[Poitiers] Affaire Chazerans :  » Il n’y a rien dans le dossier  »

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Affaire Chazerans :  » Il n’y a rien dans le dossier « 

Jean-François Chazerans, professeur de philosophie à Poitiers, a consulté son dossier au rectorat, en vue de la commission de discipline fixée au 13 mars.

Jacques Moret, recteur d’Académie, a invité, hier après-midi, Jean-François Chazerans, professeur de philosophie au lycée Victor-Hugo à Poitiers, à consulter son dossier dans le cadre de la commission de discipline prévue le 13 mars prochain. Une procédure normale.
Que reproche-t-on à cet enseignant suspendu à titre conservatoire depuis le 21 janvier dernier ? « D’avoir tenu des propos inadéquats le jeudi 8 janvier 2015 (NDLR : le lendemain de l’attentat contre Charlie Hebdo à Paris) lors d’un débat en classe », rappelle son avocat, Maître Amaury Auzou.

Jean-François Chazerans, accompagné de deux syndicalistes et de son avocat, a découvert un document d’une page et demie, – le rapport réalisé par deux enquêteurs –, et une lettre d’un parent d’élève rendue anonyme par le rectorat.

«  Attendre l’orientation du procureur  »

Surprise totale après lecture des trois feuilles, format A4. Maître Auzou assure qu’il n’y a « rien dans le dossier ». « Je m’attendais à des choses plus consistantes, confie-t-il, au vu de la suspension de 4 mois qui, certes, est une mesure conservatoire mais colore le dossier à charge. » Ajoutant : « J’ai appris par la presse que le parquet a été saisi par Monsieur le recteur. » « Il me semblerait logique d’attendre l’orientation du procureur de la République avant de statuer sur le plan disciplinaire, comme cela fait habituellement. »
L’intéressé dit être tranquille dans cette affaire : « Après avoir consulté mon dossier, je suis toujours aussi serein quant à mon examen devant la commission disciplinaire. »
Son avocat condamne le traitement excessif de l’affaire : « Il faut descendre d’un étage ». « C’est une enquête bâclée. Rien n’est justifié. On a un simple rapport de deux enquêteurs, aucun détail des élèves qui ont été auditionnés. Dès lors, comment peut-on estimer un simple rapport d’enquête qui constitue un élément à charge corroboré par rien ? », s’interroge Amaury Auzou. Réponse le 13 mars.

Didier Monteil, Nouvelle République, 14 février 2015