[Poitiers] Les mères Noël  » sexistes  » de la Grand’Rue

Autocollant du CCP

Artistiquement dévêtues, commercialement aguichantes, elles ornent les vitrines de la Grand’Rue. La section de Poitiers du parti communiste ne les apprécie pas. Il critique « les mères Noël façon pin-up, tout droit sorties des années cinquante, aux mensurations inhumaines, à la posture passive, aux vêtements quasi inexistants. »

Avant d’ajouter : « Les injonctions faites aux femmes et aux filles n’étaient sans doute pas assez présentes en cette fin d’année, que ce soit dans les magazines, sur les affiches, ou dans les magasins de jouet. Il était sans doute nécessaire de leur rappeler un peu plus ce que la société attend d’elles : être jeune, mince, agréable et passive. Nous, communistes de Poitiers, affirmons notre opposition à la diffusion des images sexistes à des fins publicitaires, qui sont autant de facteurs d’intériorisation des normes genrées et d’entraves à l’émancipation des femmes. Ces images ne leur donnent à voir et à imiter qu’un rôle d’objet homologué. Elles leur offrent comme aspiration le paraître plutôt que l’être. Elles leur attribuent des soucis esthétiques plutôt que des ambitions personnelles et les cantonnent à la sphère privée, loin des domaines de prises de décision. » Une appréciation qui ne devrait pas manquer de susciter le débat.

Presse commercialement aguichante, lanouvellerepublique.fr, 26 décembre 2014

Un rapport des EMS, pour mieux reconnaître les individus suspects dans les établissements scolaires

Cette note s’adresse à tous les individus fréquentant les établissements de l’éducastration nationale, le plus souvent malgré eux puisque contraints et forcés plusieurs heures par jour sans avoir jamais leur mot à dire sur ce qu’ils voudraient construire et échanger comme savoir-faire et connaissances. Nous appelons à la plus grande vigilance pour prévenir le phénomène d’étatisation détectable chez certains individus.

Ceux-ci peuvent se repérer par certains signes extérieurs, tels que :

le pantalon à pinces jusqu’aux chevilles avec mocassins laids, la coupe de cheveux rétro, le port de la chemise-veste terne ou du tailleur moche indiquant l’appartenance à la religion fonctionnaire ;

– l’air tristounet, pète-sec et imbu de sa personne ;

– l’haleine surchargée de café ;

– la détention de sacoches usées contenant des discours rébarbatifs suivant des programmes imposés d’éducation, des carnets de notes, des stylos rouges, des billets de retenue ou d’incident, et autres instruments de coercition mentale et de destruction de tout germe d’auto-organisation chez les jeunes prolétaires ;

– le port de documents estampillés d’un É, ou pis, ornés d’une tête de femme de profil sur fond bleu-blanc-rouge (symbole d’une organisation multiséculaire soutien du capitalisme le plus abject, tristement célèbre pour ses violences armées perpétrées à travers le monde) ;

Certains comportements suspects doivent être repérés chez ces individus, signes d’un basculement en cours, tels que :

– leur propension à distribuer des sanctions en cas de refus d’obéir aux ordres arbitraires ou à un fameux « règlement intérieur » à l’élaboration duquel les personnes auxquelles il s’applique n’auraient pas participé ;

– l’exigence de ces individus à vouloir se faire vouvoyer alors qu’ils tutoient, ou à se faire appeler par tel ou tel titre ronflant, tels que « Maître », « Principal », « Proviseur », etc. ;

la perte de poids musculaire lié à un manque flagrant d’activité physique, et parfois le cal au doigt lié à de nombreuses heures passées à gribouiller et rayer les devoirs écrits qu’ils imposent autoritairement à des individus plus jeunes ;

l’exposition sélective aux médias bourgeois ;

– l’invitation dans l’enceinte des établissements d’individus tels que des policiers venant faire de la « prévention », ou des patrons venant vanter les mérites de l’entreprise ;

– la transmission compulsive à l’Etat de profilages numériques sur un grand nombre d’individus jeunes, via des logiciels centralisant les données (comportement, désobéissances diverses, notes [!], « compétences »…) ;

le repli identitaire national-républicain, glorifiant la « laïcité » tout en posant comme dogmes religieux indiscutables et obligatoires l’obéissance à la « Loi » des « Elus », ou « le respect de la propriété privée d’autrui », ou autres croyances sectaires sur les droits de l’homme riche ou la patrie des droits de l’homme et des lumières, etc. ;

la rhétorique politique citoyenno-étatiste tendant à faire croire au plus grand nombre que l’Etat serait « social », qu’il garantirait l’égalité et le bien de tous, que le patronat et le prolétariat seraient membres d’une même communauté d’intérêts de citoyens égaux, etc. ;

