[Poitiers] Répression policière de la manif de jeudi 30/10

Communiqué du Comité poitevin contre l’aéroport de NDDL et son monde, lundi 3 novembre 2014

Face à l’horreur de la mort de Rémi Fraisse, tué par les gendarmes mobiles, une manifestation en sa mémoire a eu lieu à Poitiers jeudi 30 octobre.

Elle est partie paisiblement du centre ville avant de descendre vers la porte de Paris via la gare.

La police a alors bloqué la chaussée, contraignant les manifestant.e.s à rejoindre le trottoir, et les filmant de très près. Quelques centaines de mètre plus loin, les voilà coincé.e.s sous les arcades du boulevard Chasseigne.

Sans raison et en quelques secondes, plusieurs policiers en civil foncent au milieu du groupe et matraquent. Un policier en uniforme donne des coups de pieds. Plusieurs personnes sont à terre, celles qui peuvent s’enfuient, d’autres subissent un contrôle d’identité. Trois manifestants sont arrêtés et passent 24 heures en garde à vue, deux
d’entre eux sont inculpés pour violences et outrage.

Le comité poitevin dénonce les intimidations de la police à l’encontre des manifestant.e.s, et toutes les violences policières, à Poitiers, Sivens et partout ailleurs.

Comité poitevin contre l’aéroport de NDDL et son monde, lundi 3 novembre 2014

POITIERS Tags en centre-ville après la manifestation

Des tags attribués aux anars ont été découverts, mardi matin, dans le centre-ville de Poitiers et prestement effacés. En plus des slogans antipolice et du symbole anarchiste des « Rémi vengeance » ont aussi été retrouvés. Ils font suite à la manifestation organisée lundi soir à Poitiers après la mort dans le Tarn d’un militant opposé à un projet de barrage.

Presse attribuée aux bourges (lanouvellerepublique.fr), 29 octobre 2014

[Poitiers] Un camarade tué au Testet : prochains RDV

UN CAMARADE TUÉ AU TESTET

30/10/2014, pl. Charles de Gaulle (« place du marché ») à Poitiers :

Rendez-vous dès 16h00, pour une discussion autour des ZAD et de la répression policière, puis à 18h00 pour une manifestation

Pendant la nuit de samedi à dimanche, un manifestant, Rémi, a été tué au cours des affrontements qui se sont déroulés lors du rassemblement contre le barrage de Sivens au Testet. Environ 7000 personnes ont convergé sur la ZAD du Testet après des mois d’attaques policières, de destruction de la zone humide et des habitats de celles et ceux qui la défendaient. En fin d’après midi puis plus tard dans la nuit, des dizaines de personnes s’en sont prises aux forces de l’ordre qui protégeaient le chantier. Elles souhaitaient ainsi marquer leur colère et retarder la reprise des travaux, initialement prévue pour lundi. Elles ont été repoussées à coups de flashballs, de grenades assourdissantes, de désencerclement et de gaz lacrymogènes. D’après les témoignages des camarades du Testet, la personne décédée se serait écroulée suite à des tirs de grenade puis aurait été emmenée par les forces de l’ordre. Le gouvernement comme après chaque « bavure » policière stigmatise les manifestant·e·s, et tente de diviser pour noyer le poisson. Mais il sait bien que, quoi qu’il fasse, cette mort aura des conséquences explosives.

