S. Royal veut de nouvelles centrales nucléaires

Nucléaire : Ségolène Royal pour la construction d’une « nouvelle génération de réacteurs »

Ségolène Royal veut relancer la construction de centrales nucléaires. Dans une interview au magasine Usine nouvelle publiée mardi 13 janvier, la ministre de l’écologie et de l’énergie propose l’émergence d’une « nouvelle génération de réacteurs, qui prendront la place des anciennes centrales lorsque celles-ci ne pourront plus être rénovées ».

« L’énergie nucléaire est un atout évident », en particulier dans « la construction d’une économie décarbonnée », souligne la ministre, qui concède que des « questions demeurent » sur « la gestion des déchets et l’approvisionnement en uranium ». « EDF doit se positionner dans une offre énergétique variée, prévient Mme Royal. Elle doit être capable de vendre à la Pologne du nucléaire, mais aussi du renouvelable. »

FESSENHEIM FERMÉE EN 2017 ?

C’est la première fois que la ministre évoque la possibilité de construire de nouveaux réacteurs en France. Ces déclarations illustrent l’évolution de sa position sur le nucléaire : pendant la primaire socialiste en 2011, elle avait exprimé le souhait de ramener le nucléaire « à une énergie d’appoint » et s’était prononcée pour une sortie du nucléaire en France à « échéance de quarante ans maximum ». Elle promettait d’abandonner la construction du futur réacteur EPR à Flamanville et d’en faire un site de recherche sur les techniques de démantèlement et les énergies renouvelables.

Mais depuis son entrée au gouvernement, en avril 2014, Mme Royal s’en tient à l’engagement de François Hollande de réduire de 75 % à 50 % la part de l’atome dans le mix électrique français à l’horizon 2025 grâce à la « montée en puissance » des filières renouvelables – c’est une des propositions du projet de loi sur la transition énergétique, qui doit être examiné par le Sénat en février. Le texte, voté à l’Assemblée en octobre, plafonne également la capacité nucléaire de la France à 63,2 gigawatts, son niveau actuel ; ce qui implique que toute mise en service d’un nouveau réacteur soit compensée par la fermeture d’autres centrales de capacité équivalente.
Avec la mise en service prévue en 2017 de l’EPR de Flamanville, la centrale de Fessenheim, doyenne du parc nucléaire français, pourrait donc être fermée, d’autant qu’il s’agit d’un engagement de François Hollande, qu’il a rappelé le 6 janvier, lors de son interview sur France Inter. C’est également l’option désormais favorisée par Ségolène Royal, qui avait pourtant affirmé à plusieurs reprises que d’autres réacteurs pourraient finalement être choisis, en raison du coût économique et social qu’aurait la fermeture de Fessenheim.

Le Monde avec AFP, 13 janvier 2015