[Poitiers] Jean-François muté par le recteur

NdPN : s’il y avait vraiment un problème avec ce professeur, ce que l’enquête judiciaire a dénié, pourquoi le placer dans un autre établissement, plus loin, alleurs ? Nous devinons très bien ce que vise une telle décision, vu l’acharnement des autorités PS locales contre les militants des droits sociaux, dont Jean-François fait partie : il s’agit non seulement de briser un homme, mais aussi des liens de lutte et de solidarité. C’est ce qu’on verra.

Jean-François Chazerans muté à Thouars par le recteur

Poitiers. Le prof de philo a fait l’objet de la plus sévère sanction applicable par l’académie : une mutation d’office. Elle est vécue comme une humiliation.

Il pouvait encore s’accommoder d’une mise à pied, admettre une enquête pénale ou supporter huit heures de garde à vue (lire repères). Mais la sanction disciplinaire de l’Éducation nationale, sa maison depuis quarante ans, c’est le coup de grâce pour Jean-François Chazerans. Le professeur de philosophie au lycée Victor-Hugo, à Poitiers, suspecté d’avoir « tenu des propos inadéquats en classe », après l’attentat de Charlie Hebdo, s’est vu « infliger », c’est le terme, hier par courrier, un « déplacement d’office dans la zone de remplacement des Deux-Sèvres ».

«  Cette décision est scandaleuse  »

Il serait rattaché au lycée Jean-Moulin de Thouars. Il s’agit de la plus forte sanction disponible dans l’échelle de valeur disciplinaire du recteur d’académie, Jacques Moret. Au-delà, la décision est du ressort du ministre. Parmi les arguments développés pour justifier cette décision, le rectorat a estimé que « les agissements de ce professeur ont porté atteinte non seulement à l’image de la fonction enseignante mais à celle du service public de l’Éducation nationale. »
« Je suis atterré. C’est de l’acharnement, de la brimade, a confié Jean-François Chazerans, très affecté. Depuis le début, c’est ça. C’est compliqué pour moi d’en parler. Ce n’est pas digne de l’Éducation nationale. Surtout concernant un dossier vide, où on me reproche d’avoir fait des cours de philo. » Son conseil, l’avocat Amaury Auzou, a prévenu : « Jusqu’à présent, on s’est peu défendu. Maintenant, on va attaquer. Cette décision est scandaleuse, je suis en colère. La décision est aussi bien motivée que l’enquête administrative a été faite. Elle veut dire qu’on peut tenir des propos inadéquats mais pas au lycée Victor-Hugo. On marche sur la tête et ça n’a aucun sens. C’était ou rien ou tout. A un moment donné, pour le recteur, ce n’était plus l’affaire Chazerans mais une affaire de crédibilité. »
Le rectorat n’a pas souhaité faire de commentaire. Quant à Jean-François Chazerans et son avocat, ils entament un nouveau combat. Médiatique, d’abord, avec une conférence de presse programmée au Café des arts à Poitiers cet après-midi. Administrative ensuite avec un recours hiérarchique auprès du ministre de l’Éducation nationale et un autre au tribunal administratif. Même si la sanction prend effet dès maintenant.

repères

Mis à pied quatre mois, placé en garde à vue, blanchi… puis muté

L’affaire, si tant est qu’on puisse en parler ainsi, débute le 19 janvier dernier. Jean-François Chazerans, professeur de philosophie au lycée Victor-Hugo, à Poitiers, est interrogé par deux inspecteurs d’académie. On lui reproche « des propos déplacés pendant la minute de silence » du 8 janvier, celle qui avait été décrétée en hommage aux victimes de Charlie Hebdo. Deux jours plus tard, le prof est suspendu de ses fonctions à titre conservatoire pour une durée de quatre mois. « Il fallait l’éloigner de ses élèves », estime alors le recteur, Jacques Moret, qui porte le dossier au pénal pour une suspicion d’apologie d’actes de terrorisme.
L’affaire suscite de vives réactions dans la société civile. Un comité de soutien au professeur rassemble 200 manifestants le 28 janvier, place Leclerc. Dans le même temps, le prof est convoqué devant la commission administrative paritaire d’académie, dans sa version conseil de discipline, le 13 mars pour le motif suivant : « Propos inadéquats tenus en classe. » Le 26 février, Jean-François Chazerans est placé en garde à vue par la police judiciaire dans le cadre d’une enquête ouverte par le procureur de la République. Il y passera huit heures. Le lendemain, l’enquête pénale est classée sans suite. Jean-François Chazerans est soulagé. Pas pour longtemps.