Ce décès révoltant n’est malheureusement pas surprenant dans ce contexte. À Notre-Dame-des-Landes, au Testet et partout où nous nous opposons à leurs desseins, nous avons dû faire face au déploiement cru de la violence d’État. Si nous avons bien compris de notre coté que nous ne pouvions nous contenter de les regarder docilement détruire nos vies, eux ont démontré qu’ils ne nous feraient aucun cadeau. Pendant les mois d’expulsion de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, de nombreux·ses camarades ont été blessé·e·s gravement par des tirs de flasballs et grenades. Sur la seule manifestation du 22 février 2014 à Nantes, 3 personnes, visées à la tête par des flashballs ont perdu un œil. Depuis des semaines au Testet plusieurs personnes ont été blessées elles aussi et d’autres accidents tragiques ont été évités de justesse lorsque des opposant·e·s se sont fait·e·s déloger, notamment des cabanes qu’il·le·s avaient construites dans les arbres. Pourtant c’est bien, entre autre, parce que des milliers de personnes se sont opposées physiquement aux travaux, aux expulsions, à l’occupation policière de leurs lieux de vie que le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes est aujourd’hui moribond, et que le barrage du Testet et ceux qui devaient lui succéder sont largement remis en question. C’est cet engagement en acte qui a donné une puissance contagieuse à ces luttes et qui menace partout aujourd’hui l’aménagement marchand du territoire.

Plus quotidiennement la répression s’exerce face à celles et ceux qui luttent dans les prisons, dans les quartiers et dans les centres de rétention et entraîne là aussi son lot de morts trop souvent oubliées, plusieurs dizaines chaque année. Face aux soulèvements et insoumissions, la démocratie libérale montre qu’elle ne tient pas seulement par la domestication minutieuse des individus et des espaces de vie, ou par les dominations économiques et sociales, mais aussi par un usage déterminé de la terreur.

Nous appelons à occuper les rues et lieux de pouvoir partout, pour marquer notre tristesse, saluer la mémoire du camarade tué ce samedi et pour exprimer notre colère face à la violence d’État. Nous ne les laisserons pas nous tuer avec leurs armes dites « non létales ». Réagissons avec force pour qu’il y ait un avant et un après cette mort. Affirmons plus fort que jamais notre solidarité avec tou·te·s celles et ceux qui luttent au Testet et ailleurs contre leurs projets guidés par les logiques de contrôle et de profit, mais aussi avec tou·te·s celles et ceux qui tombent plus silencieusement sous les coups de la répression partout ailleurs. Nous ne nous laisserons ni diviser ni paralyser par la peur. Nous continuerons à vivre et lutter sur les espaces qu’ils rêvent d’anéantir, et à leur faire obstacle.

Nous ne laisserons pas le silence retomber, nous n’oublierons pas !

28 octobre 2014, des membres du comité poitevin contre l’aéroport de NDDL et son monde, nonaeroportnddl86 [arrobase] riseup.net

source : Démosphère Poitiers, 28 octobre 2014

Rassemblement à Poitiers en hommage à Rémi Fraisse

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Ce lundi 27 octobre, environ 80 personnes se sont rassemblées devant l’hôtel de ville de Poitiers puis ont défilé dans les rues du centre-ville pour rendre hommage à Rémi Fraisse et dénoncer les violences policières. Ce dernier a été tué le week-end dernier lors de la manifestation contre le barrage de Sivens.

source : site du NPA 86, 28 octobre 2014

Mort de Rémi Fraisse : rassemblement à Poitiers

Une poignée de citoyens engagés ont répondu à l’appel du collectif poitevin contre l’aéroport de Notre-Dame-des Landes.

Police partout, justice nulle part. Le slogan soixante-huitard paraphrasant Victor-Hugo a résonné sur le pavé poitevin hier soir. Une poignée de citoyens engagés avait répondu à l’appel des Amis de la terre du « Comité poitevin contre l’aéroport de Notre Dame des Landes et son monde » pour un rassemblement sur le parvis de la mairie « en soutien à la ZAD du Testet et en souvenir de Rémi ». Rémi, c’est Rémi Fraisse le manifestant de 21 ans retrouvé mort dans la nuit de samedi à dimanche sur le site du barrage contesté de Sivens dans la zone d’aménagement différé (ZAD) du Testet (Tarn). Selon les éléments du rapport d’autopsie présentés par le procureur Claude Dérens hier à Albi, il a été victime d’une explosion, dont d’autres analyses doivent dire si elle a pu être causée par une grenade lancée par les gendarmes.

