[Poitou-Charentes] Le contrôle des chômeurs expérimenté dans la région

NdPN : Le flicage des chômeurs et des chômeuses s’intensifie et Police Emploi s’en cache de moins en moins. Sans doute peut-on voir là la conséquence de l’absence de lutte collective d’envergure des chômeurs et chômeuses. Pôle Emploi, cette officine du contrôle social, n’a pas vocation à donner aux gens un travail qui n’existe pas, mais plutôt à gérer le troupeau, à radier à tour de bras pour améliorer les stats, à empêcher les gens de toucher le fruit de LEURS cotisations, à les culpabiliser. Mais les chômeurs et les chômeuses n’ont pas à avoir honte de leur condition. Le chômage est une constante de l’économie capitaliste – qui n’a jamais eu vocation à assurer le plein-emploi. En effet, la bourgeoisie a besoin de ce repoussoir qu’est le chômage, pour maintenir une main d’œuvre docile et renforcer son exploitation. Si on veut en finir avec le chômage, il faut abolir le rapport social capitaliste…

Le contrôle des chômeurs expérimenté dans la région

Pôle emploi examine aujourd’hui un dispositif de contrôle des chômeurs expérimenté en Poitou-Charentes depuis plus d’un an.

En attendant une éventuelle généralisation, Pôle emploi examinera aujourd’hui son dispositif de contrôle de la recherche d’emploi, dont l’expérimentation en Poitou-Charentes a permis de « redynamiser » certains chômeurs mais a conduit à 13,4 % de radiations, selon un document consulté par l’AFP.

Pôle emploi expérimente depuis mi-2013 ses « équipes dédiées au contrôle de la recherche d’emploi » dans trois autres régions, outre la nôtre : Haute-Normandie, Provence-Alpes-Côte-d’Azur et Franche-Comté. Les résultats seront présentés ce mercredi au conseil d’administration de l’opérateur public, mais « aucune décision ne sera prise demain » sur une éventuelle généralisation du dispositif, selon Pôle emploi.

Pas de «  réaction négative  » des demandeurs d’emplois

En Poitou-Charentes, l’expérimentation a mis en évidence qu’une large majorité (84 %) des demandeurs d’emploi contrôlés remplissaient leurs obligations de recherche d’emploi. Au 30 septembre, sur 3.907 demandeurs d’emploi contrôlés dans les agences tests de La Rochelle, 625 ont reçu un avertissement avant radiation (16 %). Au final, 523 ont effectivement été radiés « quinze jours » pour « insuffisance de recherche d’emploi ».
Impossible néanmoins de généraliser ces résultats, qui se basent sur un échantillon non représentatif de demandeurs d’emploi, sélectionnés selon trois modes : aléatoire (48 %), parce qu’ils exercent un métier en tension (50 %) ou par signalement interne (2 %).
L’expérimentation, qui mobilise quatre personnes en Poitou-Charentes, a débuté le 20 juin 2013 et se poursuit en attendant une éventuelle généralisation du dispositif.
Actuellement, hors cette expérience, le contrôle et l’accompagnement des chômeurs sont pris en charge par un même conseiller. L’expérience vise à évaluer l’impact d’une dissociation des deux activités.
Selon le document, les contrôles effectués en Poitou-Charentes n’ont pas généré de « réaction négative » des demandeurs d’emploi, chez qui ils ont favorisé une « redynamisation de la recherche d’emploi ». Ils ont, en outre, permis « l’identification de freins à la recherche d’emploi », et une « réelle complémentarité » entre les équipes de contrôle et les conseillers a été observée.

Des difficultés

En revanche, le document souligne des « difficultés » à traiter certaines catégories de population, comme les « demandeurs d’emploi âgés de plus de 57 ans » et ceux sur lesquels il existe un doute sur « l’aptitude physique à rechercher un emploi ». Le texte préconise un « arbitrage national » sur les modalités de traitement de ces populations.
Par ailleurs, en cas de généralisation du dispositif, le document appelle à porter une attention particulière aux « conséquences en matière de ressources mobilisables sur les activités d’accueil ».

Presse du compromis de classe (lanouvellerepublique.fr), 15 octobre 2014