[Coussay-les-Bois – 86] Non à la ferme-usine !

NdPN : alors que ce type de projet « agricole » (en réalité financier), concentrationnaire et polluant, est combattu d’arrache-pied ailleurs, il passe là aussi par un passage en force contre les habitants. Il ne reste plus que l’autorisation d’exploiter… un collectif s’est constitué, promettant de lutter « par tous les moyens ». (Voir aussi cette vidéo de France 3, et l’intervention de la députée verte Massonneau)

Ferme-usine : permis de construire accordé

Le permis de construire vient d’être accordé pour la ferme-usine de 1.200 taurillons en projet à Coussay-les-Bois.

S’il en a fait la demande, il n’a pas encore l’autorisation d’exploiter. D’ailleurs, rien ne dit qu’il l’obtiendra un jour.
Mais Pierre Liot (1), qui souhaite créer une ferme-usine de 1.200 taurillons à Coussay-les-Bois (notre édition du 31 janvier), vient de remporter une première victoire. Malgré l’opposition du maire de la commune Michel Favreau, le permis de construire lui a été accordé il y a quelques semaines.
C’est le sous-préfet de Châtellerault Ludovic Pacaud qui l’a délivré. « Le maire a émis un avis défavorable alors que les services de l’État ont dit que le projet était conforme au droit. Dans ces cas-là, c’est le sous-préfet qui est amené à trancher », explique-t-il. Et de justifier sa décision. « Sur les parcelles concernées (NDLR : un terrain qui appartenait à l’ancienne décharge de la Sita), ne sont autorisées que les constructions ayant une activité agricole. Même s’il prévoit l’installation de 10.000 m2 de panneaux solaires, le projet qui est prévu est bien un projet agricole et il est conforme au règlement d’urbanisme applicable sur la commune. » Mais tout le monde n’est pas de cet avis…

Dès l’annonce du projet, l’association Aspect (2), craignant des nuisances, était montée au créneau. Depuis, un collectif s’est créé (3). Il a organisé sa première réunion publique mercredi soir à la salle des fêtes de Pleumartin. Selon Vincent Butruille, président d’Aspect, une centaine de personnes y ont participé, dont plusieurs élus. Parmi eux figurait notamment la députée Véronique Massonneau, qui a posé une question au gouvernement à ce sujet le 16 juin dernier. « On sent qu’il y a un mouvement qui est en train de se créer », se félicite Vincent Butruille.

Création d’un collectif pour faire annuler le permis de construire

Le collectif va désormais se mettre en ordre de marche pour pouvoir passer à l’action. « On va former une équipe de travail pour définir une vraie stratégie. On va travailler à tous les niveaux, aussi bien auprès de l’administration que des politiques locaux et nationaux », indique le président d’Aspect. Mais, avant toute chose, il « va s’organiser pour faire annuler ce permis de construire par tous les moyens, y compris par voie de justice » !

(1) Entrepreneur et éleveur, il possède notamment une usine de production d’alimentation animale sur la zone nord de Châtellerault. (2) Association de sauvegarde et de protection de l’environnement de Coussay-les-Bois et de sa région thermale. (3) Il est composé d’Aspect, Attac, la Confédération paysanne, la Ligue de protection des oiseaux, UFC-Que choisir et Vienne Nature Environnement.

il a dit

Le coup de gueule de Flavien Cartier

Secrétaire de la section PS de Pleumartin, Flavien Cartier lance un coup de gueule dans un communiqué : « A l’heure que tout le monde se mobilise contre le projet de ferme-usine avec 1.200 bovins à Coussay-les-Bois, certains de nos élus locaux et départementaux sont aux abonnés absents ! Que devenons-nous comprendre de leur silence ? Beaucoup se demandent s’ils soutiennent ce projet démesuré ou si, tout simplement, le canton de Pleumartin ne les intéresse pas ». Il cite notamment Jean-Pierre Abelin, maire de Châtellerault et conseiller départemental, le président du Conseil départemental Bruno Belin, le sénateur Alain Fouché, Pascale Moreau, maire de La Roche-Posay et conseillère départementale, le maire de Saint-Sauveur Gérard Perochon et le sénateur Jean-Pierre Raffarin. Ambiance…

