[Poitiers] Semaine des visibilités

NdPN : rappelons-nous que la manifestation de l’année dernière, très réussie, a été suivie d’attaques homophobes. Cette année d’ailleurs, le lieu du kiss-in ne sera pas dévoilé « pour des raisons de sécurité ». Vigilance donc, et déterminatio, car bien des luttes restent à mener : problèmes sur la possibilité d’adoption (notamment intrafamiliale), recul du gouvernement PS en matière de lutte contre les discriminations (notamment à l’école), réductions budgétaires par rapport à la lutte et à la prévention contre le VIH, égalité des droits en matière de PMA, droits des trans, c’est une lutte à l’échelle internationale !

Semaine des visibilités : les mêmes droits, pour tous

Le collectif LGBTI organise la deuxième édition de la semaine des visibilités sur le thème de l’universalité des droits. Rendez-vous à Poitiers du 11 au 17 mai.

Le Collectif LGBTI (Lesbiennes, gays, bisexuel-le-s, trans, intersexué -e-s) organise du 11 au 17 mai à Poitiers la Semaine des visibilités qui se clôturera par la marche des fiertés, temps fort de ces six jours contre les discriminations en général et l’homophobie en particulier.

La fierté est en marche

Le samedi 16 mai, un village associatif installé sur le parvis de la mairie place Maréchal-Leclerc ouvrira à partir de 11 h.
A 15 h, la marche des fiertés Poitou-Charentes sera lancée dans les rues de Poitiers (un kiss-in est prévu sur le parcours dévoilé au dernier moment pour des raisons de sécurité).
A partir de 19 h 30 et jusqu’au petit matin dimanche : grande soirée de clôture animée par 5 « DJ » au Plan B boulevard du Grand-Cerf.
Cette semaine sera marquée par divers événements.
> Lundi 11 mai à 20 h 30, débat autour des films « Boy » et « Une femme iranienne » au TAP Castille (5 €, 3 €).
>  Mardi 12 mai à 20 h 30, Lecture et débat public d’extraits du livre « En finir avec Eddy Bellegueule » d’Edouard Louis à la maison de quartier de Saint Éloi. Entrée libre.
> Mercredi 13 mai à 18 h 30, débat autour du film « La parade » au Cinéma Le Dietrich (5 €, 4 €, 3 €).
A 21 h 30, débat autour du film « Le projet sextoy » au Dietrich (5 €, 4 €, 3 €).
> Vendredi 15 mai à 20 h 30, Rencontre publique avec Antoine Coutinqui qui interviendra sur la situation des LGBTI dans les Balkans. Pourquoi Pas La Ruche, 3 Rue des Gravières à Poitiers. Entrée libre.
Les bénévoles du collectif travaile « ntl d’arrache-pied pour que cette deuxième édition soit un succès populaire. « Nous voulons rassembler bien au-delà des personnes homos en disant haut et fort : même droits, pour tous, partout. » La fierté est en marche.

Contact.
Email : contact@ semainedesvisibilites.org
Site : www.semainedesvisibilites.org

repères

Le collectif LGBTI est composé de 5 associations.
> En Tous Genres. Association de visibilité et de lutte contre les discriminations fondées sur le genre, le sexe et l’orientation sexuelle. www.entousgenres.org
> Les Sœurs de la perpétuelle indulgence. www.couventdepaname.org
> David & Jonathan. Association qui regroupe des homosexuels (les) en recherche spirituelle. www.davidetjonathan.com
> Contact 86. Association encourageant le dialogue entre les parents, les gays et lesbiennes, bi ou trans, leurs familles et amis. www.asso-contact.org
> ABC. Association venant en aide aux personnes travestis, transgenres et transexuelles. www.abc-transidentite.fr