– l’absence de références aux injustices sociales engendrées par l’Etat, le capitalisme, le racisme et la domination masculine, et la dénégation d’autres modes d’éducation populaire ayant pourtant fait leurs preuves depuis longtemps ;

Nous invitons d’ailleurs à surveiller attentivement tout intérêt prononcé pour les débuts de l’histoire de l’Etat français mythifiée et expurgée de ses horreurs. Pour information, quelques étapes historiques sont à retenir dans la radicalisation étatiste au sein de l’éducation populaire :

– la création des lycées par Napoléon en 1802, instaurant une discipline militaire chez les jeunes pour produire une élite de brutes armées et d’administrateurs zélés de l’Etat ;

– l’oeuvre néfaste de Jules Ferry (journaliste et juriste, devenu bourreau des communards et idéologue de la colonisation raciste), instigateur en 1881-1882 de l’école étatiste obligatoire – comme instrument de répression, de son propre aveu, des idées de révolution sociale (discours de 1879) ;

– la table ronde des industriels européens, qui préconise en 1989 la définition et la mise en place de « compétences » pour « l’employabilité », permettant de fabriquer de la main-d’oeuvre intellectuellement désarmée, docile, flexible et corvéable à merci – projet avalisé en France par le « bilan de compétences » de la loi Aubry, puis le « livret de compétences » en 2009 sous Sarkozy ;

NB : suite à un certain nombre de protestations : cette note est sans doute perfectible, c’est incontestable, et manque sans doute de nuances. Peut-être que les mots ne sont pas parfaits, et nous allons en effet améliorer les choses, aussi doit-elle être accompagnée d’explications orales. Sur le fond, la démarche doit se poursuivre, mais elle peut s’améliorer sur les mots utilisés.

Rapport rédigé par les EMS (équipes mobiles de subversion) de l’académie du pavillon noir

NdPN : voir aussi cet article du NPA 86 : http://www.npa86.org/spip.php?article3188

POITIERS Tags en centre-ville après la manifestation

Des tags attribués aux anars ont été découverts, mardi matin, dans le centre-ville de Poitiers et prestement effacés. En plus des slogans antipolice et du symbole anarchiste des « Rémi vengeance » ont aussi été retrouvés. Ils font suite à la manifestation organisée lundi soir à Poitiers après la mort dans le Tarn d’un militant opposé à un projet de barrage.

Presse attribuée aux bourges (lanouvellerepublique.fr), 29 octobre 2014

C’est quoi, la « crise économique » ?

« Le cri », d’Edvard Munch. Bienvenue sur l’estacade de la Folie ?

Crise économique : selon les économistes, phase (cyclique) de ralentissement voire de récession de la valeur produite. Selon le marxisme, ces « crises » résident dans l’existence même du capitalisme, du fait de ses contradictions internes. En effet, si la croissance du capital est un impératif pour les investisseurs, elle sape aussi ses propres bases, car l’extraction de profit exige de réduire la part relative allouée aux salaires (directs ou indirects), ce qui appauvrit les prolétaires, et d’intensifier la course technologique en vue de contracter les coûts de main-d’oeuvre. Du coup, la marchandise ainsi produite s’écoule de plus en plus mal puisque le prolétariat est tendanciellement appauvri et précarisé. D’où surproduction et baisse du taux de profit dans la production présente, et spéculation financière sur la production future puisque la présente ne suffit pas. Le tout conduisant à des « bulles spéculatives » appelées à s’effondrer, faute de correspondance avec la production réelle. La « crise » est donc aussi un mode de restructuration indispensable au capitalisme, lui permettant de se purger des champs de production qu’il a épuisés, et de coloniser et défricher de nouveaux secteurs de la société et de la planète, avec l’aide des Etats. Depuis les années 1970, la « Crise économique » est même devenue un mode de gouvernement permanent, une stratégie de destruction violente et délibérée de nos maigres repères sociaux, permettant aux dominants de nous terroriser et de frapper de confusion nos résistances potentielles, afin de nous imposer l’extension de leur domination sur toutes les sphères de nos vies.

Pavillon Noir

 

Drame de Sivens : « Il ne s’agit pas d’une bavure » selon Cazeneuve

NdPN : Une fois n’est pas coutume, nous sommes d’accord avec Monsieur le ministre de la répression : le meurtre de Rémi par les milices de la république bourgeoise n’est effectivement pas une « bavure », mais bien la conséquence des stratégies de maintien de l’ordre. Si depuis quelques années, les classes dominantes permettent à leurs polices de nous tirer dessus, tuant et mutilant en toute impunité, c’est parce qu’elles pensent qu’elles n’auront pas à faire face à des mouvements massifs de colère. Elles nous voudraient neutralisé.e.s par l’omniprésence policière, par le spectre de la prison, par le matraquage médiatique, par les sermons moralisateurs du clergé non-violent… Mais merde, nous ne sommes pas des esclaves, nous sommes de la dynamite ! Construisons le rapport de force et détruisons ce qui nous détruit.

