[Paris] Non à la criminalisation de la solidarité avec la Palestine !

Communiqué du collectif national pour une paix juste et durable entre palestinien et israélien.

Non à la criminalisation de la solidarité avec la Palestine !

Malgré un dossier vide, inconsistant, qui a conduit les juges de la 24ème chambre correctionnelle de Paris à relaxer Alain Pojolat, le parquet émanation, du pouvoir politique, du ministère de la justice de Madame Taubira a décidé de faire appel.

Rappelons les faits : Alain Pojolat est accusé d’avoir apposé sa signature pour les demandes d’autorisation en préfecture de deux manifestations finalement interdites. Il est seul mis en cause pour des décisions prises par plusieurs organisations qui ont maintenu leur appel à manifester.

Les organisations signataires, condamnent cet acharnement judiciaire, qui au-delà d’Alain Pojolat et d’autres militants ou simples manifestants qui comparaissent des jours-ci, veut criminaliser le mouvement de solidarité avec le peuple palestinien. En refusant d’annuler la circulaire Alliot Marie, en trainant les militantes et militants devant les tribunaux, cela traduit sa volonté de vouloir faire taire toutes celles et tous ceux qui s’opposent et désavouent sa politique de complicité de fait avec le gouvernement israélien.

Les organisations signataires apportent leur soutien à Alain Pojolat et ne renonceront pas à exprimer leur solidarité avec la lutte du peuple palestinien.

Elles appellent à exprimer leur solidarité à Pauline, Sarah et Yoan qui comparaîtront le 29 octobre à 13h30 à Paris pour distribution de tracts d’appel à la manifestation finalement interdite le 26 juillet à Paris et Fatma, qui passera en procès le 29 après midi aussi, arrêtée lors d’un contrôle dans le métro ce même jour.

Signataires :

Agir Contre le Colonialisme Aujourd’hui (ACCA) – AFD International – Alternative Libertaire (AL) – Américains contre la guerre (AAW) – Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF) – Association des Tunisiens en France (ATF) – Association France Palestine Solidarité (AFPS) – Association Nationale des Elus Communistes et Républicains (ANECR) – Association pour la Taxation des Transactions financières et pour l’Action Citoyenne (ATTAC) – Association pour les Jumelages entre les camps de réfugiés Palestiniens et les villes Françaises (AJPF) – Association Républicaine des Anciens Combattants (ARAC) – Association Universitaire pour le Respect du Droit International en Palestine (AURDIP) – Campagne Civile Internationale pour la Protection du Peuple Palestinien (CCIPPP) – Cedetim / IPAM – Collectif des Musulmans de France (CMF) – Collectif Faty Koumba – Collectif interuniversitaire pour la coopération avec les Universités Palestiniennes (CICUP)- Collectif Judéo-Arabe et Citoyen pour la Palestine (CJACP) – Collectif Paix Palestine Israël (CPPI Saint-Denis) – Comité de Vigilance pour une Paix Réelle au Proche-Orient (CVPR PO) – Comité Justice et Paix en Palestine et au Proche-Orient du 5e arrt (CJPP5) – Droit-Solidarité – Ensemble – Europe Ecologie les Verts (EELV) – Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR) – Fédération Syndicale Unitaire (FSU) – Forum Palestine Citoyenneté – Gauche Unitaire (GU) – Génération Palestine – La Courneuve-Palestine – les Femmes en noir – Ligue des Droits de l’Homme (LDH) – Ligue Internationale des Femmes pour la Paix et la Liberté, section française de la Women’s International League for Peace and Freedom (WILPF) (LIFPL) – Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP) – Mouvement Jeunes Communistes de France (MJCF) – Mouvement Politique d’Emancipation populaire (M’PEP) – Organisation de Femmes Egalité – Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) – Parti Communiste des Ouvriers de France (PCOF) – Parti Communiste Français (PCF) – Parti de Gauche (PG) – Participation et Spiritualité Musulmanes (PSM) – Union des Travailleurs Immigrés Tunisiens (UTIT) – Union Générale des Etudiants de Palestine (GUPS-France) – Union Juive Française pour la Paix (UJFP) – Union Nationale des Etudiants de France (UNEF) – Union syndicale Solidaires

source : site du NPA, 28 octobre 2014

[Poitiers] Rassemblement suite à la mort d’un manifestant au Testet

Mort d’un manifestant au Testet

Dans la nuit de samedi à dimanche, Rémi, un opposant au projet de barrage de Sivens est mort lors d’affrontements avec les forces de l’ordre.

