[Grand Poitiers] L’UFC pointe du doigt la pollution agro-industrielle de l’eau

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NdPN : cela fait un bon moment que l’association UFC-que-choisir pointe du doigt la pollution de l’eau par l’agro-chimie, dénonçant le fait que les politiques publiques s’axent principalement autour de la dépollution des réseaux vétustes, plutôt que sur la prévention pour protéger les nappes phréatiques des intrants agro-industriels. Pour l’eau comme pour le reste, on retrouve toujours le primat du profit marchand sur la qualité de vie.

L’UFC Que Choisir s’inquiète de la qualité de l’eau

Lors du comité des usages de l’eau de décembre, l’UFC Que Choisir par la voix de Serge Rivet, a décidé de mettre les pieds dans le plat. « Des traces de matières phytosanitaires interdites ont été retrouvées dans plusieurs analyses d’eau brute réalisées par les services de l’eau de l’agence régionale de santé.
Le problème, c’est qu’on trouve depuis plusieurs années maintenant des traces d’Atrazine et de Désethylatrazine qui sont pourtant interdits sur le sol français depuis 2003. » Les années précédentes, on justifiait leur présence par une rémanence, soit une période pendant laquelle on considère que le pesticide continue d’agir même s’il n’en est pas rajouté. « Ça commence à faire long », doute Serge Rivet qui se demande si ce produit ne serait pas importé des Etats-Unis ou d’Espagne où il est encore autorisé à la vente. Même si son utilisation sur le sol français serait illégale. « Les agriculteurs présents au comité nous ont assuré qu’il faudrait être fou pour importer illégalement de telles substances », rapporte Serge Rivet tout en continuant de s’interroger sur cette persistance.

Les nitrates aussi

L’association de consommateurs s’inquiète aussi des nitrates dans l’eau de Grand Poitiers. « 10 % des masses d’eau de Grand Poitiers dépassent les 40 mg/l » affirme-t-elle en se basant sur une étude de l’ARS. « Nous demandons d’en finir avec les mesures volontaires assimilables à des vœux pieux. Il faut absolument interdire l’utilisation d’engrais et de nitrates dans les aires d’alimentation de captage. Il s’agit avant tout de protéger la ressource en eau. » Une thèse qui a été défendue dans le cadre de l’enquête publique sur la protection des ressources en eau des deux captages de Verneuil, en novembre, à Migné-Auxances.

Nouvelle République, 23 décembre 2014