[Poitiers] 29 mars : pique-nique révolutionnaire

Pique-nique révolutionnaire

Au kiosque du parc de Blossac à Poitiers
Dimanche 29 mars 2015, de 13:00 à 16:00

Le 9 avril prochain aura lieu une nouvelle journée de grève intersyndicale et interprofessionnelle, contre la politique d’austérité et de casse sociale du gouvernement PS-MEDEF. Nous aimerions que la suite des évènements nous donne tort, mais nous sommes persuadé·e·s que cette journée ne sera précédée et suivie par rien. Sauf surprise ce sera une nouvelle journée-soupape pour que les salarié·e·s puissent gueuler un bon coup et rentrer dans leur pénates un peu moins énervé·e·s contre l’injustice structurelle (et toujours plus misérable) de leur condition salariale. Or nous sommes persuadé·e·s que ce n’est pas en vingt-quatre heures que l’on établit un rapport de force suffisant pour faire reculer les classes dominantes et leur personnel politique.

Depuis le mouvement contre la réforme des retraites en 2010, nous organisons, sur Poitiers, des assemblées en plein air, afin de tenter de nous organiser de façon autonome, c’est-à-dire indépendamment des partis politiques et des syndicats (mais avec la participation à titre individuel de militant·e·s de partis et de syndicats) et de manière non-hiérarchique.

Car nous pensons que c’est quand nous nous fédérons à la base, en prenant en compte ce qui nous unit et aussi ce qui nous divise, que nous sommes vraiment en mesure de renverser la vapeur et de mettre un terme au rapport social capitaliste, ainsi qu’à tous les autres rapports de domination qui le nourrissent mais qui pourraient très bien survivre à son abolition.

Retrouvons-nous pour partager un repas et discuter de ce que nous voulons faire le 9 avril, et/ou avant et/ou après.

Des membres de l’assemblée populaire

Vu sur Demosphere Poitiers

[Poitiers] De la condamnation du tag par la justice locale

Pour rappel, un A cerclé dessiné sur une porte au marqueur, effacé dès le lendemain et sans dépôt de plainte, avait valu le 15 janvier 2010 à son auteur présumé, un étudiant aux idées anti-autoritaires, 2 mois de prison avec sursis et 300 euros d’amende. En appel, la prison avec sursis avait été commuée en 40 heures de « travaux d’intérêt général », rien que ça.

Il y a cinq jours, un militant syndicaliste avait fait appel de sa condamnation pour avoir relayé, sur un blog libertaire, une vidéo-montage (aux auteurs inconnus et datant de deux ans), montrant un tag contre le chef de la police locale, dont il n’était pas l’auteur. Cette vidéo faisait suite à la vague de répression policière qui avait frappé nombre de militants libertaires à Poitiers en 2009. La cour d’appel a confirmé la condamnation à 300 euros d’amende, jugeant que pour avoir relayé une vidéo montrant ce tag, ce militant était « pénalement responsable ».

Or voilà qu’hier, la justice a condamné un autre tagueur… aux idées tout à fait différentes. Ce gérant de société de location de matériel avait peint le mur d’une mosquée d’un message raciste. La mosquée avait porté plainte (1). Le message du tag peint par le gérant de société était le suivant : « Mort aux Arabes, les Français sont en guerre, honte à votre peuple ». Le tag se doublait donc d’une incitation à la haine raciale. Condamnation : 2 mois de sursis et 200 euros d’amende. Il a par ailleurs été relaxé pour l’accusation de conduite en état d’ivresse au bénéfice du doute.

On comparera la teneur des tags incriminés, les condamnations respectives par la justice locale… et on en tirera les conclusions qu’on voudra.

(1) La mosquée de Poitiers avait déjà été ciblée par plusieurs actes racistes. Dont une occupation par des militants de Génération identitaire en appelant à la bataille de Poitiers de 732 et à Charles Martel. Notons que cette organisation continue par ailleurs de diffuser localement sur Poitiers, par voie d’autocollants et internet, des messages racistes, sans être manifestement inquiétée par la police et la justice pour cela.

