Expulsion de deux ZAD en Charente-Maritime !

NdPN : plus d’infos sur Reporterre.

Expulsion de deux ZAD en Charente-Maritime !

Les ZAD de Boyardville (Oléron) et Echillais (près de Rochefort) ont été expulsées ce matin par un dispositif impressionnant ; 200 gendarmes, deux hélicos, huissiers, préfète et  autres envoyés du ministère de l’intérieur …

Les zadistes échillaisien-ne-s ont tous été relâché-e-s, une quinzaine d’oléronai-se-s seraient en garde-à-vue à Rochefort.

RDV ce soir, mardi 12 mai, à 18 heures Place Colbert à Rochefort pour se retrouver, faire le point et s’organiser.

Faîtes tourner l’info, merci.

Vu sur Indymedia Nantes, 12 mai 2015

 

[Poitiers] Action pour l’accueil d’urgence

Poitiers : un nouvel accueil d’urgence en février

Le collectif poitevin DNSI « D’ailleurs Nous Sommes d’Ici » qui rassemble associations, syndicats et partis politiques pour soutenir les migrants, sans-papier, précaires, a organisé un rassemblement, hier en fin de matinée,devant la DDCS (Direction Départementale de la Cohésion Sociale), rue Ostermeyer à Poitiers.

Une douzaine de personnes dont deux élues du groupe d’oppositionmunicipale « Osons Poitiers » a répondu à cet appel. L’objectif du collectif était d’obtenir des informations quant au devenir des personnes prises en charge par le centre d’accueil d’urgence sociale (CHUS) de la Croix Rouge, dans le quartier de Montbernage. « On demande à être reçu par la Direction, a indiqué le porte-parole de ce collectif qui dénonce depuis la fin de l’année 2013, la vétusté des locaux de l’accueil Montbernage. »

A l’hôtel en attendant

Bien que sans rendez-vous, le groupe a été convié à une entrevue avec Françoise Linsolas, directrice du service. « Et au cours de la discussion, nous avons appris que le CHUS avait été fermé à la suite de la chute d’une cloison survenue le 23 avril. La Croix Rouge a demandé à la Ville d’ouvrir le gymnase des Ecossais pour poursuivre cet accueil d’urgence. » Il a été assuré dans ces locaux jusqu’à la fin des vacances. « Depuis lundi, les 25 places d’accueil d’urgences sont réparties dans différents hôtels de Poitiers. »
Cette situation ne devrait perdurer, en raison des difficultés d’accompagnement et de coût. Lors de cette entrevue – et toujours selon le collectif– la DDCS serait à la recherche d’un hébergement permettant l’accueil d’hommes, de femmes et de familles et cela pendant plusieurs mois, « jusqu’à la construction d’un nouveau CHUS » indique le porte-parole. Si on ignore tout de sa localisation précise, on apprend que le futur centre devrait ouvrir en février 2016, dans l’agglomération poitevine « et en deux temps. Une première phase sera constuite pour accueillir durablement les 25 places existantes avant la création, dans un second temps, de 35 nouvelles places. » Si ce projet satisfait le collectif qui trouve encore « inacceptable le traitement d’une situation pourtant connue » reste vigilant. «Ce CHUS doit ouvrir en continu, de jour et de nuit et offrir un accompagnent. »

S.H., Nouvelle République, 14 mai 2015

 

[Poitiers] Un article du Monde sur Jean-François Chazerans

NdPN : un article du Monde sur l »‘affaire Chazerans ». Soutien inconditionnel à Jean-François Chazerans et à tou.te.s les profs qui pensent encore qu’il n’y a pas d’éducation véritable sans émancipation et autonomie des élèves. Courage à lui pour son recours au tribunal administratif et sa plainte.

  

Où s’arrête la liberté de penser, de parler, d’enseigner ? La philosophie est-elle forcément subversive ? Peut-on être neutre ? L’histoire de Jean-François Chazerans pourrait se décliner en dizaines de sujets de philosophie. Depuis le mois de janvier, elle ne cesse de faire disserter.

