[Ingrandes] Encore une victime du travail

Happé par un robot un ouvrier grièvement blessé

Ingrandes. Un électricien des Fonderies a été happé par un robot qui l’a plaqué contre une autre machine et gravement blessé. Son pronostic vital est engagé.

L’accident grave du travail s’est déroulé mercredi peu après 16 h 30 dans l’usine de Saint-Jean-Industries (ex-Fonderie du Poitou alu) à Ingrandes.

D’après les pompiers et deux sources syndicales de l’entreprise, un électricien, qui effectuait une opération de maintenance dans les ateliers, s’est retrouvé accidentellement coincé entre deux robots après avoir été happé par l’un d’eux.

«  Il a hurlé et perdu connaissance  »

« Il intervenait sur le robot d’une machine à mouler qui, pour une raison inconnue, s’est relancée alors qu’elle était en sécurité, rapporte un délégué syndical. Il a été pris par surprise et dans le dos par le robot qui l’a happé et l’a plaqué contre le préhenseur, une machine équipée de pinces. Il a hurlé puis a perdu connaissance. Un autre électricien a manœuvré le robot pour le dégager. Ce genre de machine exerce une pression jusqu’à 240 kg avec des poinçons sur les pinces. »
Polytraumatisée, la victime, qui a été « écrasée au niveau du haut du thorax et de la tête », souffre de multiples fractures. Elle a été transportée, inconsciente, par l’hélicoptère du Smur à l’hôpital de Poitiers et placée dans un coma artificiel. Selon la gendarmerie, son pronostic vital est engagé.
Cet accident a provoqué « un choc parmi les camarades ». Une cellule psychologique a été mise en place pour le personnel. « Il a une trentaine d’années de métier et c’est arrivé le jour de son anniversaire, de ses 54 ans. »
Hier matin, la gendarmerie et l’inspection du travail se sont rendues sur place. Les machines ont été condamnées pour les besoins de l’enquête qui devra établir les circonstances de cet accident du travail : « Y a-t-il eu dysfonctionnement de la sécurité ou une sécurité dysfonctionnée par quelqu’un ou absence de mise en œuvre de la sécurité ? »
Le CE (comité d’entreprise) qui était programmé hier a été annulé et reporté. A la place, un CHSCT extraordinaire (comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) a été convoqué.

réaction

 » Il fallait s’y attendre, malheureusement « 

Pour le personnel, cet accident n’est malheureusement pas une surprise, déplore Patrice Villeret, de la CGT Saint-Jean-Industries. « C’est un fait rare mais combien de fois on a frôlé ce genre d’accidents. Ce n’est pas étonnant. C’est un miracle qu’il n’y en ait pas eu avant. Jusqu’à présent, on avait eu des accidents mais moins graves. »
Pour lui, ce drame est à mettre en relation avec les conditions de travail. « Cela fait longtemps qu’il y a des problèmes électriques sur ces cellules et on s’interroge sur la fiabilité de ces installations. Les électriciens dans la boîte sont sans cesse interpellés à droite et à gauche. Il y a un problème de gestion et de conditions de travail. On ne peut pas tout le temps supprimer des postes sans que cela ait des conséquences. La preuve ! »

Denys Frétier, Nouvelle République, 17 avril 2015

 

[Poitiers] Pellerin nous révèle ce qu’est sa « culture »

NdPN : la culture comme imposition de valeurs nationales pseudo-unitaires au détriment de celles de la révolte et de l’autonomie, comme marché, comme dressage éducatif citoyen permanent, comme négation de la lutte des classes, comme spectacle palliatif misérable à la désespérance individuelle et sociale induite par l’aliénation généralisée, comme envers rutilant d’un revers répressif à l’égard de toutes les formes de créativité subversives, car émancipatrices et donc inconvenantes, sanctionnées par les tribunaux bourgeois : « Tout ce qui était directement vécu s’est éloigné dans une représentation (Guy Debord, La société du spectacle, chap. I. Voir aussi et surtout tout le chapitre VIII). Sur fond de privatisation de l’ancien Théâtre par la municipalité PS, extraits choisis de l’interview par la Nouvelle République de Fleur Pellerin, sinistre de la culture et de la communication (fonction dont l’énoncé même est significatif) en déplacement aujourd’hui à Poitiers pour signer un « Pacte culturel » avec « la ville », et faisant actuellement face à un rassemblement :