Xavier Benoit, Nouvelle République, 28 mars 2015
***
Mise à jour : nouvel article de la Nouvelle République le 29 mars 2015 :

Muté d’office dans les Deux-Sèvres et rattaché au lycée Jean-Moulin de Thouars, le prof de philo poitevin va faire un recours auprès de la ministre.

Cela ressemble à une blague de potache : allez à Thouars, c’est aléatoire. Jean-François Chazerans, muté d’office sur décision du recteur dans le lycée thouarsais Jean-Moulin, n’avait pourtant pas envie de rire, hier. « C’était très compliqué à l’annonce de la sanction », explique le prof de philo du lycée Victor-Hugo de Poitiers, blanchi par la justice de la suspicion d’apologie d’actes de terrorisme. « C’est lourd quand même. C’est de l’acharnement. Au bout d’un moment il faut que cela s’arrête. »

L’ancien rugbyman contre attaque : « Je vais faire un recours hiérarchique auprès de la ministre et un recours contentieux devant le tribunal administratif. Et je n’exclus pas d’engager des poursuites pénales… »

«  Comme des chiens  »

Les collègues sont là. En soutien. Magali Espinasse, du SNES-FSU, explique la situation de son collègue et en tire des conclusions alarmantes : « Pour l’instant, Jean-François est simplement rattaché au lycée de Thouars. Il va prendre contact avec le chef d’établissement de ce lycée, lundi, pour savoir si celui-ci lui fait un emploi du temps ou pas. Sinon, il doit être affecté en suppléance par le rectorat. Aujourd’hui, cette sanction est scandaleuse et disproportionnée. Jean-François est accusé par une élève et sa mère. Il fait l’objet d’une dénonciation calomnieuse, l’enquête de police l’a montré. Le recteur a l’obligation de protéger le fonctionnaire. Il a fait l’inverse. Il s’est acharné dans sa position de départ. Je le dis avec émotion : à partir de maintenant on est tous menacés dans cette académie. On va tous se demander si on va encore parler à nos élèves. »
Et la syndicaliste de revenir à ce fameux débat organisé dans le cours de philo d’une classe de terminale le 8 janvier dernier : « Ce cours s’est passé à un moment bien particulier. On a tous été en tant qu’enseignant en difficulté ce jour-là. On était dans un climat émotionnel très fort. Le travail du professeur est de passer à l’analyse pour franchir ce cap de l’émotion. »
Jean-François Chazerans y revient dans le détail : « Je vous rappelle qu’on était en pleine traque des frères Kouachi. Certains de mes élèves disaient qu’il fallait les abattre comme des chiens. Ils voulaient en débattre. Ce fut vif mais en aucun cas violent. L’élève qui m’accuse n’a pas compris ce que j’ai déclaré à ce moment-là. Elle a d’ailleurs demandé à sa copine ce que cela voulait dire. Et après, elle n’a pas écouté. Elle est même arrivée en retard pour la deuxième heure de cours. Mon chef d’établissement elle-même s’était étonnée que j’aie pu tenir un tel propos. Elle l’a dit dans sa déposition à la police. Aujourd’hui, qu’est-ce qui reste dans le dossier ? Rien. Dès l’enquête administrative, le recteur savait que je n’avais pas dit : «  Ces crapules de Charlie Hebdo ont mérité ce qu’ils ont eu.  » J’ai toujours dénoncé avec force ces assassinats. C’est écrit noir sur blanc dans le rapport. »
La sanction qui frappe Jean-François Chazerans est la plus forte à disposition du recteur. Seule la ministre, qui a le pouvoir de la lever, peut aller au-delà.

Voir la vidéo sur : lanouvellerepublique.fr et centre-presse.fr

la phrase

 » Incompréhension, stupéfaction, interrogation, indignation, colère, mais en aucun cas résignation ! « 

« Nous, enseignant(e)s du lycée Victor-Hugo, sommes, à l’annonce de cette sanction, atterré(e)s, dans l’incompréhension la plus totale, indigné(e)s, en colère… »  écrit l’intersyndicale du lycée Victor-Hugo de Poitiers dans un communiqué publié, hier, en soutien à Jean-François Chazerans. « Notre indignation et notre colère liées à l’impression partagée par la très grande majorité d’entre-nous d’une sanction-brimade arbitraire dénuée de tout fondement, se double aujourd’hui d’une perte totale de confiance envers notre administration. Nous nous adressons aujourd’hui à Madame la ministre pour demander la levée de la sanction prononcée et la réintégration de notre collègue. Nous tiendrons une assemblée générale au lycée, dès lundi, pour décider de la suite de notre mobilisation. »

