NdPN : suite à l’affiche ahurissante de la mairie FN de Béziers, quelques détournements rapportés par Le Midi Libre… dont celui-ci, commis par l’AFA Paris-Banlieue.
NdPN : suite à l’affiche ahurissante de la mairie FN de Béziers, quelques détournements rapportés par Le Midi Libre… dont celui-ci, commis par l’AFA Paris-Banlieue.
NdPN : sur « l’affaire », voir ici.
Poitiers : les enseignants du lycée Victor-Hugo majoritairement en grève
Aujourd’hui, plus d’une quarantaine d’enseignants du lycée Victor-Hugo de Poitiers ont répondu à l’appel d’un mouvement de grève. « Nous sommes majoritaires », assure l’un d’eux. Après une distribution de tracts devant l’entrée de l’établissement ce matin, les participants ont rejoint le rectorat. Ils voulaient ainsi exprimer leur indignation face aux procédures engagées à l’encontre d’un de leurs collègues (1) et leur inquiétude concernant les conditions d’exercice de leur métier. « Ce mouvement d’inquiétude dépasse le cadre de la sanction de notre collègue et de notre établissement. Il fait suite à des signaux d’alerte. On a l’impression que nos missions sont remises en cause. Ce n’est pas l’école à laquelle on croit », soulignait une gréviste avant d’insister sur « le besoin de retrouver de la sérénité. »
(1) Professeur de philosophie, Jean-François Chazerans a été mis à pied pendant quatre mois par le rectorat de l’académie de Poitiers.
Dépêche Nouvelle République, 5 février 2015
» Ce n’est pas l’école à laquelle on croit «
Des enseignants de lycées de Poitiers et de Châtellerault ont manifesté leur soutien, hier à Poitiers, au professeur suspendu.
Pas facile de se réchauffer à faire le pied de grue devant l’entrée du rectorat à Poitiers mais la détermination des enseignants en grève du lycée Victor-Hugo était brûlante face au succès de leur action (1).
« On est plus de quarante, c’est un mouvement majoritaire contrairement à ce qu’a affirmé le recteur, assène un porte-parole. Et encore, les stagiaires et les contractuels ont été dissuadés de nous rejoindre par le contexte actuel. »
Au-delà du cadre de l’affaire Chazerans
Le contexte, c’est évidemment la mise à pied pour quatre mois de Jean-François Chazerans, professeur de philosophie à Victor-Hugo, « abasourdi par la proportion de sa sanction », dixit une prof.
« La brutalité, la rapidité et la durée de sa suspension nous interpellent. La situation au lycée n’est pas acceptable pour la majorité des collègues. C’est extrêmement tendu, on a perdu la confiance », continue notre premier interlocuteur avant qu’une enseignante enchaîne : « On a l’impression qu’on peut sauter sur un simple coup de fil des parents. C’est inquiétant car cela remet en question l’essence de notre métier et la liberté pédagogique. »
A tendre l’oreille, il apparaît que le malaise se répand au-delà du périmètre du lycée poitevin. « Ce mouvement d’inquiétude dépasse le cadre de notre collègue. On a l’impression que nos missions d’éducation et d’aide à la construction des citoyens de demain sont remises en cause, souffle une voix. Ce n’est pas l’école à laquelle on croit. » « On a besoin de retrouver de la sérénité », termine un gréviste.
(1) Des enseignants du Lycée Aliénor-d’Aquitaine de Poitiers et Edouard-Branly de Châtellerault figuraient également dans le cortège.
Pour les Roms, 2014 aura cruellement ressemblé à 2013. L’année s’est soldée par au moins 13 483 expulsions de personnes vivant dans des camps, selon le European Roma Rights Centre (ERRC) et la Ligue des droits de l’Homme (LDH). Ce qui signifie un rythme de près de 3 expulsions de lieux de vie par semaine.
Si ce nombre est difficile à interpréter de façon brute, il prend tout son sens lorsque Philippe Goossens, rapporteur à la LDH, le confronte à la population vivant en bidonvilles. Pour lui, « on a évacué en 2014, 80 % de la population vivant dans les bidonvilles en France ». Son calcul s’appuie sur l’évaluation de la Délégation interministérielle à l’habitation et au logement (la DIHAL) qui a établi à 17 457 le nombre de personnes vivant dans un bidonville au 17 novembre 2014. Comme 13 483 personnes ont été délogées, le calcul est simple.