Sur la Toile, ce professeur de philosophie de Poitiers, sanctionné pour des propos tenus en classe après l’attaque contre Charlie Hebdo, est devenu, en l’espace de quelques mois, la figure du professeur engagé, libre et anticonformiste, au service de l’émancipation des esprits. Provocateur et sans tabou. Et aujourd’hui victime d’une injustice. Mais dans « l’affaire Chazerans », difficile de démêler la part de mythe et de réalité. Ne serait-ce que parce qu’elle repose sur des propos rapportés, sortis de leur contexte, déformés, interprétés.

Il est 10 heures, jeudi 8 janvier. Depuis la veille défilent à la télé les images d’une rédaction décimée, la traque des frères Kouachi, des visages horrifiés par la tuerie. Au lycée Victor-Hugo − dans le centre-ville de Poitiers −, lorsque les élèves de terminale ES arrivent dans la classe de Jean-François Chazerans, ils sollicitent un débat sur l’attentat. Pourquoi pas. La veille, la ministre de l’éducation a demandé aux enseignants de « répondre favorablement aux demandes d’expression » des élèves. Et les cours de M. Chazerans commencent toujours ainsi : un élève ou le professeur propose un sujet, qui est voté puis débattu. Ce jour-là, pendant deux heures, on parle justice, liberté d’expression, racisme, origines du terrorisme… « Hormis le contexte, ce n’était pas un cours différent de d’habitude », souligne le professeur de 55 ans.

Dix jours plus tard, pourtant, il est convoqué chez la proviseure. Deux inspecteurs de l’éducation nationale l’y attendent. « Ils me disent : “Monsieur, on est là pour rédiger un rapport qui sera ce soir sur le bureau du recteur et demain sur celui de la ministre.” » Il s’avère qu’un parent d’élève a envoyé un courrier à la proviseure, dénonçant certains de ses propos lors du cours. Selon cette lettre, il aurait dit : « Les militaires envoyés dans les pays en guerre, c’est de l’impérialisme » et « les crapules de Charlie Hebdo ont mérité d’être tuées ».

Un dossier « pas vierge »

Apologie du terrorisme ? Le recteur de l’académie de Poitiers, Jacques Moret, prend l’affaire très au sérieux. Il accorde d’autant plus d’importance à cette dénonciation que M. Chazerans est un enseignant qui « pose question », dit-il, et que « son dossier n’est pas vierge ». Il suspend le professeur, diligente une enquête administrative. Puis, comme celle-ci « n’a pas permis de démêler le vrai du faux », saisit le procureur de la République le 23 janvier.

L’enquête pénale écarte les soupçons d’apologie de terrorisme. Jean-François Chazerans a parlé de « crapules » au sujet des journalistes de Charlie Hebdo, mais « à aucun moment il n’a soutenu l’action des terroristes », souligne le procureur, Nicolas Jacquet. « J’ai prononcé le mot crapules en pensant au Charlie de ma jeunesse. Je n’aimais pas ce qu’ils étaient devenus ; pour moi, ils avaient un peu viré racistes. Alors oui, je me suis permis une petite provocation à la Charlie… », explique le professeur.

Côté justice, l’affaire est classée sans suite. Elle se prolonge côté éducation nationale, non plus sur l’apologie du terrorisme, mais sur les propos et la manière de faire cours de M. Chazerans. Car le procureur a mis en garde l’administration : le professeur aurait fait part de ses opinions en classe. Des élèves ont rapporté qu’il a « fait le lien entre terrorisme et impérialisme de l’Occident » − il a notamment projeté un article tiré d’un blog intitulé « Le terrorisme, produit authentique de l’impérialisme ». D’autres disent qu’il a assimilé les militaires français à des terroristes. « C’est un élève qui avait quitté le cours qui a rapporté ce qu’un camarade a cru entendre. Quoi qu’il en soit, je ne livre pas mes opinions, se défend M. Chazerans. C’est un cours de philosophie, je sème le doute, je pose des questions pour ébranler des certitudes. »

Toujours est-il que le 13 mars, un conseil de discipline se tient. Il vote en faveur de la sanction proposée par l’administration : le déplacement d’office. Jean-François Chazerans est muté à 80 kilomètres de Poitiers, dans un lycée des Deux-Sèvres. Son avocat et lui s’apprêtent à déposer un recours devant le tribunal administratif et envisagent de porter plainte pour dénonciation calomnieuse.