Loïc Lejay, Nouvelle République, 29 mars 2015

[Taule de Poitiers-Vivonne] L’étau se resserre autour des prisonnier.e.s

Parloir « coquin » à Vivonne : la sanction maintenue

ape-mini-1Le juge des référés du tribunal administratif a rejeté la requête en suspension déposée par un détenu de la maison d’arrêt de Vivonne, sanctionné de dix jours cellule avec sursis [la NR veut certainement dire ici que le prisonnier a été condamné par le prétoire, le tribunal interne de la prison, à dix jours de cellule disciplinaire (mitard) avec sursis ; NdPN] et suppression de 60 jours de parloir avec son épouse pour atteinte à l’hygiène et obscénité.

L’administration accuse le couple d’avoir profité d’un parloir en tête à tête pour avoir une relation sexuelle, ce que les intéressés nient farouchement. L’accusation repose entièrement sur le rapport rédigé par un surveillant, faute d’autres témoignages. Les vidéos de surveillance qui auraient permis de recouper les faits ont été effacées.

Le juge a néanmoins refusé de suspendre la sanction, estimant que le rapport d’un surveillant en matière de discipline suffit à caractériser la réalité des faits reprochés.

Presse de la matonnerie, lanouvellerepublique.fr, 27 mars 2015

La fin des parloirs sauvages au palais de justice

Un petit bisou discret, une dernière étreinte avant le grand départ ou une cigarette glissée par un proche à un détenu de passage au palais de justice, c’est une tolérance établie. Tant que tout le monde joue le jeu gentiment, policiers et gendarmes laissent faire. Ça met de l’huile dans les rouages, ça apaise à peu de frais. Mais, depuis jeudi, c’en est fini de cette pratique considérée comme un parloir sauvage. Deux magistrats ont assisté, jeudi, à la faveur du passage d’un prévenu à l’audience correctionnelle à une scène de ce type. Une escorte de gendarmes avait notamment accepté qu’une cigarette soit transmise à un détenu. Ils risquent de se faire taper sur les doigts. De ce fait, désormais, la tolérance est abolie. Au grand dam, vendredi, de deux jeunes garçons jugés en comparution immédaite et que les gendarmes ont dû calmer en faisant appel à leurs avocats pour leur expliquer la situation.

Presse pénitentiaire, lanouvellerepublique.fr, 19 mars 2015

Ramène ta pioche

On a 10 jours pour enterrer l’Andra

La gestion des déchets nucléaires n’a et n’aura jamais de solution. Ils seront toujours là, que ce soit à 500 mètres sous terre ici à Bure, comme ailleurs. L’urgence n’est pas à leur gestion, mais à l’arrêt de leur production. Si l’industrie de l’atome et l’État souhaitent enterrer le problème aussi vite que possible, c’est bien pour continuer d’en produire. Nous nous opposons à la destruction de nos lieux de vie, dans la Meuse comme ailleurs, ainsi qu’à la poursuite du nucléaire de tout temps.

Nous vous proposons de nous rejoindre à Bure du 1er au 10 août pour prendre le temps d’amplifier ensemble l’opposition concrète à CIGEO et son monde.

Le tombeau du nucleaire

Après un demi-siècle d’empoisonnement, l’industrie nucléaire n’a pas de solution face à la radioactivité des déchets nucléaires. Partant de cette incapacité, l’État veut imposer l’enfouissement et ses méthodes toujours plus mafieuses : mascarade démocratique, accapa-rement des territoires, autoritarisme et violence.

Après s’être faite dégager de nombreux autres sites dans les années 80, l’Agence Nationale pour la gestion des Déchets Radioactifs en France (ANDRA) s’est installée pour une étape de recherche dans le département de la Meuse, à Bure, depuis 1993.

Zone à faible population (7 habitant-e-s/km2), Bure est un endroit rêvé pour entasser les pires déchets de l’inhumanité. Depuis 2001 existe un laboratoire souterrain et en 2006, malgré la conclusion du Débat Public comportant des réserves sur le stockage profond, l’ANDRA projette de le convertir en un « Centre Industriel de Stockage Géologique » (le CIGEO).

Aucun déchet n’est encore là : le gros du chantier pour l’exploitation du site est prévu pour 2017 et les déchets devraient arriver en 2025.

Nous observons, qu’en plus du laboratoire expérimental, des centres d’archivage et d’une ecothèque (sorte de mémoire de l’état pré-nucléaire) déjà présents, des travaux connexes commencent discrètement à voir le jour : élargissement de routes, mise en réserve de terres par la SAFER, coupes dans les forêts alentours, etc.