En fait, la situation est différente selon les régions. La zone la plus précaire reste l’Ile de France. 67 % des évacuations ont eu lieu dans cette région, alors que cette zone ne concentre que 47 % des populations en bidonville. La région Rhône-Alpes est aussi très sujette aux opérations de démantèlement : 17 % des évacuations y ont eu lieu alors que seule 7 % de la population des campements de fortune y réside. Certaines régions comme les pays de la Loire ont été données en exemple par la LDH. Seul 1,8 % de la population Rom y a été expulsée de son habitat en 2014 alors qu’elle représente 8 % de la population vivant en bidonville.
Déception
Lors de la présentation de ces statistiques, les deux associations, European Roma Right Center et LDH ont affiché leur déception. D’abord, parce qu’à leurs yeux la France est un des pays d’Europe qui expulse le plus les précaires, ensuite parce que ces méthodes vont à l’encontre des promesses électorales de 2012.
« En Italie, alors qu’on estime à 40 000 personnes la population vivant dans les bidonvilles, 56 campements ont été évacués, comptant chacun 25 à 30 personnes ; en Espagne on ne pratique par vraiment d’évacuation… », rappelle Manon Fillonneau déléguée de ERRC.
Déjà, dans son avis rendu le 20 novembre 2014, la Commission nationale consultative des droits de l’homme avait constaté à propos de la France qu’à « une politique d’intégration c’est une politique d’évacuation qui a été privilégiée, faisant fi des situations humaines tragiques et institutionnalisant au plus haut niveau de l’Etat la violation des droits des populations vivant en bidonvilles en France ».
Une circulaire publiée le 29 août 2012, élaborée par six ministres et signée par Manuel Valls, promettait pourtant « l’anticipation et l’accompagnement des opérations d’évacuation des campements illicites ». Le texte demandait aux représentants de l’Etat de « procéder à une première évaluation de la situation » des Roms « dès [qu’ils auront] connaissance » de l’installation d’un campement ; insistant aussi beaucoup sur la notion de « concertation » avec les associations et les autres acteurs publics. Ce texte qui ne mettait pas fin aux évacuations, mais les encadrait est resté lettre morte.
Evacuations
Les évacuations ont continué et ont même changé de nature. « Sur les 135 lieux évacués en 2014, 98 l’ont été après décision d’un tribunal, 5 sur seule crainte et 35 après un arrêté pris par le maire », rappelle Manon Fillonneau. Les évacuations réalisées suite à des arrêtés municipaux sont celles qui respectent le moins le droit des victimes et aussi celles qui augmentent le plus rapidement. En 2013, 20 % des évacuations de camps ont eu lieu suite à un arrêté. Elles sont 25 % en 2014.
Face à ces violences, la LDH et L’ERRC demandent que « les autorités françaises modifient leur politique d’expulsion inutile et déshumanisante en 2015, et concentrent leur énergie et leurs ressources vers des politiques d’intégration globales ». La LDH, consciente que tous les Roms ne pourront dans l’immédiat bénéficier d’un logement en dur, appelle à améliorer les conditions de vie sur place dans l’attente de trouver une solution pérenne. « Les expulsions continuent à réduire à néant la scolarisation, le travail social, les soins médicaux, et la recherche d’emploi des habitants des bidonvilles ; la politique d’expulsion entrave tous les efforts d’intégration, elle accroît la vulnérabilité des Roms et les marginalise toujours plus », ajoute Nadia Doghramadjian, la secrétaire générale adjointe de la Ligue des Droits de l’Homme.
Maryline Baumard, Le monde, 3 février 2015
NdPN : un triste exemple de ce qu’on risque quand on lutte pour ses droits en entreprise : un ouvrier en CDD non recruté en CDI pour avoir participé à un mouvement de grève. Où l’on constatera aussi que la « justice » fait bien son travail, en relaxant le patron…
Le CDD se met en grève son CDI s’envole
Le patron d’une entreprise soupçonné de discrimination syndicale a été relaxé. Il avait annulé le CDI proposé à un salarié qui s’était mis en grève.