Fleur Pellerin : « La culture est essentielle »

« […] Car la culture est toujours, avant tout, un choix politique, un choix de société […] Avec les Pactes culturels, nous réaffirmons ensemble une vision commune de l’intérêt général et l’adhésion à un socle de valeurs indissociables du projet républicain. […] En à peine cinq mois, j’ai déjà pu constater que la démarche est concluante et particulièrement efficace. Mais les Pactes culturels sont aussi des dispositifs qui s’inscrivent dans le long terme […] La culture est ce qui nous permet de partager et affirmer nos valeurs communes […] Nous nous engageons pour répondre, par la culture, aux défis lancés aux valeurs républicaines, pour construire une société apaisée […] Nous nous engageons, par l’éducation artistique et culturelle, à faire en sorte que chaque enfant ait la chance de construire son regard sur le monde et trouver sa place dans la société […] La culture est essentielle, tout simplement, et l’oublier ne fait que renforcer les fractures de la société, contre lesquelles nous nous battons. […] L’idée d’installer une salle d’art visuel dans un ancien lieu emblématique de cinéma et de spectacle, et que cet équipement placé en cœur de ville cohabite avec des commerces, des logements et des bureaux, ne me choque pas […] Il ne faut pas opposer les fonctionnalités dans une ville, mais plutôt chercher à tisser les opportunités de rencontre et d’échange. Ce qui est important c’est que les artistes aient toute leur place dans ce nouvel équipement […] »

Extrait de l’interview de Fleur Pellerin réalisée par Philippe Bonnet, Nouvelle République, 13 avril 2015

[Poitiers] Un défilé un peu austère contre l’austérité

NdPN : le contexte appellerait à une révolte massive et résolue. Exaspération et colère sont bien là mais malgré des mouvements de grève assez suivi, l’ennui règne dans la rue… présent-e-s, les libertaires l’ont été, mais ces formes de mobilisation un peu trop sages suffiront-elles face aux attaques du gouvernement et du patronat ? (Ré)inventons de nouvelles formes de lutte, face à des dirigeants qui se satisfont bien de contestations en forme de randonnées pédestres bien encadrées ! Le 9 avril a été un point de départ, saurons-nous transformer l’essai tou-te-s ensemble ?

Plus de 1.500 dans la Vienne contre l’austérité

L’appel à la grève lancé au plan national a été entendu à Poitiers et Châtellerault. Au total plus de 1.500 personnes ont défilé contre l’austérité.

Sous la menace d’un plan social ou déjà informés de leur prochain licenciement, ce sont plusieurs dizaines de salariés d’Itron, de Mory Global, Autoliv Isodelta qui ont pris la tête du cortège des manifestants hier après-midi à Poitiers.