Les manifestants poitevins n’ont pas attendu la fin de l’enquête pour crier leur colère. Après une prise de parole sur la place Leclerc un petit cortège s’est formé pour une marche dans les rues piétonnes de la ville.

Presse qui attend la fin de l’enquête pour crier sa colère (lanouvellerepublique.fr),
28 octobre 2014

Mort de Rémi Fraisse : un rassemblement de soutien s’est tenu lundi soir à Poitiers

Une trentaine de personnes s’est rassemblée lundi soir devant la mairie de Poitiers en souvenir de Rémi Fraisse, le jeune homme de 21 ans, mort lors d’une manifestation sur le site du barrage contesté de Sivens (Tarn).

Un rassemblement à la mémoire de Rémi Fraisse, le jeune manifestant de 21 ans mort dans la nuit de samedi à dimanche lors d’une manifestation sur le site du barrage contesté de Sivens (Tarn), s’est tenu lundi soir devant l’hôtel de ville de Poitiers. Les militants, principalement des membres du collectif poitevin contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (44), ont déployé une banderolle devant la mairie.

L’avocat de la famille privilégie un ‘tir d’arme »

Le rassemblement s’est tenu alors que l’enquête doit encore déterminer les causes de la mort du jeune militant.

L’avocat de la famille de Rémi Fraisse a dit mardi privilégier la thèse d’un « tir d’arme » par les gendarmes pour expliquer la mort de Rémi Fraisse.

« Je m’oriente plutôt vers un tir d’arme, un projectile, flash-ball, grenade, à tir tendu, assez proche, pendant une charge des gendarmes mobiles », a déclaré Me Arié Alimi sur France Info, confirmant qu’il déposerait plainte pour « homicide volontaire » ce mardi matin.

« Moi, c’est ce à quoi les résultats de l’autopsie me font penser au jour d’aujourd’hui. Maintenant, c’est peut-être tout à fait autre chose. C’est le juge d’instruction qui le déterminera », a-t-il ajouté.

Justifiant pourquoi la plainte était déposée pour homicide « volontaire » et non « involontaire », l’avocat a expliqué que les gendarmes sont « des militaires aguerris et savent que, dans certaines conditions, des projectiles tirés peuvent provoquer la mort ».

« Des militaires savent parfaitement que cela peut provoquer la mort, il peut y avoir une intention de la donner », a-t-il asséné.

Le ministère public « essaie de semer un petit peu la confusion et de dire que le décès de Rémi peut être causé par un cocktail Molotov lancé par les manifestants » lors des affrontements avec les forces de l’ordre sur le site du barrage dans la nuit de samedi à dimanche.

« Ce que je sais, c’est qu’il n’y a pas de brûlures. Un cocktail Molotov provoque des brûlures, donc moi, je fais un postulat de départ, je m’oriente plutôt vers un tir d’arme ».

Le conseil a jugé « affligeant » que le procureur de la République à Albi, Claude Dérens, n’ait pas ouvert une information judiciaire, ce qui aurait pu « remettre
cette enquête dans les mains d’un juge d’instruction indépendant ».

Dans une conférence de presse donnée lundi à Albi, le procureur a indiqué que les résultats de l’autopsie sur le corps de Rémi avaient montré que sa « plaie importante située en haut du dos a été causée, selon toute vraisemblance, par une explosion ».

« Mais le légiste ne peut ni affirmer ni infirmer que l’origine de la plaie proviendrait d’une grenade lancée depuis la zone où les gendarmes étaient retranchés », avait-t-il ajouté.

Cette plainte doit « permettre à un juge d’instruction indépendant de faire toute la lumière sur les circonstances du décès » du jeune manifestant, a déclaré l’un
des avocats de sa famille, Me Arié Alimi. Selon les éléments du rapport d’autopsie présentés par le parquet, Rémi Fraisse a été victime d’une explosion, dont d’autres analyses doivent dire si elle a pu être causée par une grenade lancée par les gendarmes.