Le gréviste est-il forcément acteur d’une action syndicale ? La question s’est posée avec acuité au tribunal correctionnel à la faveur d’une procédure lancée par le parquet de Poitiers contre le président d’une société d’Availles-en-Châtellerault, poursuivi pénalement pour refus d’embauche du fait d’une discrimination syndicale.
Pascal Yvernault dirige Bilfinger water technologies (ex Johnson Filtration). Une entreprise de quelque 160 salariés, spécialisée dans la fabrication de systèmes de filtration pour les forages d’eau, la pétrochimie et le raffinage pour les industries de transformation.
L’embauche, c’est un peu comme un mariage
A l’été 2013, un mouvement social lancé par FO et la CGT touche l’entreprise alors en pleine négociation annuelle obligatoire. Les discussions achoppent sur la revalorisation des salaires.
Christophe est l’un de ces salariés. Un intérimaire arrivé dans l’entreprise un an auparavant. Il s’est vu proposer un CDD fin 2012. Quand le mouvement social débute, le 24 juin 2013, il est aux portes de l’embauche. Trois semaines avant, un CDI lui a été proposé. Christophe a même fait un pot en interne pour fêter la bonne nouvelle qui ne reste que verbale. L’entreprise ne couche pas sur le papier ces promesses d’embauche.
« Bonnes compétences », « bon relationnel », tout semble bel et bon jusqu’à cette pétition signée par Christophe qui participe au mouvement de grève, malgré les appels à la prudence lancé par les représentants syndicaux. Ils ont senti le risque. Il ne tarde pas à se manifester.
La promesse d’embauche tarde à se concrétiser. Le patron le reçoit, lui fait comprendre que l’embauche, ce mariage qui ne dit pas son nom, suppose qu’il se sente bien dans l’entreprise ce que sa participation au mouvement de grève semble démentir.
Le mariage même pas consommé prend déjà l’eau. Christophe ne sera pas embauché. Une action en justice suivra. Au pénal. Pour discrimination.
Il ne conteste pas les faits
Le président de la société n’est pas venu s’expliquer sur les raisons de son refus d’embaucher ce salarié : emploi du temps surchargé. Son avocat, Me Lemaire, s’en est chargé plaçant les débats sur le terrain du droit. Pur et dur. Une simple lecture des articles du code pénal pour défendre avec force et humour la relaxe de son client face au parquet et à la partie civile réclamant une condamnation pour discrimination syndicale.
« Il a tenu compte dans sa décision de refus d’embauche de sa participation à ce mouvement de grève », note Me Martin avocate de Christophe et des organisations syndicales qui se sont porté partie civile.
« En participant au mouvement lancé par deux organisations il a participé à une action syndicale. » Elle réclame 5.000 € de dommages et intérêts correspondants à la période pendant laquelle il s’est retrouvé sans travail.
Le procureur s’engage dans la même voie que la partie civile. « Je relève que Monsieur ne conteste pas les faits qui lui sont reprochés », déclare Patrick Maire en requérant une amende de 5.000 €
Droit de grève
Non, trois fois non, martèle Me Lemaire. « L’exercice du droit de grève ne suffit pas à lui seul, au sens du Code pénal, à caractériser une action syndicale. C’est bien, c’est pas bien, je ne sais pas, mais ce n’est pas un délit pénal, c’est comme ça, ou alors il faut changer la loi ! ! Tout le monde peut faire grève, c’est un droit reconnu, et il n’est pas réservé aux seuls syndicats. J’ai fait grève lundi, je ne suis pas syndiqué. Comme de très nombreux salariés d’ailleurs ! »
Le tribunal a suivi l’argumentaire de la défense, le président de Bilfinger a été relaxé.
NdPN : voir le communiqué de notre groupe ici.
Rassemblement de soutien à Jean-François Chazerans
Soyons nombreux à soutenir ce professeur de philosophie de Victor Hugo, mis à pied pour ’’apologie du terrorisme’’, accusé d’avoir perturbé une minute de silence à laquelle il n’était pas présent, et d’avoir débattu dans ses classes, à la demande de ses élèves, après les attentats à Charlie Hebdo.
Les lycéens solidaires de leur professeur appellent à se rassembler nombreux Mercredi 28/01 dès 13h place d’armes !