Vu sur la Nouvelle République, 6 mai 2015

[Poitiers] Repaire de Là-Bas Si J’y Suis

« Je suis une femme
Je suis féministe
Une parmi tant d’autre
Et pourtant différente
Qui veut marcher tard le soir
Et décider seule de ce qui est dur et de ce qui dangereux
Qui refuse que son sexe soit un handicap…
Ou une case bien net
Qui veut juste être libre… de ses mouvements, de ses besoins et de ses envies. »

Mistinguett

Demain, mercredi 4 mars 2015, à 20h, se tiendra une discussion sur le(s) féminisme(s) dans le cadre du repaire mensuel Là-Bas Si J’y Suis. Au bar le plan B, 30-32 boulevard du Grand Cerf à Poitiers. Entrée libre. Venez débattre !

[Poitiers] Les mères Noël  » sexistes  » de la Grand’Rue

Autocollant du CCP

Artistiquement dévêtues, commercialement aguichantes, elles ornent les vitrines de la Grand’Rue. La section de Poitiers du parti communiste ne les apprécie pas. Il critique « les mères Noël façon pin-up, tout droit sorties des années cinquante, aux mensurations inhumaines, à la posture passive, aux vêtements quasi inexistants. »

Avant d’ajouter : « Les injonctions faites aux femmes et aux filles n’étaient sans doute pas assez présentes en cette fin d’année, que ce soit dans les magazines, sur les affiches, ou dans les magasins de jouet. Il était sans doute nécessaire de leur rappeler un peu plus ce que la société attend d’elles : être jeune, mince, agréable et passive. Nous, communistes de Poitiers, affirmons notre opposition à la diffusion des images sexistes à des fins publicitaires, qui sont autant de facteurs d’intériorisation des normes genrées et d’entraves à l’émancipation des femmes. Ces images ne leur donnent à voir et à imiter qu’un rôle d’objet homologué. Elles leur offrent comme aspiration le paraître plutôt que l’être. Elles leur attribuent des soucis esthétiques plutôt que des ambitions personnelles et les cantonnent à la sphère privée, loin des domaines de prises de décision. » Une appréciation qui ne devrait pas manquer de susciter le débat.

Presse commercialement aguichante, lanouvellerepublique.fr, 26 décembre 2014

[Poitiers] Pour les droits des femmes, pour disposer librement de nos corps

NdPN : tract d’appel à un contre-rassemblement proposé par des individus et notre groupe ; si vous souhaitez co-signer pour votre organisation, n’hésitez pas à nous écrire.

Pour les droits des femmes, pour disposer librement de nos corps

Il y a quarante ans, suite aux luttes acharnées des femmes s’inscrivant dans une longue histoire d’oppression, d’exploitation et de meurtres perpétrés contre elles par l’Église et les autorités politiques, face à la constitution de réseaux d’avortement clandestins auto-organisés, l’État français finissait par légaliser le droit à l’avortement avec la fameuse loi Veil. Toujours grâce aux luttes féministes, le remboursement de l’IVG a été obtenu (partiellement en 1982 puis totalement en 2013), l’entrave à l’IVG est devenu un délit en 1993 et le délai légal a été allongé de dix à douze semaines de grossesse en 2001 en même temps que le consentement parental préalable était supprimé pour les mineures. De 300.000 avortements clandestins avant la loi Veil, on est passé au chiffre assez stable de 220.000 avortements par an.

Néanmoins, la domination masculine est loin d’être abolie, et les droits des femmes sont de plus en plus menacés. La remise en cause du droit à l’IVG est un marqueur symptomatique. Le 29 novembre, l’association catholique intégriste « Sos tout-petits » appelle de nouveau à une prière de rue contre l’avortement. Son président X. Dor, qui ose comparer l’IVG à un « génocide », a déjà été condamné pour entrave à l’IVG. Il ne faudrait néanmoins pas voir dans cette initiative l’action isolée d’illuminé.e.s minoritaires : c’est le pape François lui-même, anti-avortement et anti-contraception, qui appelle à prier « pour la vie » ce 29 novembre. Il ne s’est d’ailleurs pas privé d’attaquer une nouvelle fois le droit à l’IVG il y a quelques jours devant le parlement européen, en le comparant à l’abandon des personnes âgées ou au droit à mourir. Le pape a reçu une « standing ovation ». De même, l’Église catholique de France a évoqué le week-end dernier une « banalisation sans précédent de l’avortement », par la voix de l’évêque de Grenoble.