Alain Grimperelle, Nouvelle République, 29 juin 2015

 

 

[Châtellerault] Tentative de suicide d’une salariée de l’agglo après un refus de promotion

Émoi à l’agglo de Châtellerault après une tentative de suicide

Il y a dix jours, un agent de l’agglo de Châtellerault a tenté de se jeter par la fenêtre du bureau du directeur général. Une enquête interne a été diligentée.

Dans un premier temps, l’histoire était restée assez confidentielle. Elle a été mise sur la place publique par deux syndicats de la collectivité châtelleraudaise, la CGT et Sud.

Les faits ? Mercredi 3 juin, en début d’après-midi, un agent du service financier de la communauté d’agglomération du Pays châtelleraudais est reçu en mairie dans le bureau du directeur général des services, Olivier Roussarie.
Ce dernier lui explique les raisons pour lesquelles la collectivité ne l’a pas promue au grade supérieur, comme il l’attendait. A la fin de l’entretien, sans explication, l’agent s’approche de la fenêtre. Pour prendre l’air, imaginent les témoins. À tort. L’agent enjambe la fenêtre dans l’idée de se jeter dans le vide. Il est maîtrisé in extremis par la direction. Pompiers et police sont appelés sur place. L’employée est conduite au centre hospitalier. Depuis, elle est en arrêt maladie.

La CGT et Sud accusent et appellent à la grève

Le lendemain, devant la gravité de l’événement, la collectivité remplit une déclaration d’accident de travail et convoque un Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) extraordinaire pour le mercredi 10 juin.
A l’issue de cette réunion, le CHSCT, une commission d’enquête interne de huit membres (1) est constituée. Sa mission : définir les causes de l’accident.
Dans la foulée, les syndicats CGT et Sud territoriaux rédigent un tract, qu’ils distribuent dans les services. Ils y portent une accusation lourde contre les méthodes « oppressantes » de la direction, et établissent un lien direct entre la tentative de suicide et les conditions de travail « déplorables » au sein de la collectivité. « On craint que cet événement ne soit pas le dernier », déclarent Pascal Saint-Martin (CGT) et Brahim Henni (Sud).
Dans leur tract, les deux syndicats appellent les agents à une grève illimitée à compter de lundi, et organisent un rassemblement devant la mairie mardi à 11 h.
Une charge inacceptable dans un tel contexte, considère la direction. Aussi, jeudi après-midi, le maire et président de l’agglomération de Châtellerault Jean-Pierre Abelin, adresse un courriel aux 1.200 agents, dans lequel il revient sur cet « événement grave du 3 juin » et sur les accusations des syndicats CGT et Sud. « Nous ne devons pas préjuger des causes, forcément complexes, qui poussent une personne à un tel geste désespéré », écrit-il, réclamant le retour à « un climat apaisé ».
La commission d’enquête du CHSCT doit rendre ses conclusions « assez rapidement ».

(1) Quatre représentants des personnels, deux représentants de la collectivité, la psychologue du travail et le conseiller en prévention.

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La CFDT et FO prennent leurs distances

Contactés l’un après l’autre, la CFDT et Force ouvrière territoriaux de Châtellerault admettent des conditions de travail difficiles au sein de la collectivité. Pour autant, les deux syndicats prennent clairement leurs distances avec la position de la CGT et Sud. « Une commission d’enquête a été lancée par le CHSCT. On verra en fonction des résultats. En attendant, nous n’avons pas à interférer. C’est trop sérieux pour chercher à en tirer profit et émettre des conclusions hâtives », clame la CFDT, syndicat majoritaire à Châtellerault. « Il ne faut pas tout confondre. Après un fait aussi grave, il est bon de mesurer ses paroles », renchérit FO.