Ce samedi avait lieu à la ZAD du Testet un grand rassemblement en soutien à la lutte qui s’oppose au projet du barrage de Sivens (Tarn). Ce barrage, présenté comme d’intérêt général, est en fait destiné à l’irrigation intensive d’une vingtaine de fermes et au soutien d’étiage (dilution des pollutions).

Cette lutte qui dure depuis plusieurs années, a connu depuis le 1er septembre 2014 une intensification de la répression policière. Les forces de l’ordre y font, comme à Notre-Dame-des-Landes, un usage intensif des gaz lacrymogènes, du flashball et des grenades assourdissantes.

On dénombre depuis plusieurs années de nombreux.ses blessé.e.s graves parmi les protagonistes de ces mouvements opposés à la logique de destruction/aménagement du territoire et des populations qui y vivent. La mort de ce manifestant, loin d’être une surprise, constitue plutôt la suite logique des politiques de maintien de l’ordre en France.

Ce climat répressif auquel font face les milieux militants radicaux lorsqu’ils représentent une menace pour la bonne marche du capitalisme constitue hélas le quotidien des habitant.e.s des zones de relégation urbaine (ou quartiers populaires) où la police sévit et s’illustre régulièrement par des meurtres.

En soutien à la ZAD du Testet, en souvenir de Rémi et de tou.te.s les autres tué.e.s par les forces de l’ordre, nous appelons à un rassemblement lundi 27 octobre 2014 à 18h30 devant l’hôtel de ville de Poitiers.

Comité poitevin contre l’aéroport de NDDL et son monde
nonaeroportnddl86 (arrobase) riseup.net

source : Demosphere Poitiers, 26 octobre 2014

[Paris] Manifs propalestiniennes interdites : relaxe pour Alain Pojolat

Alain Pojolat a été relaxé mercredi des poursuites pour organisation de manifestation interdite après des incidents en juillet en marge de protestations contre l’intervention israélienne à Gaza. Le parquet poursuivait ce responsable du NPA (Nouveau Parti anticapitaliste) pour avoir maintenu à Paris durant l’offensive israélienne deux rassemblements propalestiniens interdits par la police, l’un à Barbès, l’autre à République, et dont il reste des images d’émeutes urbaines et de dérapages antisémites. C’est lui qui avait déclaré ces manifestations en préfecture au nom d’un collectif de partis et d’associations et qui avait été avisé de leur interdiction.

Lire > Le procès d’Alain Pojolat, procès du droit de manifester

Au tribunal, ce militant de longue date, âgé de 66 ans, a expliqué que « ce n’était pas à [lui] de [se] charger de faire respecter cette décision ». « J’ai à prévenir et après la décision est prise collectivement. Mon parti et d’autres organisations ont décidé de maintenir » les appels à manifester. Et d’enfoncer le clou : « C’est une décision collective, je n’aurais pas le pouvoir à moi seul de faire descendre les gens dans la rue. » D’ailleurs, lui-même n’est pas allé aux manifs interdites, où il « savait qu’il pourrait y avoir des violences », précisément en raison des interdictions.

