Y’en a pas un sur cent et pourtant… ils bouffent la moitié des richesses mondiales

Les 1 % les plus fortunés posséderont bientôt la moitié de la richesse mondiale

L’ONG Oxfam publie, lundi 19 janvier, une nouvelle étude, consultable en ligne, révélant l’ampleur des inégalités dans le partage des richesses sur la planète. Selon ses calculs, réalisés à partir de données fournies par le Crédit Suisse, la richesse cumulée des 1 % les plus riches de la planète dépassera bientôt celle détenue par les 99 % restants.

Selon Oxfam, « la part du patrimoine mondial détenu par les 1 % les plus riches était passée de 44 % en 2009 à 48 % en 2014, et dépasserait les 50 % en 2016 ». Cela signifie que s’ils continuent à s’enrichir, ils posséderont plus que l’ensemble des autres habitants de la planète réunis. La quasi-totalité des 52 % de patrimoine restant sont aux mains des 20 % les plus riches. « Au final, 80  % de la population mondiale doit se contenter de seulement 5,5 % des richesses », estime le rapport.

ACCÉLÉRATION DES ÉCARTS

La publication de cette étude intervient à quelques jours de l’ouverture, mercredi, du forum économique mondial de Davos (Suisse), coprésidé par la directrice générale d’Oxfam, Winnie Byanyima. Selon elle, « l’ampleur des inégalités mondiales est tout simplement vertigineuse ».

« Le fossé entre les grandes fortunes et le reste de la population se creuse rapidement », poursuit-elle. Selon l’étude de l’ONG, entre 2010 et 2014, la fortune des 80 personnes les plus riches a augmenté de 600 milliards de dollars tandis qu’elle a diminué pour la moitié la plus pauvre de la population. Aujourd’hui, ces 80 personnes se partagent le même montant de richesses que 3,5 milliards autres.

Ces inégalités devront, selon Oxfam, pousser les dirigeants internationaux à s’attaquer « aux intérêts particuliers des poids lourds qui font obstacle à un monde plus juste et plus prospère ».

Le Monde avec AFP, 19 janvier 2015

[86] C’est noël pour les chômeurs

Le chômage en hausse de 1,8 % dans la Vienne

La situation de l’emploi s’aggrave dans le département de la Vienne. Après une hausse de 0,4 % fin septembre, puis 0,8 % en octobre, le chômage fait un bond de 1,8 % en novembre, avec 326 personnes supplémentaires inscrites à Pôle emploi. Le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A s’établit à 86.603 en Poitou-Charentes, fin novembre. Ce nombre augmente de + 1,8 % (+ 1.553) par rapport à fin octobre (+ 7,2 % sur un an).

D’un mois sur l’autre, l’évolution est identique pour le seul département de la Vienne (18.541 personnes inscrites, + 1,8 %, soit +326 personnes) et supérieure encore en Deux-Sèvres (+ 3,2 %). Bien plus donc que la tendance nationale à + 0,8 % par rapport à fin octobre 2014 (+ 5,8 % en un an). A noter également que sur un an, le nombre de chômeurs est en hausse de +9,3 % dans notre département.
La région totalisait 139.633 demandeurs d’emploi pour les catégories A, B et C*, un chiffre en hausse de +0,3 % en un mois, et de +0,5 % pour la Vienne. Cette augmentation du chômage touche principalement les hommes (+2,6 % sur un mois, +12,2 % sur un an) et les moins de 25 ans (+3,7 % sur un mois, +10,3 % sur un an). Les 25-49 ans sont également en progression (+1,5 %) ou les 50 ans et plus (+0,9 %).

* Cat. A sans emploi ; cat. B activité réduite courte ; cat. C activité réduite longue.

Nouvelle République, 26 décembre 2014

[Poitiers] Sur les élections professionnelles de la fonction publique d’Etat

Le projet syndicaliste est historiquement fondé, au moins en France, sur la lutte des classes et l’action directe contre le patronat et les gouvernants, par l’indépendance et l’autonomie des prolétaires auto-organisés, en vue d’une réorganisation révolutionnaire de la société sur de nouvelles bases économiques, où la production répondrait aux besoins réels des populations.

Selon la charte d’Amiens (1906), fortement inspirée des syndicalistes révolutionnaires et anarchistes, et que sont toujours censés reconnaître les principaux syndicats en France, la lutte syndicale vise à abolir le salariat et le patronat, et à combattre les gouvernants. Pour cela, la lutte pour les « améliorations immédiates » s’inscrit clairement dans l’objectif de gagner en force et en organisation en vue de « l’émancipation intégrale » et de « l’expropriation capitaliste ». De fait, les syndicats à s’en souvenir aujourd’hui sont loin d’être majoritaires. Il s’agit des diverses scissions de la CNT, quoi qu’il y aurait matière à discussion sur leur participation ou non aux élections professionnelles. On peut aussi citer Solidaires, même s’il y aurait encore plus ample matière à débat vues certaines déclarations.

