[Poitiers] Pellerin nous révèle ce qu’est sa « culture »

NdPN : la culture comme imposition de valeurs nationales pseudo-unitaires au détriment de celles de la révolte et de l’autonomie, comme marché, comme dressage éducatif citoyen permanent, comme négation de la lutte des classes, comme spectacle palliatif misérable à la désespérance individuelle et sociale induite par l’aliénation généralisée, comme envers rutilant d’un revers répressif à l’égard de toutes les formes de créativité subversives, car émancipatrices et donc inconvenantes, sanctionnées par les tribunaux bourgeois : « Tout ce qui était directement vécu s’est éloigné dans une représentation (Guy Debord, La société du spectacle, chap. I. Voir aussi et surtout tout le chapitre VIII). Sur fond de privatisation de l’ancien Théâtre par la municipalité PS, extraits choisis de l’interview par la Nouvelle République de Fleur Pellerin, sinistre de la culture et de la communication (fonction dont l’énoncé même est significatif) en déplacement aujourd’hui à Poitiers pour signer un « Pacte culturel » avec « la ville », et faisant actuellement face à un rassemblement :

Fleur Pellerin : « La culture est essentielle »

« […] Car la culture est toujours, avant tout, un choix politique, un choix de société […] Avec les Pactes culturels, nous réaffirmons ensemble une vision commune de l’intérêt général et l’adhésion à un socle de valeurs indissociables du projet républicain. […] En à peine cinq mois, j’ai déjà pu constater que la démarche est concluante et particulièrement efficace. Mais les Pactes culturels sont aussi des dispositifs qui s’inscrivent dans le long terme […] La culture est ce qui nous permet de partager et affirmer nos valeurs communes […] Nous nous engageons pour répondre, par la culture, aux défis lancés aux valeurs républicaines, pour construire une société apaisée […] Nous nous engageons, par l’éducation artistique et culturelle, à faire en sorte que chaque enfant ait la chance de construire son regard sur le monde et trouver sa place dans la société […] La culture est essentielle, tout simplement, et l’oublier ne fait que renforcer les fractures de la société, contre lesquelles nous nous battons. […] L’idée d’installer une salle d’art visuel dans un ancien lieu emblématique de cinéma et de spectacle, et que cet équipement placé en cœur de ville cohabite avec des commerces, des logements et des bureaux, ne me choque pas […] Il ne faut pas opposer les fonctionnalités dans une ville, mais plutôt chercher à tisser les opportunités de rencontre et d’échange. Ce qui est important c’est que les artistes aient toute leur place dans ce nouvel équipement […] »

Extrait de l’interview de Fleur Pellerin réalisée par Philippe Bonnet, Nouvelle République, 13 avril 2015