Alors que l’enquête sur la mort du manifestant Rémi Fraisse au barrage de Sivens progresse, la thèse d’une grenade offensive des gendarmes à l’origine de l’explosion mortelle se renforce. Après l’annonce par le procureur d’Albi de la découverte de traces de TNT – l’explosif utilisé dans ces projectiles de la gendarmerie – sur les vêtements de Rémi Fraisse, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a annoncé mardi 28 octobre la suspension de l’utilisation des grenades offensives.

« Il ne s’agit pas d’une bavure », a toutefois asséné le ministre, invité de l’émission « Preuves par trois » Public Sénat/AFP/Dailymotion. « On ne peut pas présenter les choses ainsi », a-t-il répété. En parallèle de l’enquête menée sur la mort de Rémi Fraisse, Bernard Cazeneuve a toutefois annoncé qu’une enquête administrative avait été demandée par son ministère sur les conditions d’utilisation de ces grenades offensives, dont les conclusions devraient être connues d’ici à quinze jours.

« UN BON EFFET DE SOUFFLE »

Dans des affrontements avec les manifestants comme ce fut le cas ce weekend dans le Tarn, les gendarmes et policiers emploient – outre les grenades lacrymogènes – deux types de grenades : celles dites de « désencerclement » ou « assourdissantes » , et celles dites « offensives ».

Les premières contiennent de petites billes en plastique qui éclatent de façon fragmentée au moment de l’explosion, et « peuvent éventuellement blesser très légèrement, mais c’est très rare », selon une source policière travaillant dans le maintien de l’ordre. Les secondes sont en revanche plus puissantes. « Cela provoque un bon effet de souffle et pas mal de bruit », explique une source sécuritaire.

Ce genre de grenade peut provoquer parfois de graves blessures. « Il suffit qu’un manifestant prenne à la main une grenade offensive au moment où elle explose et il peut avoir la main arrachée, c’est déjà arrivé », a expliqué cette source. L’utilisation de l’une ou l’autre de ces grenades dépend de la situation et de l’appréciation des forces de l’ordre qui, lorsque cela est possible, doivent prévenir les manifestants que des grenades vont être tirées.

Mais les spécialistes se montrent catégoriques : ces deux types de grenades ne peuvent tuer, sauf improbable concours de circonstances. Dans l’hypothèse où l’une de ces grenades aurait provoqué la mort de Rémi Fraisse, tous les experts évoquent une combinaison avec un autre élément comme un fumigène, une cartouche de gaz ou même peut-être un aérosol.

LE GOUVERNEMENT DOIT « ASSUMER SA RESPONSABILITÉ »

Pour désamorcer la polémique, le ministre de l’intérieur a donc préféré prendre les devants. Après les annonces du procureur mardi, les voix s’étaient rapidement élevés pour mettre en avant la responsabilité du ministère. Le Parti de gauche (PG) de Jean-Luc Mélenchon a ainsi réclamé la démission de Bernard Cazeneuve : « C’est aux responsables politiques du maintien de l’ordre d’être sanctionnés. En République, la démission du ministre Cazeneuve est la seule façon pour le gouvernement d’assumer sa responsabilité », écrit le PG dans un communiqué.

L’écologiste Noël Mamère avait pour sa part estimé que « la commission d’enquête parlementaire s’impose pour savoir si les forces de l’ordre ont été contrôlées ». « On ne peut pas construire un barrage sur un cadavre ; pour des raisons morales et éthiques, ce projet ne peut être poursuivi. Nous sommes confrontés à une affaire d’Etat » a-t-il encore expliqué.

Après avoir témoigné de sa « compassion pour la douleur de sa famille », le premier ministre, Manuel Valls, a, lui, tenu à défendre son ministre de l’intérieur et les forces de l’ordre. « Je n’accepterai pas les mises en cause, les accusations qui ont été portées en dehors de l’hémicycle à l’encontre du ministre de l’intérieur », a-t-il affirmé avant d’évoquer le « travail extrêmement difficile » des forces de l’ordre « confrontées souvent à une violence extrême », a-t-il déclaré mardi lors de la séance de questions au gouvernement, à l’Assemblée nationale.

Presse de la bourgeoisie de gôche (lemonde.fr), 28 octobre 2014