Demain jeudi 4 décembre 2014 auront lieu les élections professionnelles pour les salarié.e.s de la fonction publique d’Etat, en vue d’élire des représentants dans des institutions telles que la commission administrative paritaire, le comité technique et le comité d’hygiène. D’un point de vue syndicaliste « pur », ces élections sont aberrantes dans leur principe de paritarisme et de collaboration de fait avec ce qu’on est censé combattre et abattre. Même si nous admettons, dans une certaine mesure, que ces élections puissent permettre d’imposer un meilleur rapport de force (il existe tout de même certaines sections plus combatives que d’autres), le problème est que les travailleur.euse.s n’ont le choix qu’entre des syndicats de collaboration de classe. Voilà bien longtemps que le réformisme crasse de la direction de la CGT (jusque-là majoritaire) ne nous semble plus porter aucun espoir. Quant aux deux autres syndicats (FO et CFDT), contentons-nous de citer ici deux passages d’articles parus aujourd’hui dans la Nouvelle République :

FO : « nous on est là pour faire avancer les choses, donc on propose. On reste réalistes, on ne vend pas du rêve ». Le syndicat présente « un bon bilan » qui met en avant son travail sur les questions de prévoyance, la participation des employeurs aux mutuelles, l’accord sur le travail du dimanche.

CFDT :  le syndicat dit se tenir « à l’écart des querelles d’ego » et défend « l’utilité du dialogue social avec les employeurs ».

De nombreuses raisons expliquent que ce syndicalisme institutionnel soit devenu le lubrifiant nécessaire à la pérennisation du capitalisme et de l’Etat : répression brutale des luttes, précarisation des prolos, productivisme forcené, peur du chômage, bureaucratisation représentativiste et illusions électoralistes nous ont écrasé.e.s, divisé.e.s, et replié.e.s sur nous-mêmes au point que nous sommes pour la plupart réduit.e.s à accepter tout et n’importe quoi, même un taf mal payé pour produire des biens et services socialement et écologiquement nuisibles. Nos lecteur.ice.s auront sans doute constaté depuis longtemps combien ces « représentants » syndicaux sont passé.e.s maîtres dans l’art d’étouffer les mouvements sociaux. La bataille récurrente des grandes organisations « syndicales » pour les subventions publiques n’est que la conséquence d’un délitement généralisé de l’organisation de notre classe prolétaire. Pendant ce temps, le « syndicalisme » patronal s’organise avec force manifs et coups de comm’, et son allié étatique, hier de droite et aujourd’hui de gauche, répond à toutes ses attentes, ainsi qu’il l’a toujours fait.

Retenons simplement que nous, prolos au taf ou au chômage, devrons nous organiser par nous-mêmes sur des bases autonomes, dans les sections syndicales combatives ou en-dehors, si nous envisageons un tant soit peu de résister aux assauts de la classe dominante. Nous n’avons besoin d’aucun chef ni représentant.e pour nous organiser de façon à imposer un véritable rapport de force. Les exploiteurs ne tirent leur force que de notre peine, de notre résignation, de nos collaborations et humiliations quotidiennes qui nous divisent, nous avilissent et nous font honte.

Cessons de mourir un peu plus chaque jour en nous agenouillant face à cette clique de dominants cyniques, qui nous écrase la tronche, nous agonise de son orgueilleux mépris, nous mutile et nous tue. Nous produisons tout, ils n’ont que leur sale pognon et leur imagination stérile. Levons-nous pour les exproprier tous. Les temps ne sont plus aux plaintes et au débat avec les bourreaux, mais à l’insurrection. Ce monde nous revient.

Pavillon Noir

Discours d’Ursula Le Guin à la remise d’un prix littéraire

Si vous ne connaissez pas encore Ursula Le Guin, lisez vite Les dépossédés, l’une des fictions les plus abouties sur ce à quoi pourrait ressembler l’anarchie, non dénuée d’une réflexion profonde sur les dérives qui peuvent guetter l’anarchisme.

L’auteure, âgée de 85 ans, a livré un discours explosif il y a deux jours, à la remise d’un prix aux national books awards, condamnant le capitalisme et les profiteurs et invitant les auteurs à conquérir leur liberté.

La vidéo ici

Son discours est retranscrit sur le site du Guardian.

Pavillon Noir