« Je ne livre pas mes opinions. C’est un cours de philosophie, je sème le doute, je pose des questions pour ébranler des certitudes. »

Que lui est-il reproché précisément ? Des mots, d’abord. Lors de leur enquête, les deux inspecteurs ont été agacés par sa façon de prétendre « prendre le contre-pied du discours ambiant dominant ». L’arrêté de sanction qualifie ses propos d’« inadaptés » eu égard au « contexte particulièrement tendu ». Jean-François Chazerans aurait franchi les limites de son devoir de réserve et porté atteinte à l’image de sa fonction. Sa méthode est aussi mise en cause : pas de cours, seulement des débats, qui seraient menés sans préparation, sans organisation, sans synthèse.

La sanction aurait sans doute été moins lourde si M. Chazerans n’avait pas reçu, en 2014, un blâme pour propos « déplacés ». Ou si, en 2012, il n’avait pas déjà eu affaire au procureur. Militant du Droit au logement, il avait projeté, lors d’un cours, une vidéo de l’expulsion d’un camp de mal-logés à Poitiers par la police. La fille du commissaire, élève à Victor-Hugo, en a entendu parler. Elle a rapporté l’histoire à son père, qui a porté plainte. L’affaire a été classée sans suite.

Autogestion

Voilà plusieurs années que M. Chazerans est dans le collimateur de l’administration. Celle-ci dit recevoir régulièrement des remontées de parents. Il faut dire qu’il n’est pas tout à fait un enseignant « dans le moule ». Sa classe fonctionne plus ou moins en autogestion. C’est collectivement qu’est décidé le sujet du jour. La prise de notes est recommandée, mais pas obligatoire. Deux contrôles par trimestre sont organisés ; ceux qui veulent s’entraîner davantage peuvent proposer un sujet ou en demander un. « Je ne considère pas mes élèves comme des gamins, mais comme des esprits qui s’émancipent, explique l’enseignant. Je n’exige pas grand-chose d’eux. Pour moi, ça fait partie de l’acquisition de l’autonomie, ce qui est le rôle du cours de philosophie et celui de l’école. »

Voilà pour le cadre. Pour ce qui est de son enseignement, M. Chazerans est plus Socrate que sophistes. Plus conversation que cours magistral. Les élèves sont en cercle et discutent. Le rôle du professeur est d’« accompagner la pensée collective » : poser des questions, recadrer, jouer le maître provocateur, se mettre en retrait quand il le faut. « Mais il y a aussi des moments où je donne des références, des clés méthodologiques, où l’on construit une dissertation à l’oral », assure-t-il. Cette méthode, certains élèves l’adorent. D’autres craignent de ne pas être suffisamment préparés au bac. Au lycée, le professeur a sa réputation : « Avec Chazerans, on ne fout rien. »

Cette petite musique a fini par remonter aux oreilles de l’inspectrice de philosophie, Brigitte Estève-Bellebeau. En 2014, elle est venue voir M. Chazerans pour lui dire que « le débat ne pouvait être l’alpha et l’oméga » de l’enseignement de philosophie. « Un débat se prépare, pour éviter de tomber dans le café du commerce ; il se dirige, donne lieu à une synthèse et repose sur un programme» L’inspectrice lui a aussi demandé de contrôler son langage. « Les professeurs de philosophie aiment bien le registre de la provocation, et pourquoi pas. Mais il ne faut pas oublier qu’on est face à des esprits en construction, il y a une posture à avoir. Or, le lendemain de l’attentat, quand l’émotion était si forte, fallait-il amener un débat de nature aussi brûlante ? »

« Un débat se prépare, pour éviter de tomber dans le café du commerce ; il se dirige, donne lieu à une synthèse et repose sur un programme. »

Mais M. Chazerans reste droit dans ses bottes. Sa méthode, voilà vingt ans qu’il la construit. Elle est née un jour de 1994, lorsque, à la télévision, il tombe sur une émission avec Marc Sautet, le fondateur du premier café-philo, place de la Bastille. Une révélation. L’année suivante, il crée son propre café-philo à Poitiers. Et lorsqu’il obtient le Capes en 1998, c’est cette méthode fondée sur le dialogue qu’il tente d’importer dans ses cours.