Pavillon Noir, 25 mars 2015

 

[Poitiers] Une manif contre le racisme

DSCF4337.cleaned

Cent personnes pour lutter contre le racisme

Le froid n’incitait pourtant pas à une petite balade dans les rues de Poitiers. Mais c’était sans compter sur la détermination du collectif poitevin « D’ailleurs nous sommes d’Ici » qui a su convaincre ses militants venus, hier, en nombre, pour marquer la Journée mondiale contre le racisme et le fascisme. Une centaine de personnes ont battu le pavé humide et glissant du centre-ville autour du palais de justice. Pour condamner les assassinats perpétrés lors de l’attaque de Charlie Hebdo et l’attentat antisémite de la porte de Vincennes. Mais aussi pour refuser « que cela soit utilisé pour banaliser l’islamophobie et pour renforcer les politiques d’État racistes et liberticides », a souligné Yvon Plaçais (Ensemble) porte-parole du collectif. « C’est un de nos combats les plus importants la lutte contre toutes les formes de racisme. C’est un acte fondateur, a rappelé Jacques Arfeuillère, élu (Parti de Gauche), le vivre ensemble ne s’arrête pas aux frontières. »

La manifestation s’est déroulée sans heurt mais très encadrée avec, dans les rangs des militants, des policiers en civil auxquels se sont joints d’autres collègues au comportement ostentatoire.

D. M., Nouvelle République, 22 mars 2015

DSCF4355.cleaned

« Prévention des violences collectives pouvant porter gravement atteinte à la paix publique »

NdPN : vu le flou juridique autour de la notion de « trouble à l’ordre public », le projet de loi « antiterroriste » annoncé par le gouvernement pourrait  clairement donner un cadre légal à l’espionnage de militants susceptibles de participer à des manifs par les services de renseignement, sans même le contrôle des juges.

Le magistrat craint que des « pouvoirs exorbitants » soient offerts aux services de renseignement français, dans des domaines bien plus larges que la seule lutte antiterroriste. Le tout sans contrôle des juges judiciaires.

Interrogé par L’Express jeudi, le juge antiterroriste Marc Trévidic exprime de vives réserves quant au « projet de loi sur le renseignement« , présenté ce même jour au conseil des ministres.

Le magistrat s’étonne du glissement sémantique qui, dans les médias, limite selon lui les nouvelles dispositions à une législation antiterroriste. « Je comprendrais que la situation actuelle sur ce front nécessite un accroissement du pouvoir des services de renseignement, concède-t-il, mais le projet de loi s’applique à des domaines beaucoup plus vastes. Des domaines qui répondent à des notions particulièrement vagues… »

Sept domaines allant du terrorisme aux violences collectives

Le texte proposé par le gouvernement prévoit le possible recours à des logiciels espions, à des appareils de géolocalisation ou encore à des « capteurs de proximité » pour les téléphones mobiles dans sept secteurs: défense nationale, intérêts de la politique étrangère, intérêts économiques ou scientifiques majeurs, prévention du terrorisme, prévention de la criminalité organisée, prévention de la prolifération des armes de destruction massive, prévention des violences collectives pouvant porter gravement atteinte à la paix publique. Autrement dit, l’ensemble des champs couverts aujourd’hui sur le territoire national et à l’étranger par les agents français, qu’ils dépendent des ministères de la Défense, de l’Intérieur ou de l’Economie et des Finances.

Marc Trévidic craint que le gouvernement et les six services composant la communauté du renseignement n’aient « profité de l’émotion suscitée par les événements du 7 janvier [date de l’attentat contre l’hebdomadaire Charlie Hebdo, ndlr] », évoquant de possibles « dérives » à l’avenir. « Ces pouvoirs exorbitants se feront sans contrôle judiciaire, insiste-t-il. Ne mentons pas aux Français en présentant ce projet comme une loi antiterroriste. Il ouvre la voie à la généralisation de méthodes intrusives, hors du contrôle des juges judiciaires, pourtant garants des libertés individuelles dans notre pays. »

Vu sur le site de L’Express, 19 mars 2015