La procureure, qui réclamait deux mois de prison avec sursis et 1 500 euros d’amende, a vainement tenté d’argumenter que dans le contexte alors tendu, « il fallait peut-être solliciter l’autorisation avant de lancer les actes d’organisation ». Et d’ajouter : « Comme il avait participé à l’organisation, il aurait dû participer à la désorganisation, si je puis dire. » Il était dès lors assez aisé pour Me Jean-Louis Chalanset, avocat d’Alain Pojolat, d’insister sur « la faiblesse de l’argumentaire du parquet ». L’accusation, a-t-il relevé, n’a produit aucune preuve d’un appel personnel de son client à manifester après la notification de l’interdiction. « Il a simplement transmis en disant : mon organisation prendra sa décision. J’aurais compris qu’on poursuive le NPA en tant que personne morale, mais c’est compliqué de poursuivre une organisation politique, ça aurait été très malvenu », poursuit l’avocat, qui voit dans ce procès la traduction de « la position tout à fait pro-israélienne du gouvernement français ». Avant de conclure :

« Évidemment il doit être relaxé, sauf à estimer qu’organiser une manifestation propalestinienne est un délit en soi. Évidemment il s’agit de remettre en cause la solidarité avec les Palestiniens. »

Si le tribunal a, fort raisonnablement, suivi cette plaidoirie, cette affaire témoigne, comme l’a souligné Alain Pojolat à l’issue du procès de « l’acharnement du gouvernement français contre tous ceux qui osent relever la tête ». Il a dénoncé « un dossier politique du début à la fin ».

Presse de la constestation partielle (Politis.fr), 22 octobre 2014

[Poitiers] Propriété privative contre « droit » au logement…

NdPN : Entre la satisfaction des besoins élémentaires de tou.te.s et la protection des intérêts des classes dominantes, cette république (AKA le gouvernement par et pour la bourgeoisie) a choisi son camp depuis le premier jour. Le droit au logement ? Laissez-tomber… Nous n’avons aucun autre droit que celui d’obéir à l’ordre social. Et ce n’est pas une sixième république qui va y changer quoi que ce soit. Finissons-en avec l’exploitation. Tout pour tout.e.s !

Les squatteurs du Gibautel menacés d’expulsion

Poitiers. Neuf Roumains squattent l’ancien Gibautel fermé depuis 2001. Ils avaient jusqu’au 20 octobre pour quitter les lieux sous peine d’être expulsés.

Dans la pièce d’une trentaine de mètres carrés, qui faisait jadis office d’accueil de l’hôtel, les parents sont attablés à l’heure du café. Trois des quatre enfants sont scotchés devant la télé, posée sur une grande armoire, qui diffuse l’un de ces jeux télévisés de fin de matinée. Derrière, assis sur l’un des deux lits une place, un quatrième enfant feuillette un vieux magazine.

«  Je n’arrive plus à dormir  »

George Preda, des cernes sous les yeux, traduit par sa compagne Mioara Bonculéscu, « n’arrive plus à dormir de la nuit ». Et pour cause : depuis le 20 octobre, il sait qu’à tout moment la police peut venir le déloger, lui et sa famille, de cet hôtel désaffecté géré par la polyclinique de Poitiers. C’est ici, au sud-est de la ville, qu’il a trouvé refuge il y a deux ans lors de son arrivée en France. « On est rentré ici, la porte était ouverte », raconte-t-il. Il dit avoir quitté la Roumanie « où il ne pouvait pas se soigner » pour l’Hexagone où il a récemment subi une dialyse. Aujourd’hui, l’homme affirme « être dans l’attente d’une transplantation de rein ».
Mais en mai dernier, la justice décide de l’expulsion du squat, en accordant néanmoins un délai d’occupation de cinq mois avant la mise à exécution de la décision.
Les cinq mois ont passé et la famille de George Preda, bientôt rejointe par les Covaciu et les Rasmian – tous Roumains – est désormais expulsable à tout moment. Pour autant, ils n’envisagent pas de quitter les lieux qu’ils occupent depuis neuf mois et qu’ils ont équipés de deux télés et d’un frigo.
Christian Covaciu et Viorica Rasmian – qui ont intégré le squat peu après George Preda et sa femme – écoutent la conversation d’une oreille distraite. Dans un français approximatif, ils affirment seulement « ne rien payer » pour dormir ici, mais soulignent qu’ils n’ont pas accès à l’eau. Pour se laver, ils vont « remplir des bidons, plus loin ». Quant à l’électricité, elle « a été coupée avant d’avoir été rétablie ». Pour vivre, les Roumains comptent sur « les 250 € par enfant d’aide sociale à l’enfance » qu’ils touchent.