En parallèle, tout un programme d’accom-pagnement industriel se déploie dans le sud-Meuse : plate-forme de transport de matières radioactives, plate-formes de stockage pour pièces neuves de centrale, filières scolaires liées au nucléaire.

Les tentatives d’opposition légalistes ont toutes échouées jusqu’alors. La pétition de 42000 signatures locales demandant un référendum, poubelle ! La conclusion du débat public de 2006 qui comporte des réserves sur le stockage profond, balayée ! Les arrêtés municipaux contre l’enfouissement, insignifiants !

Depuis 10 ans, au sein d’un réseau d’associations locales et nationales et en réponse à l’installation du laboratoire de l’ANDRA, une maison a été achetée avec l’aide des antinucléaires allemands, rénovée ensuite grâce aux dons et aux investissements personnels des militant-e-s de passage. Cette maison a vocation à être un lieu d’information indépendante, d’organisation d’alternatives énergétiques, ainsi qu’un espace d’accueil et de vie collective. Cette « maison de la résistance à la poubelle nucléaire » a permis aux individu-e-s et collectifs d’ancrer une lutte locale et de permettre la rencontre de nombreuses personnes en lutte.

vieuxcailloux

Si les composantes historiques à Bure mènent sur le terrain depuis 20 ans un travail de sensibilisation, de réseau et de veille des agissements de l’ANDRA de très près, ce projet d’État avance. Pour aller au-delà des formes associatives d’organisation, il devient de plus en plus nécessaire d’agir concrètement contre CIGEO.

Pourquoi nous nous y opposons

Les déchets sont le problème insoluble de l’industrie nucléaire, on ne sait pas les faire disparaître, et ce pour des millions d’années. Leur gestion est le chaînon manquant du programme nucléaire français.

Que l’on soit pour ou contre le nucléaire, l’élite politique voudrait que chacun-e reconnaisse la nécessité de gérer les déchets. Ce n’est ni plus ni moins qu’une stratégie de dépolitisation de la question, sous prétexte de protéger les générations futures. Mais depuis quand l’industrie nucléaire serait humaniste ? Si l’État et l’industrie nucléaire étaient cohérents, ils arrêteraient d’en produire de manière complètement schizophrène. Ça nous éviterait toujours de vivre avec les risques liés à l’existence des centrales et aux transports de matières radioactives.

Alors on nous dit « les déchets sont là », et oui ils sont là, et ils le seront toujours à 500m sous terre. Enterrer la catastrophe ce n’est pas la supprimer : nous ne sortirons plus du nucléaire. Nous ne voulons ni arbitrer ni « proposer une solution » au problème éternel que représente la gestion des déchets nucléaires, nous ne sommes pas co-gestionnaires, cela reviendrait à produire de l’expertise alternative bénévolement au profit des nucléocrates. Il ne s’agit pas de sensibiliser l’appareil techno-industriel et politique à une meilleure solution pour la gestion des déchets, mais bien d’arrêter la production nucléaire.

La moitié des déchets qu’ils prévoient d’enfouir ne sont pas encore produits… Les stockages actuels sont pleins, et il s’agit maintenant de cacher les déchets gênants et de faire de la place aux futurs déchets de l’industrie nucléaire. De brandir enfin une solution au plus vite afin de légitimer la poursuite du programme « électro-nucléaire ». Autrement dit de perpétuer la catastrophe.

CIGEO répond au même jeu de pouvoir que celui régissant les industries pharmaceutiques, agro-alimentaires…

CIGEO, c’est aussi une opération de marketing vers l’étranger qui vise à donner au complexe nucléaire français l’image d’une maîtrise totale, depuis l’extraction de l’uranium, jusqu’au démantèlement des centrales. Se battre contre CIGEO, c’est combattre la politique énergétique française, qui veut faire de la France l’interrupteur de l’Europe et du Maghreb. Des EPR à l’enfouissement en passant par la THT, CIGEO est l’aboutissement d’une série de nuisances et de l’aménagement du territoire imposés par l’industrie nucléaire. Au-delà de bousiller une région entière, l’enfouissement vise à pérenniser la filière électro-nucléaire, partout, et ainsi assurer de beaux jours à la puissance d’État et au capitalisme. Faire miroiter la croissance avec l’extension du marché européen de l’électricité et des innovations industrielles du tout électrique : des objets connectés aux voitures électriques, aux réseaux intelligents, aux compteurs linky, tout ce beau monde qui nous promet la gestion et l’aménagement de notre cadre de vie.

