C’est quoi, la « crise économique » ?

« Le cri », d’Edvard Munch. Bienvenue sur l’estacade de la Folie ?

Crise économique : selon les économistes, phase (cyclique) de ralentissement voire de récession de la valeur produite. Selon le marxisme, ces « crises » résident dans l’existence même du capitalisme, du fait de ses contradictions internes. En effet, si la croissance du capital est un impératif pour les investisseurs, elle sape aussi ses propres bases, car l’extraction de profit exige de réduire la part relative allouée aux salaires (directs ou indirects), ce qui appauvrit les prolétaires, et d’intensifier la course technologique en vue de contracter les coûts de main-d’oeuvre. Du coup, la marchandise ainsi produite s’écoule de plus en plus mal puisque le prolétariat est tendanciellement appauvri et précarisé. D’où surproduction et baisse du taux de profit dans la production présente, et spéculation financière sur la production future puisque la présente ne suffit pas. Le tout conduisant à des « bulles spéculatives » appelées à s’effondrer, faute de correspondance avec la production réelle. La « crise » est donc aussi un mode de restructuration indispensable au capitalisme, lui permettant de se purger des champs de production qu’il a épuisés, et de coloniser et défricher de nouveaux secteurs de la société et de la planète, avec l’aide des Etats. Depuis les années 1970, la « Crise économique » est même devenue un mode de gouvernement permanent, une stratégie de destruction violente et délibérée de nos maigres repères sociaux, permettant aux dominants de nous terroriser et de frapper de confusion nos résistances potentielles, afin de nous imposer l’extension de leur domination sur toutes les sphères de nos vies.

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