Rémi, bénévole botaniste

Rémi Fraisse était étudiant à Toulouse et bénévole botaniste au sein d’une association de défense de l’environnement, Nature Midi-Pyrénées.

Interrogé par iTélé, le père de Rémi, Jean-Pierre Fraisse, a assuré que le jeune homme ne faisait pas partie des radicaux du mouvement et était allé sur le site « un peu en touriste », « avec sa copine ». Selon lui, Rémi y « est allé à mains nues, apparemment, au milieu de tout ça, alors que les gens sont normalement casqués (…) même les manifestants ».

Le projet de barrage à Sivens (Tarn) était contesté

Le décès de Rémi Fraisse marque un tournant tragique dans le mouvement de contestation contre le barrage de Sivens (Tarn). Depuis le début du défrichement du site, le 1er septembre, les opposants ont mené toutes sortes d’opérations de guérilla militante pour tenter d’empêcher la destruction d’un réservoir de biodiversité de 13 hectares de « zones humides ». Pour eux, ce projet vise à satisfaire des besoins en irrigation surévalués et ne bénéficiera qu’à un faible nombre d’agriculteurs.

Les experts mandatés par le gouvernement ont également critiqué un projet surdimensionné, au coût d’investissement (8,4 millions d’euros) élevé. « Continuer sans rien changer est une erreur », a déclaré l’un d’eux, Nicolas Forray, lundi, devant la presse.

Depuis des mois, le Conseil général du Tarn, maître d’ouvrage, défend ce projet de barrage-réservoir d’1,5 million de m3 d’eau stockée, reconnu d' »utilité publique » et « d’intérêt général ».

Mais lundi, son président socialiste, Thierry Carcenac, a dit accepter « les préconisations du rapport des experts » portant notamment « sur une nouvelle répartition de l’eau » et « une amélioration des mesures environnementales ».

Presse régionale apolitique (France 3 Poitou-Charentes), 28 octobre 2014

[Poitiers] Rassemblement suite à la mort d’un manifestant au Testet

Mort d’un manifestant au Testet

Dans la nuit de samedi à dimanche, Rémi, un opposant au projet de barrage de Sivens est mort lors d’affrontements avec les forces de l’ordre.

Ce samedi avait lieu à la ZAD du Testet un grand rassemblement en soutien à la lutte qui s’oppose au projet du barrage de Sivens (Tarn). Ce barrage, présenté comme d’intérêt général, est en fait destiné à l’irrigation intensive d’une vingtaine de fermes et au soutien d’étiage (dilution des pollutions).

Cette lutte qui dure depuis plusieurs années, a connu depuis le 1er septembre 2014 une intensification de la répression policière. Les forces de l’ordre y font, comme à Notre-Dame-des-Landes, un usage intensif des gaz lacrymogènes, du flashball et des grenades assourdissantes.

On dénombre depuis plusieurs années de nombreux.ses blessé.e.s graves parmi les protagonistes de ces mouvements opposés à la logique de destruction/aménagement du territoire et des populations qui y vivent. La mort de ce manifestant, loin d’être une surprise, constitue plutôt la suite logique des politiques de maintien de l’ordre en France.

Ce climat répressif auquel font face les milieux militants radicaux lorsqu’ils représentent une menace pour la bonne marche du capitalisme constitue hélas le quotidien des habitant.e.s des zones de relégation urbaine (ou quartiers populaires) où la police sévit et s’illustre régulièrement par des meurtres.

En soutien à la ZAD du Testet, en souvenir de Rémi et de tou.te.s les autres tué.e.s par les forces de l’ordre, nous appelons à un rassemblement lundi 27 octobre 2014 à 18h30 devant l’hôtel de ville de Poitiers.

Comité poitevin contre l’aéroport de NDDL et son monde
nonaeroportnddl86 (arrobase) riseup.net

source : Demosphere Poitiers, 26 octobre 2014