Les flux de nucléides dégoulineront inélucta-blement hors de Bure.

Voilà pourquoi nous nous opposons à l’enfouissement, à Bure comme ailleurs.

CIGEO nous concerne toutes et tous !

Se rassembler cet été à Bure

Le blocage du Débat Public de 2013 a permis de redonner un sentiment de force collective à la lutte. La mobilisation de nombreuses personnes opposées au projet localement, y compris de nombreuses associations, témoigne de la volonté de ne plus subir l’impuissance et la dépossession de la lutte face aux mensonges, à la corruption et aux consultations bidons.

Nous ne voulons pas juste informer mais inverser la balance : si ce rassemblement contribuera à mettre un éclairage sur la mobilisation à Bure, il sera surtout l’occasion d’actions concrètes.

Nous partageons depuis plusieurs années des expériences collectives et un commun dans nos pratiques : partage de savoir, recherche de notre autonomie, horizontalité des organisations, ouverture d’espaces dans lesquels devient possible l’expérimentation collective, bienveillance des un-e-s vis à vis des autres…

Venir à Bure n’implique pas d’être militant-e écologiste ou antinucléaire, mais signifie qu’on croit en la nécessité de s’organiser au-delà de luttes locales. Nous construirons ensemble un espace pour y vivre 10 jours d’échanges de pratiques, de discussions à propos des luttes d’ici et d’ailleurs et sur nos manières de vivre le collectif, dans un esprit anti-autoritaire, soucieux de parer à toute forme de domination.

On abordera la question des luttes actuelles (Bure, ZAD, NoTav, forêt d’Hambach…) et celle de l’évolution des formes de répression et des mouvement réactionnaires, afin de mieux anticiper la lutte à Bure et d’envisager des possibles communs. Cela sera aussi l’occasion de nous organiser en vue de la COP21, sommet climatique intergouvernemental prévu à Paris en décembre 2015.

Esquissons d’autres imaginaires pour nos vies…

Vladimir, Martine & Co

vmc [arrobase] riseup [point] net

debat public bure 2


Le CIGEO prévu à Bure représenterait 99% de la radioactivité française et ferait ainsi partie des projets européens les plus conséquents des prochaines années. Le site d’enfouissement des déchets de Bure (à 500m sous terre) occupe 200ha de terre agricole, 200ha de forêt et une vallée comblée. A cela s’ajoutent 10 millions de mètres cube de déblais, 2 trains en moyennes par semaine pendant 130 ans. 50 % du volume concerne des déchets non produits ou des pays voisins. L’Agence Nationale pour la gestion des Déchets Radioactifs (ANDRA) travaille au service du CEA, d’AREVA et d’EDF, parmi d’autres.


[Poitiers] 29 mars : pique-nique révolutionnaire

Pique-nique révolutionnaire

Au kiosque du parc de Blossac à Poitiers
Dimanche 29 mars 2015, de 13:00 à 16:00

Le 9 avril prochain aura lieu une nouvelle journée de grève intersyndicale et interprofessionnelle, contre la politique d’austérité et de casse sociale du gouvernement PS-MEDEF. Nous aimerions que la suite des évènements nous donne tort, mais nous sommes persuadé·e·s que cette journée ne sera précédée et suivie par rien. Sauf surprise ce sera une nouvelle journée-soupape pour que les salarié·e·s puissent gueuler un bon coup et rentrer dans leur pénates un peu moins énervé·e·s contre l’injustice structurelle (et toujours plus misérable) de leur condition salariale. Or nous sommes persuadé·e·s que ce n’est pas en vingt-quatre heures que l’on établit un rapport de force suffisant pour faire reculer les classes dominantes et leur personnel politique.

Depuis le mouvement contre la réforme des retraites en 2010, nous organisons, sur Poitiers, des assemblées en plein air, afin de tenter de nous organiser de façon autonome, c’est-à-dire indépendamment des partis politiques et des syndicats (mais avec la participation à titre individuel de militant·e·s de partis et de syndicats) et de manière non-hiérarchique.

Car nous pensons que c’est quand nous nous fédérons à la base, en prenant en compte ce qui nous unit et aussi ce qui nous divise, que nous sommes vraiment en mesure de renverser la vapeur et de mettre un terme au rapport social capitaliste, ainsi qu’à tous les autres rapports de domination qui le nourrissent mais qui pourraient très bien survivre à son abolition.

Retrouvons-nous pour partager un repas et discuter de ce que nous voulons faire le 9 avril, et/ou avant et/ou après.

Des membres de l’assemblée populaire

Vu sur Demosphere Poitiers