Anthony Floc’h, Nouvelle République, 13 juin 2015

 

[Poitiers] Victoire des grévistes de Vitalis

NdPN : la lutte déterminée paye ! Belle leçon, face à des gouvernants réunis ce week-end à Poitiers et n’ayant cesse de détricoter nos droits.

86 –  Poitiers- La grève de Vitalis s’est achevée ce matin

Le mouvement social entamé la veille par les personnels de Vitalis (assurant les transports publics au sein de Grand Poitiers) s’est achevé ce matin: un accord a été signé entre les syndicats et la direction. Selon Joël Mesmin, de la CGT, les négociations ont confirmé une hausse rétroactive de 1,8% des salaires au 1er janvier 2015, effective dès la paye de juin. Les personnes ayant suivi la grève hier peuvent décompter cette journée en congés ou repos annuels « de manière à ce que personne ne soit pénalisé », selon la CGT.

Nouvelle République, 6 juin 2015

 

[Poitiers] Grève des salarié.e.s de la régie de bus Vitalis

 

NdPN : Bon timing pour cette grève, permettant de profiter de la venue de milliers de congressistes du PS, ce parti de droite actuellement au pouvoir, pour se faire (enfin ?) entendre. La direction de Vitalis refuse d’accéder aux demandes légitimes des salarié.e.s, qui restent déterminé.e.s. La jaunâtre CFDT joue quant à elle, une fois de plus, un rôle parfaitement honteux dans ce conflit social, en relayant sans vergogne le discours de la direction, avec l’argument du c’est pire ailleurs. Soutien total aux grévistes !

Piquet de grève au dépôt de bus Vitalis

Une quarantaine de salariés de la régie des transports en commun de Poitiers ont mis en place un piquet de grève ce vendredi à partir de 4 h 30 au dépôt de la rue de Northampton à Poitiers. Sans bloquer les sorties de bus.

Nouveau mouvement de colère à la régie des transports en commun Vitalis ce vendredi. Un appel à la grève « illimitté » est lancé par les syndicats UNSA, CGT et CFE-CGC. Seule la CFDT n’appelle pas au mouvement. Les revendications portent sur les salaires, les conditions de travail et sur le dialogue social interne à l’entreprise. A 6 h 30, une quarantaine de salariés étaient réunis pour faire le point et manifester leur mécontentement. Les bus, pour autant, ne sont pas bloqués. Trois sont sortis pour prendre leur service entre 6 h 30 et 6 h 45. « Nous ne sommes pas là pour empêcher les collègues de travailler », indiquent les responsables syndicaux.

Concernant les salaires, les syndicats qui appellent à la grève demandent une revalorisation de 0,2% au 1er septembre prochain lors de la mise en place du nouveau réseau. « On nous demande un effort, il doit être récompensé », dit un syndicaliste CGT. Les négociations annuelles (NAO) n’ont pas permis d’avancer sur ce point. Concernant les conditions de travail, la CFE-CGC plaide pour un équilibre des tâches entre tous les salariés :  » Ceux qui ne souhaitent pas travailler le dimanche doivent pouvoir prendre leur repos hebdomadaire à ce moment là et pas seulement les conducteurs de plus de 55 ans. » L’UNSA insiste sur le non remplacement des personnels. « Il y a eu deux départs à la retraite récemment, un départ a été remplacé, l’autre pas. Cela a des répercussions sur les conditions de travail. »

Mais par delà ces revendications communes aux trois syndicats, c’est surtout le dialogue social qui est pointé. « Les négociations annuelles obligatoires ont débuté en février, elles n’ont toujours pas abouti. Il y a un défaut de gouvernance. Nous avons obtenu une avancée: le recrutement de cinq personnes. Mais c’est insuffisant pour épurer tous les retards dans les congés. Les collègues sont appelés chez eux pendant leurs repos à prendre leur service parce qu’il manque quelqu’un sur une ligne. Cela existe depuis longtemps, mais cela s’est aggravé ces derniers mois. »

Difficile à 7 heures de dire quel pourcentage de personnels est en grève et combien de bus circulent ou non. En tout cas, à l’heure où s’ouvre le congrès national du parti socialiste, les salariés de Vitalis entendent s’exprimer. Ils sont à deux pas du parc des expositions.