Sous la pression des institutions religieuses, qui prônent depuis toujours le contrôle et l’aliénation du corps féminin, le droit à l’IVG et les droits des femmes en général ne cessent d’être remis en question à l’échelle européenne ; les intégristes demandent la fin du financement de l’IVG par les États. Partout où l’Église catholique est puissante (Pologne, Irlande, Chypre, Malte), le droit à l’IVG est très restreint, voire illégal. En Espagne, la loi anti-avortement n’est finalement pas passée, grâce à la lutte acharnée des femmes et d’organisations progressistes ou révolutionnaires, mais les mineures doivent désormais obtenir une autorisation parentale. À l’échelle mondiale, aujourd’hui encore, une femme meurt des suites d’un avortement clandestin toutes les sept minutes, du fait de l’interdiction ou de la restriction du droit à avorter. La nouvelle loi texane sur la restriction du droit à l’avortement a été validée le 19 novembre par la cour suprême des États-Unis.

En France, les femmes sont directement impactées par la fermeture pour manque de « rentabilité financière » de 130 structures ces dix dernières années, les baisses de subventions aux plannings familiaux, le maintien d’une « clause de conscience » pour les médecins, un délai de réflexion obligatoire de sept jours entre les deux premières consultations. Des milliers d’entre elles sont ainsi réduites chaque année à avorter à l’étranger, notamment aux Pays-Bas ou au Royaume-Uni, quand elles en ont les moyens. Outre les provocations médiatiques de masculinistes notoires contre les femmes, une certaine frange droitière de la classe politique française s’attaque aujourd’hui à la gratuité ou à l’inconditionnalité du droit à l’IVG, soutenue par des groupuscules intégristes et/ou fascisants qui montent en force.

Selon nous, ces attaques contre le droit des femmes à disposer de leur corps sont à replacer dans une lutte plus large contre la domination économique et politique. Depuis les débuts du capitalisme, la domination économique passe par l’aliénation des individus de leurs propres corps, notamment les femmes qui sont assignées aux activités de reproduction et d’entretien de la main-d’œuvre délibérément dévalorisées, de façon à extraire davantage de profit. La domination politique sur le prolétariat passe par la division genrée de celui-ci en deux « sexes » aux rôles imposés, l’un subordonné à l’autre. Les États continuent de fait de valider une ségrégation de genre, de façon brutale (notamment dans les pays les plus pauvres) ou insidieuse. Les violences quotidiennement subies par les femmes et la réification de leurs corps se doublent d’une perpétuation des inégalités en matière de revenus et de statut social.

Tandis que les intégristes ont toute latitude pour imposer leurs « prières de rue » sexistes ou homophobes dans l’espace commun, et que le discours anti-IVG se banalise sur internet, les manifestant.e.s pour les droits des femmes et la liberté individuelle sont intimidé.e.s par la police, y compris à Poitiers.

Cela ne nous empêchera pas de continuer à lutter, pour le droit à l’avortement libre et gratuit, les droits des femmes et plus largement notre droit à disposer de nos propres corps, contre tous les dominants, les exploiteurs et leurs idéologues. Nous appelons à un large contre-rassemblement, samedi 29 novembre 2014 à 16h à Poitiers, devant l’église Notre-Dame, pour leur faire entendre un autre son de cloche.

Signataires : Des individu.e.s, groupe anarchiste Pavillon Noir, Convergence Libertaire Anticapitaliste Poitevine, Jeunesses Communistes de la Vienne