comme dogmes religieux indiscutables et obligatoires l’obéissance à la « Loi » des « Elus », ou « le respect de la propriété privée d’autrui », ou autres croyances sectaires sur les droits de l’homme riche ou la patrie des droits de l’homme et des lumières, etc. ;

la rhétorique politique citoyenno-étatiste tendant à faire croire au plus grand nombre que l’Etat serait « social », qu’il garantirait l’égalité et le bien de tous, que le patronat et le prolétariat seraient membres d’une même communauté d’intérêts de citoyens égaux, etc. ;

– l’absence de références aux injustices sociales engendrées par l’Etat, le capitalisme, le racisme et la domination masculine, et la dénégation d’autres modes d’éducation populaire ayant pourtant fait leurs preuves depuis longtemps ;

Nous invitons d’ailleurs à surveiller attentivement tout intérêt prononcé pour les débuts de l’histoire de l’Etat français mythifiée et expurgée de ses horreurs. Pour information, quelques étapes historiques sont à retenir dans la radicalisation étatiste au sein de l’éducation populaire :

– la création des lycées par Napoléon en 1802, instaurant une discipline militaire chez les jeunes pour produire une élite de brutes armées et d’administrateurs zélés de l’Etat ;

– l’oeuvre néfaste de Jules Ferry (journaliste et juriste, devenu bourreau des communards et idéologue de la colonisation raciste), instigateur en 1881-1882 de l’école étatiste obligatoire – comme instrument de répression, de son propre aveu, des idées de révolution sociale (discours de 1879) ;

– la table ronde des industriels européens, qui préconise en 1989 la définition et la mise en place de « compétences » pour « l’employabilité », permettant de fabriquer de la main-d’oeuvre intellectuellement désarmée, docile, flexible et corvéable à merci – projet avalisé en France par le « bilan de compétences » de la loi Aubry, puis le « livret de compétences » en 2009 sous Sarkozy ;

NB : suite à un certain nombre de protestations : cette note est sans doute perfectible, c’est incontestable, et manque sans doute de nuances. Peut-être que les mots ne sont pas parfaits, et nous allons en effet améliorer les choses, aussi doit-elle être accompagnée d’explications orales. Sur le fond, la démarche doit se poursuivre, mais elle peut s’améliorer sur les mots utilisés.

Rapport rédigé par les EMS (équipes mobiles de subversion) de l’académie du pavillon noir

NdPN : voir aussi cet article du NPA 86 : http://www.npa86.org/spip.php?article3188

[Poitiers] Kamel libéré mais toujours sous OQTF, la lutte continue

Kamel libéré du centre de rétention

Kamel a quitté le centre de rétention administratif de Bordeaux à midi. L’annonce d’Yvon Plaçais porte-parole « D’ailleurs nous sommes d’ici », vendredi, vers 13 h, a provoqué les applaudissements des camarades de Kamel, rassemblés devant le lycée Auguste-Perret.

L’administration conteste les documents d’identité du jeune homme dont sa date de naissance. Il avait été placé en centre de rétention début octobre.
Sa libération a été décidée jeudi soir par le préfet de la Vienne, à la veille du mot d’ordre de mobilisation lancé par DNSI, des lycéens et des personnels d’Auguste-Perret. Ils devaient aller en cortège jusqu’à la préfecture, lieu d’un sit-in. Cette manifestation a été annulée et remplacée par un rassemblement.
Toutefois des jeunes exprimaient leur scepticisme sur le devenir de Kamel qui doit réintégrer le lycée lundi prochain. Ils pointaient du doigt l’Obligation de quitter le territoire qui reste d’actualité. Son avocate a procédé à un nouvel appel devant la cour administrative d’appel de Bordeaux pour qu’elle soit annulée.
« Ce premier recul de la préfecture est lié à votre mobilisation et à la défense acharnée de son avocate, leur déclarait Yvon Plaçais. En raison du maintien de l’OQTF, il faut continuer de se mobiliser, organiser une nouvelle manifestation élargie aux autres lycées de Poitiers car le cas de Kamel n’est pas isolé.»
Rendez-vous a été pris le jeudi 13 novembre pour un sit-in devant la préfecture vers 12 h 30.

en savoir plus

La préfecture s’explique sur sa décision

La préfecture que nous avons contacté a apporté les précisions suivantes: « Sur les conseils de son avocat, Kamel a refusé par deux fois de rencontrer les autorités consulaires, cela impose donc une enquête dans le pays d’origine. Pour faire des vérifications, nous avons besoin de temps, il était donc devenu incompatible de le maintenir en centre de rétention, ce qui explique sa sortie depuis ce matin (NDLR: vendredi). S’il revient dans le département 86, la préfecture de la Vienne l’assignera à résidence pour mettre à exécution l’Obligation de quitter le territoire car cela est toujours d’actualité ».

Marie-Catherine Bernard, Nouvelle République, 8 novembre 2014