Dans le monde enseignant, son histoire a heurté. Beaucoup l’interprètent comme une atteinte à la liberté pédagogique. L’association des professeurs de philosophie a fait part de son inquiétude face à « l’emballement » d’une procédure « sur le seul fondement du témoignage de quelques élèves ». « On est plus exposé que je ne le pensais, déplore Alain Quella-Villéger, professeur agrégé d’histoire-géographie au lycée Victor-Hugo. D’un côté, on nous demande de forger des esprits critiques. De l’autre, on ne peut sortir d’une langue de bois formatée sans risquer d’être sanctionné. »

Depuis l’affaire, certains disent même se censurer. « Mes cours sont plus plats, moins illustrés. Je laisse moins de place aux débats, regrette un collègue sous couvert d’anonymat. « Il faut garder à l’esprit que tout ce qu’on dit peut être mal interprété, renchérit un autre. Au lendemain d’un attentat, Jean-François Chazerans a pu être maladroit face à des élèves qui en avaient une vision manichéenne. Il a pris des risques et en paie le prix fort. »

Arélie Collas, Le Monde, 2 mai 2015

[Poitiers] Semaine des visibilités

NdPN : rappelons-nous que la manifestation de l’année dernière, très réussie, a été suivie d’attaques homophobes. Cette année d’ailleurs, le lieu du kiss-in ne sera pas dévoilé « pour des raisons de sécurité ». Vigilance donc, et déterminatio, car bien des luttes restent à mener : problèmes sur la possibilité d’adoption (notamment intrafamiliale), recul du gouvernement PS en matière de lutte contre les discriminations (notamment à l’école), réductions budgétaires par rapport à la lutte et à la prévention contre le VIH, égalité des droits en matière de PMA, droits des trans, c’est une lutte à l’échelle internationale !

Semaine des visibilités : les mêmes droits, pour tous

Le collectif LGBTI organise la deuxième édition de la semaine des visibilités sur le thème de l’universalité des droits. Rendez-vous à Poitiers du 11 au 17 mai.

Le Collectif LGBTI (Lesbiennes, gays, bisexuel-le-s, trans, intersexué -e-s) organise du 11 au 17 mai à Poitiers la Semaine des visibilités qui se clôturera par la marche des fiertés, temps fort de ces six jours contre les discriminations en général et l’homophobie en particulier.

La fierté est en marche

Le samedi 16 mai, un village associatif installé sur le parvis de la mairie place Maréchal-Leclerc ouvrira à partir de 11 h.
A 15 h, la marche des fiertés Poitou-Charentes sera lancée dans les rues de Poitiers (un kiss-in est prévu sur le parcours dévoilé au dernier moment pour des raisons de sécurité).
A partir de 19 h 30 et jusqu’au petit matin dimanche : grande soirée de clôture animée par 5 « DJ » au Plan B boulevard du Grand-Cerf.
Cette semaine sera marquée par divers événements.
> Lundi 11 mai à 20 h 30, débat autour des films « Boy » et « Une femme iranienne » au TAP Castille (5 €, 3 €).
>  Mardi 12 mai à 20 h 30, Lecture et débat public d’extraits du livre « En finir avec Eddy Bellegueule » d’Edouard Louis à la maison de quartier de Saint Éloi. Entrée libre.
> Mercredi 13 mai à 18 h 30, débat autour du film « La parade » au Cinéma Le Dietrich (5 €, 4 €, 3 €).
A 21 h 30, débat autour du film « Le projet sextoy » au Dietrich (5 €, 4 €, 3 €).
> Vendredi 15 mai à 20 h 30, Rencontre publique avec Antoine Coutinqui qui interviendra sur la situation des LGBTI dans les Balkans. Pourquoi Pas La Ruche, 3 Rue des Gravières à Poitiers. Entrée libre.
Les bénévoles du collectif travaile « ntl d’arrache-pied pour que cette deuxième édition soit un succès populaire. « Nous voulons rassembler bien au-delà des personnes homos en disant haut et fort : même droits, pour tous, partout. » La fierté est en marche.