Aucune négociation avec la direction n’est annoncée, même si le directeur a pu rencontrer tôt ce matin les salariés au piquet de grève.

Jean-Jacques Boissonneau, Nouvelle République, 5 juin 2015
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86 –  Vitalis à Poitiers: une heure de discussion pour rien

La réunion surprise qui s’est tenue ce vendredi matin sur le site de la régie des transports en commun de Poitiers entre le président, la vice-présidente et le directeur de Vitalis avec les organisations syndicales qui appellent à la grève (CGT, CFE-CGC, UNSA) n’a rien donné. « Nous avons discuté pendant près d’une heure pour aucune avancée », a indiqué un délégué CGT à la sortie, confirmant par ailleurs que 55% des conducteurs font grève ce matin.
Nouvelle République, 5 juin 2015
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86 –  Vitalis: pourquoi la CFDT n’appelle pas à la grève

« A un moment, il faut savoir être raisonnable. » C’est ce que dit Michel Vauthier, responsable du syndicat CFDT de Vitalis à Poitiers. Ce syndicat, à la différence de la CGT, de la CFE-CGC et de l’UNSA, n’appelle pas à la grève. Michel Vauthier: « Nous avons signé le protocole d’accord à l’issue des NAO, négociations annuelles obligatoires. Ce protocole prévoit une hausse de 0,8% des salaires à compter du 1er avril dernier, une majoration de 6 points de la prime de vacances, une augmentation de 2 € de la prime du dimanche qui passe à 60 €, une réévaluation de la prime de caisse et l’embauche de 5 conducteurs au 1er septembre, ce qui va améliorer nos conditions de travail. La dette de repos de l’entreprise à l’égard des salariés qui est de 13.000 heures, soit plus de 1.900 jours sera ainsi atténuée. » Pour Michel Vauthier, au final, « cette grève intervient uniquement parce que le PS tient son congrès national. Cela me fait mal quand je vois que Vitalis fait grève à un moment où les salariés d’Itron à Chasseneuil, eux, ont des raisons légitimes de manifester leur mécontement. »
Nouvelle République, 5 juin 2015

 

 

Il y a deux ans, Clément était tué

Le 5 juin 2013, Passage du Havre à Paris, assassinat du jeune militant libertaire antifasciste Clément MERIC, lors d’une confrontation avec un groupe de militants d’extrême-droite.

Clément Méric est né le 18 avril 1995. Il est le fils de deux enseignants de droit de l’Université de Bretagne occidentale à Brest. Elève brillant au Lycée de l’Harteloire de Brest, il obtient un baccalauréat scientifique (mention très bien). De sensibilité libertaire, il commence à 15 ans à militer au sein du syndicat CNT et participe activement en 2010 au mouvement de contestation contre la réforme du Lycée. Il poursuit ensuite ses études à Paris à l’Institut d’Études Politiques de Paris 9 (Sciences-Po) et adhère au syndicat « Solidaires Étudiant(e)s ».

Militant antifasciste, il rejoint le groupe « Action Antifasciste Paris-banlieue » et est fiché par la police pour son activisme. Il participe en particulier à des contre-manifestations et actions contre l’extrême-droite, lors des mobilisations des opposants au mariage gay à l’automne 2012 et au printemps 2013.

Le 5 juin 2013, avec quelque membres du groupe antifasciste, il rentre fortuitement en contact, lors d’une vente privée de vêtements, avec des membres d’organisations d’extrême droite des « Jeunesses nationalistes révolutionnaires » et de « Troisième Voie », une rixe s’ensuit au court de laquelle Clément Méric, frappé violement par un des protagonistes trouve la mort.

Cet assassinat d’un militant antifasciste suscite une vague d’indignations et de manifestations dans plusieurs villes de France, alors que prolifèrent librement des organisations ouvertement fascisantes.

Repris du site Ephéméride anarchiste