Ne laissons pas disparaître la pratique du débat et l’éveil citoyen de nos salles de classe ! Ne laissons pas ceux qui tentent de faire réfléchir être sanctionnés au nom d’une pensée unique autoritaire qui refuse d’interroger les causes de ce qui pousse des gens à se jeter dans les bras des extrémismes politiques et religieux, et préfèrent répondre par une politique sécuritaire et liberticide !
Vu sur le blog du NPA 86, 26 janvier 2015
Mise à jour 26 janvier 2015 : enquête judiciaire ouverte cet après-midi. Grotesque et révoltant !
Professeur poitevin suspendu : ouverture d’une enquête pour apologie d’actes de terrorisme
Jean-François Chazerans, professeur de de philosophie au lycée Victor-Hugo de Poitiers, est suspendu pour quatre mois à titre conservatoire par le rectorat depuis mercredi. Il lui est reproché d’avoir « tenu des propos déplacés pendant la minute de silence » décrétée après les attentats contre l’hebdomadaire Charlie-Hebdo. L’enseignant, qui a été remplacé, doit passer prochainement devant la commission disciplinaire paritaire de l’académie. Comme il l’avait annoncé, le recteur a saisi en outre la justice. Le procureur de la République de Poitiers vient d’ouvrir cet après-midi une enquête pour apologie d’actes de terrorisme. Elle a été confiée à la PJ de Poitiers. La peine maximale prévue pour ces faits est de 5 ans d’emprisonnement et 75.000 € d’amende.
Dépêche Nouvelle République, 26 janvier 2015
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Mise à jour 27 janvier 2015 : nouvel article dans la Nouvelle République
Prof suspendu : enquête pour apologie du terrorisme
La mise à pied du professeur poitevin Jean-François Chazerans a pris hier une tournure judiciaire : le parquet a confié l’enquête à la PJ.
La révélation dans nos colonnes, samedi, de la suspension pour quatre mois à titre conservatoire de Jean-François Chazerans a provoqué une véritable onde de choc. Accusé par des parents d’élèves d’avoir tenu des propos déplacés à propos des attentats, ce professeur de philosophie du lycée Victor-Hugo a été sanctionné et remplacé par le rectorat.
Hier, dans l’établissement de Poitiers où il exerce depuis 2005, le sujet était sur toutes les lèvres. Des panneaux « Je suis Chazerans » ont même été placardés. Ils ont été vite enlevés.
« J’ai pris un sacré coup de massue »
Des élèves d’hier et d’aujourd’hui nous ont fait parvenir de multiples témoignages. Comme Ana. Extraits : « M. Chazerans ne dérange pas comme certains le pensent, mais il interpelle. Il fait parler et donc réfléchir. Que peut-on demander de plus à un professeur de philosophie ? » L’intéressé se disaithier « surpris et touché » de la masse de ses témoignages de soutien. « Je suis même rabiboché avec des gens… Cela me fait du bien. J’ai pris un sacré coup de massue mercredi. »
Le dossier suit son cours sur le plan administratif. La commission disciplinaire paritaire de l’académie doit statuer prochainement sur le cas Chazerans. Le professeur de son côté peaufine le recours qu’il va déposer « dans les jours qui viennent ».
Mais l’affaire a pris hier après-midi un tour judiciaire alors que le parquet était formellement saisi par le rectorat. « J’ouvre une information judiciaire pour apologie d’actes de terrorisme, nous a confié Nicolas Jacquet, procureur de la République. L’enquête a été confiée à la PJ de Poitiers. » La peine maximale prévue pour ces faits est de cinq ans d’emprisonnement et 75.000 € d’amende.
Jean-François Chazerans ne comprend toujours pas. « C’est absurde. Comment pourrais-je faire l’apologie de gens qui tuent d’autres gens ? »
> Parents d’élèves. La fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) de la Vienne et sa section du lycée Victor-Hugo n’ont pas souhaité s’exprimer sur le sujet. > Pétition. La section académique du SNES-FSU soutient son collègue de philosophie du lycée Victor-Hugo qui a été suspendu, demande sa réintégration et appelle à signer une pétition : http ://www.petitionpublique. fr/?pi = P2015N47300 > Réseaux sociaux. Une page et un groupe de soutien à Jean-François Chazerans ont été ouverts sur Facebook. > Manifestation. Les lycéens solidaires de leur professeur appellent à se rassembler mercredi dès 13 h place Leclerc à Poitiers.