Contact.
Email : contact@ semainedesvisibilites.org
Site : www.semainedesvisibilites.org

repères

Le collectif LGBTI est composé de 5 associations.
> En Tous Genres. Association de visibilité et de lutte contre les discriminations fondées sur le genre, le sexe et l’orientation sexuelle. www.entousgenres.org
> Les Sœurs de la perpétuelle indulgence. www.couventdepaname.org
> David & Jonathan. Association qui regroupe des homosexuels (les) en recherche spirituelle. www.davidetjonathan.com
> Contact 86. Association encourageant le dialogue entre les parents, les gays et lesbiennes, bi ou trans, leurs familles et amis. www.asso-contact.org
> ABC. Association venant en aide aux personnes travestis, transgenres et transexuelles. www.abc-transidentite.fr

Vu sur la Nouvelle République, 6 mai 2015

[Chasseneuil-du-Poitou] Les salarié.e.s d’Itron face au chantage de la répression

NdPN : au-delà de la nature de la production fort discutable de cette entreprise, on voit bien toute l’hypocrisie d’un gouvernement qui d’un côté déplore les licenciements en la personne du premier ministre, et de l’autre tolère que gendarmerie et justice intimident les grévistes dès qu’ils.elles engagent un véritable rapport de force.

Les grévistes d’Itron ne fléchissent pas

Les salariés grévistes d’Itron, à Chasseneuil-du-Poitou, sont sur le piquet de grève depuis mercredi dernier, mais jusqu’à quand ? Telle est la question.

Le long des grilles de l’usine Itron, avenue des Temps-Modernes, les revendications des salariés grévistes sont clairement affichées. Devant l’entrée principale, les ballets des camions ont cessé depuis une semaine. Jour et nuit, les grévistes bloquent les entrées et les sorties des produits. Tente et caravane ont été installées. L’ambiance est plutôt joviale. Mais les grévistes sont sur le pied de guerre. Déterminés.

«  On continuera le blocage aussi longtemps que l’on pourra  »

Hier, la 7e journée de grève était plus importante que les autres. Une vingtaine de grévistes se sont rendus à Issy-les-Moulineaux, dans les Hauts-de-Seine, pour entamer des négociations avec la direction. Les salariés présents à Chasseneuil-du-Poitou attendaient « une bonne nouvelle ». Mais ils avaient peu d’espoirs. Depuis plusieurs jours, direction et grévistes restent campés sur leurs positions. Lundi, un premier avertissement a été lancé. Onze salariés ont été assignés en référé par la direction et comparaissent ce matin devant le tribunal de Poitiers. Le juge pourrait exiger la levée immédiate du blocage du site.

Le ton continue de monter

Une raison de venir moins nombreux ? « Sûrement pas ! » Certains salariés sont en vacances, mais ils viennent quand même, armés de leur sourire. « On continuera le blocage aussi longtemps que l’on pourra. » Pourquoi ? Pour sauver les 109 emplois menacés par le plan de restructuration. Le soutien affiché par le Premier ministre, Manuel Valls, « ne suffit pas ». « Il nous a cités dans son discours, lundi à Poitiers, sourit l’un d’entre eux. C’est déjà très bien, mais c’est toujours la même chose. Même si les politiques disent ne pas comprendre la position de la direction, rien ne change. »
En milieu de journée, la direction a proposé aux grévistes de retirer son assignation s’ils s’engageaient à arrêter leur grève. « Nous avons, bien sûr, refusé ce chantage », souligne Bruno Richard, secrétaire syndical CGT d’Itron. Les conséquences ont été immédiates. Un huissier, escorté de plusieurs gendarmes, a obligé la sortie d’une palette de 50 compteurs. Le message envoyé a été reçu par les salariés : « Si le ton monte d’un cran d’un côté, il montera de l’autre. On n’a rien sans rien ! »

repères

Au siège d’Itron, les négociations sont bloquées. « Après l’exposition de notre plan alternatif, la direction a posé un ultimatum, explique Odile Valko, une des représentantes des salariés. Tant qu’il y a le blocage, il n’y a pas de négociations. » Elles devraient reprendre jeudi.

Alix Demaison, Nouvelle République, 6 mai 2015