Du mal à imaginer son avenir

1.200 actifs et retraités se sont rassemblés à la gare répondant ainsi à l’appel à la grève interprofessionnelle lancé par les syndicats FO, CGT, FSU, Solidaire, dans le cadre d’un mouvement national contre dixit Alain Barreau, secrétaire général de l’UD FO, « le Pacte d’austérité du gouvernement ». Lutte Ouvrière, le PCF ou encore Europe Ecologie les Verts s’étaient joints également au défilé, comme quelques jeunes. A 18 ans, Esteban, en Bac pro Ebénisterie, n’est pas là par hasard.
Il est en colère, inquiet. « On a peur parce qu’à l’heure actuelle, nos parents survivent à cause des problèmes d’emploi, de chômage, d’impôts. » Il a du mal à imaginer son avenir professionnel. « Après mon bac pro, je ne suis pas sûr de décrocher un contrat auprès d’un artisan pour poursuivre son apprentissage. C’est déjà difficile d’obtenir un stage, alors… » Le lycéen poitevin rejoint le cortège et trois autres copains. Il participera au défilé, jusqu’au bout, à travers les rues du Plateau jusqu’à la place Leclerc pour la prise de parole, sous les fenêtres du député maire.
A Châtellerault, l’appel national a été relayé par l’union locale CGT. Après s’être rassemblées devant la mairie, 300 personnes ont défilé boulevard Blossac pour dénoncer la politique menée par le gouvernement. « On n’a jamais eu autant de mesures anti-ouvrières, contre le peuple », affirme Jean-Yves Huet, un des responsables de l’organisation syndicale.

> Voir la vidéo sur lanouvellerepublique.fr et centre-presse.fr

en savoir plus

Quatre syndicats et les autres ?

L’appel à la manifestation pour contester la politique d’austérité était certes interprofessionnel mais pas tout à fait intersyndical. Trois organisations syndicales ne l’ont pas relayé. La CFDT, la CFTC et l’Unsa (Autonomes), syndicats dits « réformistes » étaient absentes des défilés. Jean-François Roland, secrétaire départemental du SE-Unsa, évoque les raisons pour lesquelles l’organisation qu’il représente n’y a pas participé. « On ne partage pas l’analyse des autres organisations syndicales sur le pacte de responsabilité et sur la réforme territoriale. À l’Unsa, les mots d’ordre globalisants, on n’est pas vraiment pour. On préfère des plates-formes plus resserrées, sur des thèmes précis. Enfin, conclut le délégué départemental, c’est compliqué au niveau salarial. Dans l’Éducation nationale, on ne peut pas faire une heure de grève comme ça peut se faire dans le secteur privé. »

repères

15 % de grévistes au CHU

Le CNI (syndicat des professionnels de santé) a également appelé à cesser le travail. Hier en début d’après-midi, 15 % de l’ensemble du personnel du CHU de Poitiers étaient en grève soit 167 personnes et 210 personnels assignés.

Nouvelle République, 10 avril 2015

[Poitiers] Education et propagande militaire

NdPN : pour préparer l’avenir de nos chers bambins, quoi de mieux qu’une visite à Pôle Emploi l’armée, avec manœuvres de blindés et film de propagande ? Et tant pis si la mémoire de 1914-1918 et du colonialisme consiste à évoquer la « gloire » des soldats plutôt que la mort atroce et absurde d’hommes et de femmes sous l’égide d’Etats meurtriers.

Les collégiens de Camille-Guérin au RICM

Cinquante-deux élèves des classes de 3e du collège Camille-Guérin, sous la conduite de leurs enseignants, ont découvert hier matin la caserne du RICM. Sur un terrain d’entraînement vallonné, ils ont assisté à une démonstration d’un char AMX 10 RCR, un char à roue apte au combat de rencontre à moyenne et longue distance. Ils ont également suivi les manœuvres d’un véhicule blindé léger, qui effectue des missions de reconnaissance et d’infiltration.

Après avoir découvert de près les deux engins, les élèves ont visité la salle d’honneur du RICM et découvert l’exposition sur les marsouins de 1915, qui fait le lien avec ceux d’aujourd’hui. Ils ont aussi visionné le film « En avant » qui témoigne des interventions extérieures conduites par le RICM. Un peloton du deuxième escadron rentre du Gabon.
Cette visite se place dans le cadre d’un projet pédagogique « Ferdinand Clovis Pin, un poilu du Poitou et sa famille dans la Grande Guerre », qui conduira les collégiens le 22 avril à Douaumont, où le RICM a conquis ses titres de gloire en octobre 1916. La présence du régiment à Poitiers est source d’une information qui allie le travail historique et les évolutions contemporaines des armées.

J.-J. B., Nouvelle République, 10 avril 2015