Mardi, l’huissier a frappé à la porte

Désormais menacés d’expulsion, ils peuvent compter sur le soutien de l’association La Cimade qui vient en aide aux étrangers. Voilà des mois que Mélanie Forestier accompagne ces quatre familles : « On souhaiterait qu’il n’y ait pas d’expulsion à 7 h 30 avec les forces de l’ordre comme cela avait été le cas l’année passée. » Elle tient à témoigner de leur « volonté à trouver un travail mais que voulez-vous, il n’y a déjà pas de travail pour les Français alors pour les Roumains… »
Et puis hier matin, comme ils le redoutaient, « l’huissier et des déménageurs se sont présentés au squat du Gibautel. Aucune solution d’hébergement n’a été proposée », raconte Mélanie Forestier.
Alors combien de temps encore les quatre familles dormiront dans le Gibautel ? La préfecture explique qu’il « appartient aux propriétaires, s’ils le souhaitent, d’engager la procédure d’expulsion (…). Dans ce cadre, ces derniers peuvent solliciter le concours de la force publique. » Concernant les squats, la trêve hivernale ne s’applique pas.

aller plus loin

Raser l’hôtel pour faire un parking

Le dernier projet en date de la polyclinique de Poitiers qui « gère » le Gibautel était de raser cet hôtel pour créer de nouvelles places de stationnement. Contactée lundi, la direction n’a pas souhaité répondre à nos questions.

Adrien Planchon, La Nouvelle République, 22 octobre 2014

[Poitiers] Service minimum pour Alain Pojolat

NdPN : Petite mobilisation hier après-midi pour soutenir Alain Pojolat. Les militant.e.s de certaines organisations (EELV, PCF, JC), pourtant signataires de l’appel à manifester, n’avaient apparemment pas jugé opportun de faire le déplacement. À cause du peu de personnes présentes, la « manif » n’est jamais partie. Enfin, aucun tract n’avait été prévu pour informer les passant.e.s des causes de la présence de ces hurluberlus à drapeau rouge (et noir aussi un peu) sur la place d’armes. Petit note d’optimisme : il semblerait que les entraves à la liberté de manifester, dénoncées depuis 5 ans par les anti-autoritaires de Poitiers (cf. un des nombreux exemples ici), soient enfin considérées par les organisations d’extrême-gauche comme un problème sérieux auquel il faut apporter une réponse (cf. ce texte perso publié sur le site du NPA 86) Certainement depuis que la répression à Poitiers n’est plus réservée qu’aux seul.e.s « anars »…

Palestine : rassemblement de soutien au militant NPA

Une trentaine de manifestants se sont rassemblés, hier soir, devant la mairie de Poitiers, en soutien à un membre du NPA (Nouveau parti anticapitaliste), Alain Pojolat, convoqué en justice ce mercredi à Paris pour avoir participé à l’organisation de manifestations de soutien aux Palestiniens interdites par les pouvoirs publics.
Alexandre Raguet, adhérent et membre de la direction du Nouveau parti anticapitaliste, tenait à être présent hier pour, dit-il, « défendre la liberté de manifester et de défendre un point de vue ». Au nom du NPA, il réclame « la relaxe » pour le militant convoqué en justice ce mercredi.
Le comité Poitiers-Palestine, par la voix de sa présidente Sylvette Rougier, défend lui aussi l’action d’Alain Pojolat jugeant qu’il y avait « de quoi pousser un cri d’indignation ».

Presse de la concorde sociale (lanouvellerepublique.fr), 22 octobre 2014