[Poitiers] De la condamnation du tag par la justice locale

Pour rappel, un A cerclé dessiné sur une porte au marqueur, effacé dès le lendemain et sans dépôt de plainte, avait valu le 15 janvier 2010 à son auteur présumé, un étudiant aux idées anti-autoritaires, 2 mois de prison avec sursis et 300 euros d’amende. En appel, la prison avec sursis avait été commuée en 40 heures de « travaux d’intérêt général », rien que ça.

Il y a cinq jours, un militant syndicaliste avait fait appel de sa condamnation pour avoir relayé, sur un blog libertaire, une vidéo-montage (aux auteurs inconnus et datant de deux ans), montrant un tag contre le chef de la police locale, dont il n’était pas l’auteur. Cette vidéo faisait suite à la vague de répression policière qui avait frappé nombre de militants libertaires à Poitiers en 2009. La cour d’appel a confirmé la condamnation à 300 euros d’amende, jugeant que pour avoir relayé une vidéo montrant ce tag, ce militant était « pénalement responsable ».

Or voilà qu’hier, la justice a condamné un autre tagueur… aux idées tout à fait différentes. Ce gérant de société de location de matériel avait peint le mur d’une mosquée d’un message raciste. La mosquée avait porté plainte (1). Le message du tag peint par le gérant de société était le suivant : « Mort aux Arabes, les Français sont en guerre, honte à votre peuple ». Le tag se doublait donc d’une incitation à la haine raciale. Condamnation : 2 mois de sursis et 200 euros d’amende. Il a par ailleurs été relaxé pour l’accusation de conduite en état d’ivresse au bénéfice du doute.

On comparera la teneur des tags incriminés, les condamnations respectives par la justice locale… et on en tirera les conclusions qu’on voudra.

(1) La mosquée de Poitiers avait déjà été ciblée par plusieurs actes racistes. Dont une occupation par des militants de Génération identitaire en appelant à la bataille de Poitiers de 732 et à Charles Martel. Notons que cette organisation continue par ailleurs de diffuser localement sur Poitiers, par voie d’autocollants et internet, des messages racistes, sans être manifestement inquiétée par la police et la justice pour cela.

Pavillon Noir, 25 mars 2015

 

[Poitiers] Décorations du nouvel an en centre-ville

NdPN : nous condamnons avec la plus grande indignation ces trois atteintes au patrimoine public, qui avilissent le centre-ville de Poitiers. Heureusement, cette expression marginale sera nettoyée très vite, et nous ne retrouverons bientôt plus, dans l’espace commun, que les milliers de publicités, enseignes et slogans marchands, ainsi que le ronron des chantiers urbains, qui embellissent tant notre vie.

Le portail de Notre-Dame-la-Grande tagué

Un grand tag à la peinture gris argent barre la moitié du portail de la façade Notre-Dame-la-Grande. Il a été tracé au cours de la nuit de samedi à dimanche. Sur le portail, on peut déchiffrer ce qui ressemble à «  God hate U  » (Dieu vous hait).

Les paroissiens qui se rendaient à la messe hier matin marquaient leur désapprobation en découvrant l’inscription. Le portail de la fac du Droit, tout proche, a lui aussi été gratifié d’un message personnalisé… «  Nique le droit  » !
Enfin, un grand A a aussi été tracé à la bombe sur la devanture vitrée d’une banque. Aucun autre tag de ce type n’a été signalé en ville. La provocation reste isolée. Un débordement fréquent des samedis soirs trop arrosés.
Elle n’en a pas moins fait réagir les paroissiens qui ont découvert le tag sur le portail de leur église. « Lamentable, on se demande ce qu’ils ont dans la tête », réagit un Poitevin. « Ils ne savent même pas à quelle Maison ils s’attaquent ! Sinon, ils ne le feraient pas, ça ne représente rien pour eux », renchérit une femme.
Le curé en charge du lieu, le père Julien Dupont avait de son côté réagi hier matin, sur le site facebook du journal, dès la publication de l’information : « Je me désole de voir que certaines personnes ne respectent pas le patrimoine de notre ville. Ce n’est malheureusement pas la première fois, mais il ne faut pas survaloriser de tels actes : c’est leur donner une importance médiatique qui risque d’en inciter d’autres à choisir Notre-Dame comme porte-voix de leurs idées. »
La question du nettoyage rapide du tag se posait dès hier matin. Les paroissiens et les amoureux du patrimoine espéraient un nettoyage rapide, comme lorsque des tags fleurissent sur les murs du centre-ville de Poitiers. « Même pour les touristes, ce n’est pas très approprié. »
Le lieu de culte est aussi le monument emblématique de la ville. Il avait retrouvé son visage habituel dans l’après-midi après un nettoyage efficace. Quant au portail de la fac de Droit… Personne ne s’en est ému !

E.C., Nouvelle République, 5 janvier 2015

Journal Pavillon Noir n°1

Bonne nouvelle pour les fêtes de fin d’année : l’ancienne formule apériodique de notre vieux journal Pavillon Noir, que nous avions cessé de publier depuis un moment (mais dont vous pouvez retrouver les numéros sur la page Archives de notre ancien blog), a été remplacée par notre nouveau canard, Pavillon Noir. Ce n’est pas très original certes, mais c’est le nom de notre groupe, et ça a le mérite d’annoncer la couleur !

Vous pouvez consulter et télécharger librement le premier numéro de cette nouvelle formule mensuelle, celui de décembre 2014, dans l’onglet Journal de notre nouveau blog. Nous en déposerons régulièrement au Biblio-Café à Poitiers. Ce journal est gratuit et nous le tirons à nos propres frais. Aussi, n’hésitez pas à déposer une petite contribution de temps à autre pour nous aider à régler les frais d’impression (et de ré-impression, car le canard part très vite).

De même, vous pouvez nous envoyer vos articles, brèves, dessins, et bien entendu vos remarques et critiques. Nous travaillons déjà activement au prochain numéro de janvier.

Bonne lecture !

Salutations révolutionnaires

Pavillon Noir

POITIERS Tags en centre-ville après la manifestation

Des tags attribués aux anars ont été découverts, mardi matin, dans le centre-ville de Poitiers et prestement effacés. En plus des slogans antipolice et du symbole anarchiste des « Rémi vengeance » ont aussi été retrouvés. Ils font suite à la manifestation organisée lundi soir à Poitiers après la mort dans le Tarn d’un militant opposé à un projet de barrage.

Presse attribuée aux bourges (lanouvellerepublique.fr), 29 octobre 2014